Armagh: le nouveau centre de recherche bientôt en opération

PORC. Le nouveau Centre de recherche en production porcine, situé à Armagh dans Bellechasse, devrait finalement entrer en opération avant la fin de l’année 2020.

La construction du bâtiment étant complétée à plus de 90 %, tout comme l’installation des équipements, l’entrée des animaux devrait se faire de façon progressive vers la fin de décembre, pour un centre opérationnel à 100 % en mai ou juin prochain.

Le centre abritera une maternité de 600 truies productives et une soixantaine de cochonnets.

C’est du moins l’agenda actuellement privilégié par le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) qui pilote le projet avec quelques partenaires, dont le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, qui entend y offrir de la formation.

« Nous sommes vraiment dans la finition. Pratiquement tous les équipements sont entrés ou chez notre fournisseur pour être bientôt amenés ici. Le début du mois de décembre doit justement servir à terminer l’installation de certains équipements et débuter le rodage », précise Francis Pouliot, chargé de projet, rencontré sur place.

Allier production et recherche

Avec une maternité de 600 truies productives et une soixantaine de cochonnets, le nouveau centre aura d’abord une vocation dédiée à la recherche pour toute la filière porcine, rappelle M. Pouliot. «Il y a plusieurs avantages d’avoir un troupeau de cette envergure. La recherche sera le volet principal, mais il faut aussi générer des revenus pour la rentabilité des élevages. Ça va à la fois nous permettre d’être représentatifs au niveau commercial et d’avoir un nombre d’unités expérimental suffisant pour avoir des projets de recherche d’une durée raisonnable. »

Tout l’intérieur du bâtiment a été modulé en fonction de l’animal, puisque trois espaces distincts ont été prévus, précise M. Pouliot. « Le troupeau va entrer au départ dans une section quarantaine, pour s’assurer que son statut sanitaire est correct. Ensuite, il sera déplacé dans la section saillie où il restera 35 jours et, enfin, déplacé dans la section gestation avant de se rendre dans l’endroit où la mise bas (accouchement de la bête) est prévue. »

L’idée sera de recueillir le maximum de données qui pourront éventuellement servir à la filière porcine. « Certaines fermes commerciales ou traditionnelles mesurent ces aspects lors de la gestation ou de la mise bas. Nous allons les peser régulièrement, prendre leur épaisseur de gras dorsal, donc beaucoup plus d’informations qu’une ferme traditionnelle. On pourra mesurer à la fois la consommation d’eau et les aliments donnés à l’animal, à partir de leur entrée à la maternité, jusqu’à la sortie », poursuit-il.

L’air circulant dans le bâtiment sera filtré par un système unique pour ce type de production.

À la fine pointe

L’aménagement d’un centre du genre a nécessité plusieurs réflexions, celui-ci devant être à jour en matière de recherche et de biosécurité. « Tout l’air qui entre dans le bâtiment est filtré.

Le système est unique où l’air sera refroidi pour le confort des bêtes au besoin. On se protège déjà aussi au niveau sanitaire et biosécurité en ayant une section quarantaine pour l’entrée des bêtes dans le bâtiment. Plusieurs douches sont aussi réparties dans différentes sections du complexe. »

La construction du centre de recherche suscite d’ailleurs la curiosité, non seulement chez la population des environs et de la filière porcine québécoise, mais aussi à l’international alors qu’une visite virtuelle du bâtiment encore en construction a récemment eu lieu sur le web.

« 126 personnes de 26 pays ont participé à un webinaire en septembre. Il y a de l’intérêt par rapport à la technologie qu’il y a à l’intérieur. Nous serons en mesure de faire de l’alimentation de précision dans les différentes salles d’élevage. Nous allons faire jusqu’à quatre aliments dans une salle et les données qui seront générées serviront la filière au grand complet », mentionne M. Pouliot.

Le centre abritera une maternité de 600 truies productives et une soixantaine de cochonnets.

La hausse des matériaux dans l’industrie de la construction a naturellement demandé certaines évaluations, confirme le chargé de projet. «On a dû faire certaines substitutions de matériaux pour pouvoir respecter les prévisions. Dans certains cas, c’est trois fois le prix que c’était en janvier dernier. Heureusement, nous avions déjà certaines quantités de réservées. Nous avons aussi essayé de raffiner nos techniques de construction. »

Le Centre de développement du porc a déjà des retombées locales, ayant déjà recruté deux personnes qui œuvreront au centre à titre de technicienne et de responsable des opérations. L’une est d’Armagh et l’autre de Saint-Philémon. L’aménagement paysager et autres sont en cours et pourront être complétés l’été prochain.