Fermeture des écoles primaires maintenue dans Bellechasse: des parents s’interrogent

PANDÉMIE. La décision du gouvernement Legault de maintenir les écoles primaires de la Beauce, de Bellechasse et des Etchemins fermées, alors que celles des autres MRC de la région Chaudière-Appalaches rouvriront leurs portes ce lundi 3 mai, est loin de plaire à certains parents qui s’interrogent sur les véritables raisons derrière cette décision.

C’est le cas notamment pour Brigitte Leblond et Madeline Walsh de Saint-Gervais qui ont des enfants qui fréquentent l’école Nouvelle-Cadie au primaire, ainsi que l’école secondaire de Saint-Charles. Elles travaillent également au sein de ce dernier établissement scolaire.

Prenant la parole au nom d’autres parents du secteur, toutes deux ont dit ne pas comprendre, lors d’un entretien avec le journal en milieu de semaine dernière, les raisons ayant mené à cette décision prise mardi dernier (27 avril), surtout que le nombre de cas actifs avait radicalement baissé dans les journées précédentes dans Bellechasse, ayant passé de plus de 200 à 87. On en dénombrait 72 le vendredi 30 avril et de 63 lors des statistiques dévoilées le lendemain.

« Ce que je perçois, c’est qu’on est mis dans le même paquet que la Beauce, alors que notre situation est complètement différente », indiquait Mme Walsh, dans un premier temps.

« On n’a pas l’impression qu’ils comprennent où nous sommes situés sur la Rive-Sud. Soit qu’ils nous associent avec Lévis, soit qu’ils nous associent avec la Beauce. Ce n’est pas normal qu’un premier ministre ne sache pas où est située chacune des régions », soulignait pour sa part Mme Leblond.

« M. Legault a toujours dit qu’à ses yeux, il était important que les jeunes retournent à l’école pour qu’ils ne contaminent pas les grands-parents. Si c’est bon pour Québec et Lévis, pourquoi ça ne s’adresserait pas à Bellechasse non plus, surtout que les cas ont beaucoup diminué chez nous au cours des derniers jours », renchérit-elle.

Lors de son entretien avec le journal mercredi après-midi, Mme Walsh disait avoir communiqué avec la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, qui lui aurait dit que la décision avait été basée sur les chiffres du lundi 26 avril, en vue de la semaine suivante, « sans tenir compte que les cas ne cessaient de baisser », renchérit-elle.

« On nous disait que nous étions à 106 cas actifs, ce qui équivalait à 233 cas actifs par 100 000 habitants. Ils nous ont fermé un dimanche pour le lendemain, alors ils seraient capables de changer d’idée ce vendredi (30 avril) en vue de lundi prochain », ajoute-t-elle.

Effets sur les notes et la motivation

Les deux mères de famille disent trouver difficile ce nouveau confinement imposé à leurs enfants respectifs qui, s’ils avaient de bonnes notes, ont vu celles-ci diminuer de façon significative cette, en raison d’un manque de motivation.

« Cela devient difficile pour les parents qui, comme nous, doivent jouer à la fois le rôle d’enseignant à la maison et de motivateur », précise Brigitte Leblond.

« J’ai une petite fille en 5e année et elle a pleuré toute la journée de mardi (26 avril)», poursuit Mme Walsh avec beaucoup d’émotions et en ajoutant qu’il est important, selon elle, que les jeunes retournent à l’école le plus vite possible.

« Ce n’est pas intéressant pour nos enfants qui doivent passer toute leur journée devant un écran d’ordinateur pour travailler, même s’ils ont des enseignants super compétents et imaginatifs. On est une des régions les plus touchées et qui ont été fermées les plus rapidement. Ils jouent au yoyo avec nous autres », renchérit Mme Leblond qui croit qu’un retour rapide en classe est primordial, d’autant plus que l’étape en cours est et que la notation occupera une place importante sur le bulletin des enfants.

Les deux mères de famille disent ne souhaiter qu’une chose, c’est qu’on réponde à leurs questions et que les autorités gouvernementales répondent clairement à leurs demandes.  Elles ajoutent qu’on ne tient pas compte des effets néfastes de ces décisions sur le comportement de leurs enfants. « Ils ne pensent pas à tout le côté social de la chose. Les enfants s’ennuient de leurs amis et ça joue sur leur moral », mentionne Mme Leblond.

« En tant qu’enseignante au secondaire, je peux dire que j’ai des groupes que j’ai pu ramener en dedans de deux semaines en présentiel quand ils sont revenus en classe, mais on les a perdus depuis ce temps. Quand la santé publique tranche, elle ne pense pas à l’aspect santé mentale de nos jeunes », croit Mme Walsh.

Soulignons que la situation touche également la localité de Saint-Henri, qui fait partie du Centre de services scolaire des Navigateurs. Si toutes les écoles primaires de Lévis rouvrent leurs portes ce lundi (incluant Saint-Lambert), les élèves des écoles Belleau et Gagnon devront rester chez eux, car leur localité est dans Bellechasse.

« J’ai une collègue qui demeure à Saint-Henri, qui travaille à Montmagny. Elle devra aller travailler, même si ses enfants devront rester à la maison », précise Mme Leblond.

Invitée à commenter la situation dans Bellechasse, Mireille Gaudreau du CISSS de Chaudière-Appalaches a confirmé dans un échange de courriel tenu le 29 avril que les écoles de Saint-Henri étaient fermées du fait qu’elles étaient dans Bellechasse.

Elle a ajouté que les mesures n’avaient pas été allégées autant dans Bellechasse, Les Etchemins et la Beauce du fait que ces trois secteurs du fait que le taux d’incidence quotidien moyen les plaçait dans le palier d’alerte rouge. Elle a souligné que le taux moyen était de 29,1 pour l’ensemble de la région de Chaudière-Appalaches, de 36,5 dans Les Etchemins et de 21,4 dans Bellechasse.