La confiance de mise à la Station touristique Massif du Sud

SKI ALPIN. Bien que la Station touristique Massif du Sud soit en zone rouge pour le moment, son directeur général, Alain Contant, demeure optimiste face à l’hiver qui s’en vient.

« Nous avons su, le 16 octobre dernier, que le gouvernement avait donné son accord à la tenue d’une nouvelle saison de ski et qu’un plan sanitaire avait été approuvé. Nous travaillons depuis ce temps sur la rédaction de notre propre plan opérationnel sanitaire et on a fait un bout de chemin, notamment en ce qui a trait à l’accueil de notre personnel de bureau. C’est aussi en développement pour l’accueil de la clientèle », indique M. Contant qui ajoute que lui et son équipe travaillent depuis septembre sur la préparation de la prochaine saison.

« Ce vendredi (23 octobre), on lance la vente de nos billets de saison puisqu’on a la certitude qu’il y aura une saison. Je regarde en avant et je pense que l’on pourra avoir un hiver qui sera potable, même si ce sera différent des autres années », poursuit-il en mentionnant que la station a présentement le droit de tenir certaines opérations comme la préparation et la maintenance des équipements de remontée mécanique et autres.

À cet égard, Alain Contant dit sentir un très grand engouement des skieurs envers cette prochaine saison. « Je peux dire que c’est même plus que d’habitude. Comme les gens ne pourront pas sortir ou voyager, ils se disent qu’il faudra s’occuper. On a tenu des préventes et ça a été un succès monstre. »

Il tient d’ailleurs à souligner le travail de l’Association des stations de ski qui supporte les stations comme le Massif du Sud, le Mont-Orignal et autres dans ce dossier. « Ils ont développé, dans un temps éclair, un coffre à outils qui va nous permettre de réaliser notre plan de réouverture. Ce plan sera ajusté à mesure qu’on avancera dans le temps », précise-t-il en ajoutant que bien des choses devraient changer d’ici l’ouverture de la saison prévue en décembre.

« Le vendredi, on nous annonçait qu’en zone rouge, on ne pourrait pas ouvrir nos boutiques de ski. Trois jours plus tard, on apprenait que nos boutiques pourraient être opérationnelles, ce qui est un gain pour nous. On trouvait cela illogique et injuste que notre boutique soit fermée alors que le magasin Sports Experts des Galeries Chagnon à Lévis, par exemple, demeure ouvert. On ne voyait pas la différence », mentionne-t-il.

Pour le moment, le même plan gouvernemental prévoit certaines restrictions pour les stations se trouvant en zone rouge comme la fermeture des restaurants et bars se trouvant dans les chalets de ski qui seraient accessibles seulement pour ceux et celles voulant se réchauffer ou aller aux salles de bain, les skieurs devant utiliser leur voiture pour se changer ou mettre leur équipement. « Heureusement que nous avons un grand stationnement à proximité des pistes. Qui sait, peut-être qu’en décembre, on pourra accueillir jusqu’à 300 personnes dans notre chalet », espère M. Contant qui ajoute que les toutes les stations de ski en zone rouge seront sur un pied d’égalité, peu importe ce qui se passera.

« On ne sait pas toutefois si les gens pourront ou voudront se déplacer. Mon inquiétude est plus là que sur le fait de savoir si on pourra opérer ou non, car notre clientèle vient de partout au Québec. »

Aide financière espérée

Le fait que Saint-Philémon se retrouve en zone rouge a forcé les dirigeants et le personnel de la station touristique, comme bien d’autres, à changer leurs façons de faire et de travailler, convient Alain Contant.

« On a écouté le gouvernement et on a milité pour le respect des consignes, car nous sommes directement touchés si ça ne fonctionne pas. On fait ce qu’il faut », poursuit le dirigeant qui déplore toutefois le fait que l’aide gouvernementale tarde à arriver.

« On a reçu le prêt de 40 000 $ du fédéral, comme tout le monde. Ils aident nos employés et je l’apprécie. Le fédéral nous aide aussi avec la subvention salariale et je l’apprécie aussi. Quand on fermé au printemps, on avait plusieurs milliers de dollars en denrées périssables qui se trouvaient dans nos restaurants et on n’a pas été remboursés pour cela. On a donné cette nourriture et c’est correct, car on a fait du bien à beaucoup de monde. Du côté des affaires, toutefois, c’est une perte qu’on n’a pas pu récupérer et c’est le cas pour plusieurs entreprises. »

Alain Contant dit espérer que si la région devait demeurer en zone rouge et que les gens ne puissent pas se déplacer entre les régions, que le gouvernement soutiendra financièrement les stations de ski comme ils l’ont fait avec les restaurants ou pour le hockey junior majeur, par exemple.

Du positif dans le négatif

Si la fermeture forcée du printemps a été difficile pour la station de ski qui, comme bien d’autres, a perdu une part importante de ses revenus à ce moment, sans oublier l’annulation d’activités comme le bazar en septembre, M. Contant signale que le volet villégiature a très bien fonctionné cet été, les locations de chalets ayant connu une popularité sans précédent, à part peut-être les chalets pouvant accueillir les grands groupes.

« Les gens désertent les villes pour les régions et ça se répercute sur nos locations, mais aussi sur la vente de nos terrains qui sont en très forte demande. On voit de plus en plus de gens qui veulent acheter des terrains ou des chalets, qui veulent s’établir en région et faire du télétravail dans le bois », mentionne-t-il en ajoutant que pour des régions comme Bellechasse-Sud et même Les Etchemins ont la chance de bien faire les choses et d’être attrayantes auprès de cette clientèle à la recherche de grands espaces et d’activités de plein air à proximité de chez eux