Un championnat du monde dans la mire de Pier-André Côté

CYCLISME. Les 8 et 9 décembre prochains, le cycliste Pier-André Côté de Saint-Henri participera aux Championnats du monde ESports UCI de cyclisme, épreuve sanctionnée par l’Union cycliste internationale.

Le Bellechassois sera l’un des quatre Canadiens inscrits à ce championnat mondial virtuel sur route qui viendra clore une saison hors de l’ordinaire marquée, comme bien d’autres sports, par les contrecoups de la pandémie de COVID-19.

Fraîchement de retour d’Europe où il a pris part à cinq épreuves sur route en France et en Belgique, le membre de l’équipe américaine Rally Cycling souligne que les championnats du monde ESports UCI représentent une étape importante pour lui du fait que l’UCI parraine l’événement.

« Cet été, j’ai eu de très bons résultats lors des courses virtuelles auxquelles j’ai pris part, dont le Tour de France virtuel qui regroupait quelques-uns des meilleurs cyclistes au monde. J’ai même pris le 2e rang lors d’une étape », indique Pier-André qui croit que ce sera possible, pour lui, d’avoir de bons résultats lors de ce nouveau championnat virtuel. Il rêve même à l’obtention du « maillot arc-en-ciel », remis au vainqueur de l’épreuve.

« C’est la première fois dans ma carrière où je vais me retrouver dans une position où je peux me vraiment me battre pour un titre de champion du monde, ça n’arrive pas souvent », ajoute le Bellechassois.

Séjour fructueux en Europe

Tout récemment, Pier-André et quelques coureurs de l’équipe Rally Cycling ont passé cinq semaines en Europe, où ils ont pris part à une série de courses organisées dans le cadre de la reprise des activités cyclistes. Il s’est distingué en signant deux « Top -20 », des résultats qui le satisfont au plus haut point.

« Je crois avoir fait du bon travail durant notre été-COVID. Même si la motivation n’était pas toujours facile, cela m’a permis d’obtenir mes meilleurs résultats et de loin, jusqu’ici, en Europe. J’ai été plus dominant en Amérique du Nord au cours des dernières années, mais je n’avais pas eu de bons résultats en Europe avant cette année où j’ai amassé mes premiers points UCI. Je n’ai rien gagné, mais j’ai fait deux top-20 dans des courses où l’an dernier, j’étais plus souvent en mode survie et que j’essayais de compléter. De voir qu’en 12 mois, je me bats pour être à l’avant du peloton et que je fais des top -20, c’est très satisfaisant et encourageant », signale l’athlète qui, en parallèle, poursuit ses études en actuariat à l’Université Laval.

S’entraîner à la maison, en attendant

Pandémie oblige, Pier-André Côté a passé le plus gros de son été dans Bellechasse, où il a poursuivi son entraînement estival. Il a également pris part à mini-camp d’entraînement sur la Côte-de-Beaupré, ce qui lui a permis de sortir de sa routine.

« J’ai fait certains ajustements avec mon entraîneur et j’essayais de penser plus à long terme. C’est difficile de s’entraîner sans savoir s’il y aura une saison ou non. On avait des bonnes nouvelles qui arrivaient et il fallait ensuite revenir en arrière, car des cas de COVID se déclaraient. Il fallait agir comme s’il y avait une saison, tout en se disant qu’il n’y aurait pas de préparation parfaite. »

Quand l’annonce d’une saison est enfin arrivée, Pier-André souligne que le fait d’être en excellente forme lui a permis d’apporter les ajustements requis, rapidement. Il a passé un peu plus d’un mois en Europe (5 septembre au 12 octobre) et à son retour, il a dû s’astreindre comme tout le monde à une quarantaine qui s’est terminée le lundi 26 octobre.

Il espère pouvoir profiter de quelques bons entraînements extérieurs, d’ici la fin du mois de novembre, pour parfaire sa préparation en vue du championnat mondial E-Sports et de la saison 2021, en Europe. « Pour le moment, ça regarde bien. Ce fut une saison-test pour nous en Europe et ça s’est bien passé. Les protocoles ont été suivis à la lettre par tout le monde et cela a marché, car il y a eu peu de tests positifs », mentionne-t-il en expliquant que deux circuits cyclistes avaient été organisés en Europe, soit un au nord (France-Belgique) et un plus au sud (Espagne-Portugal).

« Nous étions par petits groupes de 14, soit sept cyclistes et sept accompagnateurs. Nous étions testés régulièrement et on s’assurait que chaque cycliste contre lequel on courait était négatif. On limitait les contacts avec les spectateurs et toutes les personnes qui n’étaient pas membres de l’organisation cycliste. Dans notre équipe, on n’a eu aucun test positif en cinq courses. »

C’est dans le sous-sol de sa résidence que Pier-André Côté s’entraîne et peut prendra part aux diverses courses virtuelles auxuqlles il est inscrit. (Photo gracieuseté)

Comme un jeu vidéo

C’est à partir du sous-sol de sa résidence, qui a été aménagé en base d’entraînement virtuelle l’hiver dernier, que Pier-André Côté a pris part à diverses courses virtuelles en 2020 et qu’il tentera, à nouveau, de se démarquer de ses compétiteurs, les 8 et 9 décembre.

« J’ai tout ce qu’il faut pour m’entraîner sur une base virtuelle durant l’hiver. Cela fait partie de notre quotidien de cycliste canadien qui ne peut s’entraîner ou courir à l’extérieur 12 mois par année ou presque comme d’autres peuvent le faire, notamment aux États-Unis ou en Europe », précise-t-il.

Pour réaliser ses entraînements et courses en mode virtuel, Pier-André utilise son vélo de route monté sur une turbine qui enregistre ses moindres faits et gestes.

« C’est comme un jeu vidéo où on se rapproche de plus en  plus de la réalité. Chacun a son avatar que l’on voit à l’écran et je peux voir celui des autres personnages, qui sont les autres coureurs. On se tient en peloton et quand je suis derrière d’autres coureurs, c’est comme si j’étais protégé du vent et c’est plus facile pour moi de pédaler que si j’étais à l’avant. Ils reproduisent fidèlement toutes les situations de courses possibles. Quand je suis dans une descente, c’est plus facile. Les roues vont plus vite et je vais plus vite. Quand je suis dans une montée, il faut que je change de vitesse et c’est plus difficile, car les rouleaux simulent la résistance. Quand c’est le temps de sprinter, on s’arrache le cœur complètement. Si on se met debout sur le vélo, le jeu le détecte et notre avatar fait de même. On devient moins aérodynamique à ce moment. La sensation est la même qu’en réalité », mentionne-t-il.