Saint-Michel: une conseillère souhaite la sauvegarde du presbytère

MUNICIPAL. Conseillère municipale de Saint-Michel, Sylvie Lauzon souhaite la sauvegarde et la revalorisation du presbytère de cette localité, le plus ancien du genre au Québec et sur le continent nord-américain.

Propriété de la municipalité de Saint-Michel depuis 2017, l’avenir du bâtiment n’a jamais vraiment fait l’objet de réflexions approfondies selon elle.  « Il n’y a pas eu de projet pour déterminer qu’elle vocation lui donner ou quoi faire avec ce bâtiment. J’ai décidé, comme conseillère, de tâter le pouls des citoyens sur ce qu’ils pensent de l’avenir de Saint-Michel, de la zone historique, du cœur de Saint-Michel et surtout du presbytère, comme il appartient à la municipalité. »

Mme Lauzon a lancé, il y a trois semaines, une consultation en ligne sur le sujet, via le site www.presbyteresaintmichel.com. Elle indique que sa démarche amène déjà des éléments intéressants. « Les gens répondent bien. C’est super. Il y a déjà de bonnes idées d’avancées. Les gens tiennent mordicus au secteur du presbytère et de la Grange à Dime. Ils trouvent que c’est un endroit noble et sont sympathiques à l’idée de construire certaines choses en autant que ce soit communautaire. »

Le presbytère de Saint-Michel a 305 ans, ce qui en fait le plus ancien presbytère du Québec et du continent nord-américain

Mme Lauzon indique que le presbytère de Saint-Michel a 305 ans, ce qui en fait le plus ancien presbytère du Québec et du continent nord-américain. Elle verrait bien un endroit jumelant des thèmes comme le communautaire, l’histoire, le patrimoine et la culture, un endroit prisé par le tourisme dans Bellechasse et au Québec.

Un achat contesté à l’époque

S’il n’est pas contre l’idée, le maire de Saint-Michel, Éric Tessier, est visiblement surpris de l’initiative de sa conseillère. «Mme Lauzon avait les baguettes en l’air à l’époque, comme plusieurs autres citoyens, parce qu’il n’y avait pas eu de consultation publique et parce qu’il avait été acquis sans règlement d’emprunt par la municipalité, donc sans possibilité de référendum. Avant même que Mme Lauzon n’y siège, j’avais demandé aux citoyens de nous transmettre toute idée qui pourrait permettre une mise en valeur du presbytère et des idées sont dans le cartable », indique-t-il.

Mme Lauzon convient qu’elle questionnait la démarche à l’époque. Elle souhaite cependant toujours la sauvegarde du bâtiment. « Je trouve toujours que c’est une bonne idée de l’avoir acquis, sauf que j’étais contre à l’époque, justement parce qu’on n’avait pas de projet ou de plan sur la table et rien n’a été fait depuis. »

Pour le maire Tessier, la sauvegarde du bâtiment est une option, sauf que la municipalité ne doit pas négliger son rôle premier. « Une municipalité est là pour l’aménagement du territoire, la fiscalité, l’eau potable, les eaux usées, les matières résiduelles, la sécurité et le transport. En bas de la liste, il y a tout ce qui s’appelle loisir ou culture. Le patrimoine est un objectif que l’on essaie de préserver, mais en bon gestionnaire, il faut respecter la capacité de payer des gens et surtout leurs besoins. Il n’y a que des choix à faire. »

Il ajoute que chaque municipalité a son joyau, sauf que la sienne est actuellement en évaluation de ses actifs. Des rapports à cet effet devraient être communiqués d’ici Noël. « On devra ensuite évaluer nos actifs, tout comme nos besoins pour éventuellement prendre des décisions. »

Mme Lauzon croit pour sa part que le presbytère et ce qu’il représente devrait attirer l’attention d’autres instances, notamment au gouvernement du Québec. « C’est certain que ça va représenter des sous, mais c’est un trésor national et je suis de l’école de celles et ceux qui pensent que le contribuable de Saint-Michel ne doit pas être le seul à assumer les coûts. »

Réflexions et suite

Pour Mme Lauzon, cette consultation devra nécessairement être suivie d’une autre qui portera sur les résultats de la première. « Les gens soumettent des idées qu’on doit resoumettre à la consultation. Cette deuxième serait basée sur les idées émises lors de la première. »

Éric Tessier estime que d’autres étapes doivent aussi être franchies entretemps. Il souhaite notamment discuter du presbytère avec la Fabrique St-Benoit-de-Bellechasse pour revoir l’entente qui avait été faite à l’époque. « Ce que nous avons à soumettre n’est aucunement la notion de l’acquisition, ni le prix, mais les conditions restrictives incluses au contrat. Vu l’état de désuétude dans lequel le bâtiment a été acquis, il nous faut les coudées franches avant d’envisager quelconque projet. »

Il revient sur le fait que son mandat premier en est un de gestionnaire. « Nous avons une population de 1 825 personnes avec un budget de 3,5 M$ annuellement et nous avons pour environ 20 M$ à investir au cours des 10 ou 12 prochaines années en infrastructures. Pensons seulement à l’usine d’eaux usées avec 4 M$, la réfection de nos rangs, le développement du réseau d’aqueduc vers l’ouest, le service incendie qui sera un gros morceau, etc. Il faut en tenir compte. »