3e lien: des élus souhaitent élargir la réflexion

POLITIQUE. Des élus de Bellechasse sont d’avis que le comité de leur MRC, chargé d’étudier les tenants et aboutissants de l’éventuel 3e lien entre Québec et Lévis, devrait aussi inclure des gens d’affaires qui se sont récemment manifestés.

Leur réaction fait suite à une proposition présentée il y a quelques temps et qui aurait permis d’ajouter quelques personnes à la table, à la suggestion de quelques organisations, soit Développement économique Bellechasse, la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins, la Société de promotion industrielle de Sainte-Claire, l’A.C.C.I.R.D. à Saint-Anselme (Association coopérative du centre industriel régional Dorchester) et l’UPA de Bellechasse.

Les maires Sébastien Bourget de Saint-Damien, Martin J. Côté de Saint-Lazare, Manon Goulet de Saint-Gervais et Pascal Fournier de Saint-Nérée ont voté contre le rejet de cette proposition par le conseil des maires de la MRC de Bellechasse.

Une webdiscussion a permis de vulgariser davantage la position de ces élus.

« Notre réflexion porte sur la demande faite par les gens d’affaires d’élargir le comité actuel qui n’est composé que d’élus. Le lien est une chose et le comité une autre. Je ne vois pas pourquoi on se priverait de leur contribution », précise Manon Goulet.

Selon les quatre élus, la présence de gens d’affaires ou de citoyens à la table pourrait à la fois relancer et, possiblement, bonifier les réflexions sur le sujet. « Nous avons vu avec le dossier du gaz naturel que si nous n’avions pas eu les gens d’affaires dans le comité à l’époque, il n’y aurait pas de desserte en gaz naturel dans la région aujourd’hui.  Ce serait important que ces gens-là soient-là », estime Martin J. Côté.

«On sait que le dossier est surtout géré par des élus à l’heure actuelle. Il serait tout de même normal de prêter l’oreille à ce que ces gens-là ont à dire, surtout dans le contexte actuel où les rencontres sont à peu près inexistantes. Une fois que le projet sera réalisé, on ne pourra pas le modifier ou le déplacer. Ce n’est pas un meuble. Il faut continuer d’en parler », juge Sébastien Bourget.

À Saint-Nérée, Pascal Fournier estime que la venue de nouveaux joueurs au sein du comité pourrait permettre de le relancer, mais aussi de régionaliser davantage les réflexions.  « C’est le seul comité de la MRC qui ne s’est pas voté par secteur. Certains ont pris la pôle et voulaient s’en occuper. C’était peut-être convenable à ce moment-là, mais peut-être plus aujourd’hui. Il faudrait le réactiver parce qu’on s’est appuyé depuis le début sur M. Lehouillier à Lévis, puis attendu et attendu. Entretemps, le tracé s’est précisé et rien ne se fait depuis.»

Sébastien Bourget estime que les retombées d’un éventuel 3e lien seront importantes pour Bellechasse, particulièrement s’il est à l’Est, d’où la pertinence d’élargir les horizons du comité. « Lors de la formation du comité, le scénario le plus plausible était une sortie davantage vers Beaumont que la ville de Lévis. L’impact immédiat du 3e lien était plus important pour les municipalités du littoral. Maintenant qu’il s’est déplacé plus vers l’ouest, est-ce que cet argument tient toujours, on doit se questionner. »

Manon Goulet se demande si tout le monde a bien évalué l’importance de la chose. « Ma position n’a jamais été celle d’attendre, mais d’être proactive dans ce que je fais. C’est quand même assez rare de voir des élus refuser une offre de personnes voulant s’impliquer. Ce n’est que normal, puisque ces gens-là seront influencés par le 3e lien dans le futur », ajoute-t-elle.

Enfin, Martin J. Côté insiste pour dire que la sortie des quatre élus ne doit toutefois pas être perçue comme une remise en question. « On parle d’un projet de plusieurs milliards, alors il faut qu’on ait le droit de poser des questions. Il faut envoyer le message que c’est un dossier important pour nous et voir s’il est au bon endroit. À la fin, nous pourrons au moins avoir le sentiment d’avoir fait notre travail. »