Armagh: Pas facile, les affaires en temps de pandémie

COMMERCE. Catherine Mercier-Bédard était loin de penser que de se lancer en affaires serait aussi ardu, surtout en temps de pandémie. Propriétaire du Bistro et salon de quilles Le Sommet d’Armagh depuis le 10 août dernier, elle était loin de se douter qu’elle serait freinée par les mesures aussi longtemps.

Le Bistro et Salon de quilles Le Sommet, ce sont trois entreprises en une. Il y a la salle de quilles, le bar et maintenant un service de restauration. Elle n’a jamais pu ouvrir l’ensemble de son commerce depuis qu’elle en a fait l’acquisition, sauf au tout début. « Les salons de quilles, on sent que nous sommes dans une zone grise. Depuis la réouverture des gyms que je me bats avec la santé publique, sauf qu’ils me disent que je ne suis pas un sport, même si j’ai un permis de centre sportif. Je suis catégorisée avec le billard et les dards. »

Catherine Mercier-Bédard et sa mère Sylvie Mercier font que le commerce ressemble à une affaire familiale.

Son plan de match pour respecter les règles de la Santé publique était prêt et aurait dû lui permettre à tout le moins d’opérer, selon elle. « Les sports en duo et en individuel avaient repris, mais moi je ne pouvais pas. Les gens auraient pu venir pratiquer seuls, je les aurais placés un par allée. Pour les duos, les gens auraient eu chacun leur boule et auraient toujours été distancés. »

Lors de la transaction en août dernier, le bar et les quilles étaient en activité. Profitant du fait que le Parc des Chutes n’a pas été ouvert au cours des derniers mois et de la fermeture du casse-croûte du village cet hiver, l’idée d’un casse-croûte lui est venue par la suite, tout comme celle d’une salle à manger qui a été aménagée au cours des derniers mois.

« Il fallait que je trouve quelque chose, au cas où on nous refermerait encore cet hiver. La plupart des établissements qui n’ont qu’un bar sont appelés à disparaitre. Un côté restauration sera nécessaire pour garder les gens plus longtemps, alors j’ai décidé de partir le casse-croûte. J’ai dû investir pour refaire l’électricité, la peinture et plus dans cette salle. Elle a finalement été ouverte pendant deux semaines », résume-t-elle.

La salle à manger, fraichement aménagée, n’a servie que deux semaines.

La transaction se mijotait depuis un certain temps, sauf que des retards étaient inévitables, malgré la volonté des personnes impliquées. « Nous sommes venus jouer aux quilles et j’ai toujours voulu avoir un commerce du genre bar ou restaurant. J’ai commencé à faire des démarches avec Alain, l’ancien propriétaire. Tranquillement pas vite, je suis allée chercher mes appuis financiers et quand je suis arrivée en février l’an dernier, j’étais prête. Je devais acheter le 20 mars et nous sommes tombés en confinement le 14. Quand ça a rouvert en août, je n’étais pas à l’abri d’une autre fermeture, mais j’ai quand même foncé. »

Originaire de la région de Portneuf, Catherine Mercier-Bédard faisait partie du personnel des Centres jeunesse de la Capitale-Nationale avant de faire l’acquisition du commerce. « J’avais un bon travail et un bon poste, mais je n’étais pas faite pour travailler dans une structure aussi lourde. Je suis arrivée ici par hasard. Nous sommes déménagés ici, moi et mon ex-conjoint, alors que nous habitions sur la Rive-Sud. On cherchait quelque chose pour demeurer chacun à une trentaine de minutes de notre travail. »

Entretemps, elle ne peut que se croiser les doigts et espérer un relâchement des mesures durable, à court terme, pour pouvoir espérer relancer son commerce. « J’ai déjà eu une garderie, mais c’est ma première vraie business. Je ne survis pas. Nous avons beaucoup de pertes. Chaque fois qu’il y a des changements de règles sanitaires, les gens qui souhaitent jouer aux quilles m’appellent. Si on peut opérer, je m’attends à un bel achalandage cet été, surtout les jours de pluie, alors que ce n’est pas le cas habituellement. »