Lise Lapierre de Saint-Charles : apprendre le rôle de proche aidant

SOCIÉTÉ. Proche aidante depuis deux ans seulement, Lise Lapierre de Saint-Charles soutient son époux, Michel Carrière, qui vit avec divers problèmes d’ordre physique qui, rapidement, lui ont fait perdre une partie de son autonomie.

« C’est en faisant une chute dans chute dans le hangar, sur la ferme familiale, que les ennuis se sont vraiment déclarés. On lui avait déjà diagnostiqué une sténose cervicale par le passé et ses chutes répétées n’ont pas aidé, tout comme les six AVC qu’il a eu depuis 2010. En avril, il a été opéré pour sa sténose. On lui a mis des vis dans le cou, ce qui a permis d’arrêter la compression de la moelle épinière. Sinon, il aurait arrêté de marcher. Cela a permis d’arrêter la dégénérescence, mais il ne pourra récupérer ce qui est perdu », mentionne-t-elle.

« Je l’aide dans ses besoins quotidiens, mais c’est très engageant. On fait plein de petits deuils à chaque jour, car il y a beaucoup de choses qu’on faisait qu’on ne peut plus faire », poursuit-elle en ajoutant que la COVID a eu peu d’impact, d’une certaine façon, sur leur quotidien du fait qu’ils sortaient moins que par le passé.

Au niveau des services, elle mentionne qu’elle et son époux sont bien servis. « On a la physiothérapeute du CLSC qui vient ici une fois par mois. C’est notre personne-pivot qui nous réfère aux bons endroits au besoin », poursuit Mme Lapierre qui bénéficie aussi du soutien de la Coopérative de services à domicile Rive-Sud pour l’entretien ménager, ainsi que du Regroupement des proches aidants de Bellechasse, dont elle est membre depuis un an et demi.

Rencontres salutaires

Mme Lapierre dit assister régulièrement aux rencontres de groupes qui ont été maintenues par le Regroupement des proches aidants, malgré la pandémie. « Quand les gens nous demandent si ça va bien, on dit toujours oui, même si ce n’est pas toujours le cas. Dans les rencontres de groupes, c’est différent, car on peut parler avec des gens qui vivent la même chose que nous. »

Elle ajoute que le fait de devenir proche aidante l’a également éveillée vis-à-vis la situation des autres proches aidants autour d’elle. « Lorsque je croisais des proches aidants par le passé, je n’avais pas toujours conscience de ce qu’ils vivaient. Je commence à le réaliser davantage aujourd’hui. Quand on devient proche aidant et qu’il faut toujours être là, on voit tout ce que ça implique. Ça fait beaucoup de choses à gérer par nous-mêmes. »

Âgée de 74 ans, Mme Lapierre entend poursuivre son intervention auprès de son époux, qui a 77 ans, tant que ce sera possible et que la santé sera au rendez-vous. «Je suis bien contente d’être en santé, mais ça peut changer vite. Dans les rencontres, ils nous disent souvent qu’il faut prendre soin de soin si on veut prendre soin de l’autre. Il faut lâcher prise à l’occasion, même si ce n’est pas toujours facile. Il y a un danger de s’oublier quand on est proche aidant.»

Mme Lapierre tient aussi à souligner l’apport de ses enfants et de leurs conjoints qui les aident quand ils en ont besoin. « Ceux-ci ne rentrent pas dans la maison pour le moment, de peur qu’on tombe malades. Ce n’était pas si pire avant la rentrée scolaire, mais ça a changé beaucoup depuis que nous sommes en zone rouge. On fait plus attention, c’est certain. »