Sainte-Claire: Soucy Belgen se lance dans la fabrication de poids d’entraînement

AFFAIRES. La fonderie Soucy Belgen de Sainte-Claire profite de la fermeture des gymnases et de l’engouement pour l’entrainement à domicile. L’entreprise fabrique depuis trois semaines des poids et haltères, alors que généralement sa production se loge surtout vers les produits agricoles et industriels.

Les poids fabriqués à Sainte-Claire sont déjà visibles dans certains centres d’entrainement de la province.

L’idée a émergé dans la tête du directeur général de l’entreprise, Jasmin Villeneuve, à la suite d’une simple visite à son centre d’entrainement de Drummondville, où se situe le siège social de Soucy Belgen. « C’est un partenariat avec un ami d’enfance où je m’entrainais alors que notre région n’était pas en zone rouge. On discutait des impacts de la pandémie et de fil en aiguille, on parlait de la pénurie de matériel d’entrainement. Je lui ai dit qu’on serait capable de faire ça, tout simplement. »

Une équipe à Sainte-Claire a ensuite répondu à l’appel du patron en développant un premier modèle, explique François Beaudet, chef métallurgiste à l’usine. « Y’avait une opportunité, sauf qu’il y avait aussi une contrainte de temps. Nous avons ainsi mobilisé l’équipe de développement pour créer les modèles. Nous avons utilisé certaines techniques que nous n’utilisons pas tout le temps, à savoir l’impression 3D pour accélérer le processus. L’équipe de production a ensuite pris le relais. »

Jesaï Poirier, directeur de production et de la maintenance, explique qu’une première série de prototypes a été mise à l’essai en salle d’entrainement. « Après quelques ajustements, nous en avons produit une deuxième qui a rapidement été jugée adéquate. Nous avons fait les prototypes le matin et le soir nous étions en production. Tout a été fabriqué, transporté, peinturé et livré dans la même semaine. »

Quatre modèles de différents poids sont actuellement disponibles.

La direction de l’entreprise a décidé de ne fabriquer le produit qu’à l’usine de Sainte-Claire, principalement en raison de l’équipement déjà sur place. « Nous avons des équipements qui permettent de faire de moyennes séries, avec des outillages à bas coût et de développer la production rapidement. Le poids et la dimension des objets sont adaptés à nos types de machines », explique Jesaï Poirier qui précise que la première cuvée ne comportait que trois modèles, soit les 10, 25 et 45 livres. Le quatrième poids, le 5 livres, a été ajouté après coup.

La situation du Covid a naturellement eu ses effets à l’usine de Sainte-Claire qui compte aujourd’hui 55 employés, indique-t-il. « On voit une certaine progression dans les dernières semaines. Sans dire qu’il y a reprise, nous avons tout de même une bonne hausse de la production comparativement au creux du début de l’été grâce au retour de certains clients et l’arrivée de nouveaux aussi. »

Si elle a déjà employé jusqu’à 200 personnes à l’époque de la fonderie Laforo, l’usine demeure performante grâce à l’automatisation. « Le niveau de maturité du procédé n’est pas le même. Aujourd’hui, on va chercher de biens meilleures performances », précise François Beaudet.

Les poids et haltères sont devenus le premier et le seul produit maison à l’usine de Soucy Belgen. « Ce n’est pas le modèle d’affaires de l’entreprise, mais c’est une intention qui existait depuis longtemps de trouver le bon produit. On a eu une occasion et on a foncé de ce côté-là », estime Jesaï Poirier.

«On fait parler de nous et ça crée un engouement. On a l’outillage pour en faire autant que le marché en prendra. Nos équipements de production à Sainte-Claire sont beaucoup plus adaptés à la situation », ajoute Jasmin Villeneuve en terminant.