Les élus des Etchemins souhaitent un allègement des mesures, dès que possible

PANDÉMIE. La décision du gouvernement Legault de maintenir la MRC des Etchemins en zone rouge foncé tout comme ses voisines de Beauce-Sartigan et Robert-Cliche a eu des échos lors de la séance du 12 mai du conseil des maires etcheminois.

À l’initiative du maire de Lac-Etchemin, Camil Turmel, les discussions ont tourné autour de données statistiques émanant de la Santé publique de Chaudière-Appalaches, datant du 8 mai dernier, qui expliquaient selon M. Turmel le maintien des mesures d’urgence dans ces trois MRC à ce moment.

Soulignons que Les Etchemins avaient 62 cas actifs à ce moment, mais que ce chiffre a diminué de façon importante au cours des derniers jours, passant à 58 le 13 mai, à 44 le 14 mai, à 37 le 15 mai puis à 32 le 16 mai.

M. Turmel souligne qu’après avoir discuté avec les autorités du ministère des Affaires municipales (MAMAH), desquelles il a obtenu ces statistiques le 11 mai dernier, on lui a mentionné que la Santé publique avait établi « un taux d’incidence quotidien moyen » sur lequel était établie la décision de faire passer une région d’une couleur à l’autre.

En partant du nombre de nouveaux cas, pour une période de temps donnée dans chaque MRC, la Santé publique aurait établi ce taux puis une note de passage qui a permis à plusieurs MRC de passer du rouge foncé au rouge, mais d’autres non.

Pour la MRC des Etchemins, il était établi que 49 nouveaux cas avaient été confirmés pour la période du 2 au 8 mai, pour un taux d’incidence quotidien moyen de 42,62. Toute MRC qui avait un taux d’incidence inférieur à 30 tombait en zone rouge, ce qui était le cas notamment pour Bellechasse avec un taux de 21,15.

De fait, toutes les MRC se trouvant dans le territoire Alphonse-Desjardins (Bellechasse, Desjardins (Lévis), Chutes-Chaudière, Lotbinière et Nouvelle-Beauce) avaient un taux d’incidence inférieur à 30.

La MRC de Montmagny, par elle-même, présentait un taux de 39,98 pour cette même période, ce qui normalement l’aurait obligée à demeurer en zone rouge foncé. Comme les résidents de L’Islet (11,98) font affaire à Montmagny, la santé publique a décidé de réunir ces deux MRC et d’établir une pondération moyenne de 27,74 pour ces deux territoires, ce qui a permis à Montmagny à changer de couleur également.

La MRC des Etchemins a une trentaine de cas actifs de moins qu’il y a à peine une semaine.

Soulignons que la MRC des Appalaches présentait un taux de 26,89 pour la même période, alors que les MRC Beauce-Sartigan et Robert-Cliche étaient loin du compte avec des taux de 77,20 et 61,37, respectivement.

D’autres statistiques présentées par M. Turmel démontraient que sur les 62 cas actifs en date du 8 mai, il n’y en avait aucun dans 5 des 13 municipalités de la MRC des Etchemins, soit Sainte-Sabine, Saint-Magloire, Sainte-Justine, Saint-Luc et Saint-Camille.

Quatre autres présentaient « moins de cinq cas actifs », soit Sainte-Aurélie, Saint-Cyprien, Sainte-Rose et Saint-Louis, ce qui laissait 6 cas à Saint-Benjamin et Saint-Zacharie, 11 à Lac-Etchemin et 31 du côté de Saint-Prosper.

Ne pas créer de controverse

Camil Turmel mentionne qu’il a lancé la discussion le 12 mai dernier non pas dans un esprit de contestation envers la santé publique, mais pour sensibiliser ses pairs et s’assurer que la MRC des Etchemins soit traitée de façon équitable et puisse passer en zone rouge dès que la situation le permettra.

« Nous avons une population de 17 500 habitants qui se trouve sur un grand territoire. On aurait aimé être jumelés à nos voisins de Bellechasse qui présentaient un taux de 21,15 au 8 mai. En effectuant le même exercice de pondération qu’avec Montmagny avec L’Islet, on se serait retrouvés en zone rouge. Cela n’était pas possible et on nous a rappelé que les résidents des Etchemins se dirigeaient davantage vers la Beauce qui présentait un taux très élevé, sans oublier que plusieurs de nos citoyens y travaillent également », explique-t-il.

Discussions avec les députés

M. Turmel souligne qu’au lendemain de sa présentation au conseil des maires, il a eu un entretien avec la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, alors que le préfet Richard Couët a fait de même avec Samuel Poulin, député de Beauce-Sud.

Les discussions avec les élus provinciaux devaient reprendre en début de semaine, dans le cadre de conférences virtuelles. Lundi, Mme Lachance devait s’entretenir avec les maires des neuf localités etcheminoises se trouvant dans Bellechasse alors que le lendemain, Samuel Poulin faisait de même avec les maires de son comté, dont ceux de Saint-Prosper, Saint-Benjamin, Saint-Zacharie et Sainte-Aurélie.

« On a profité de ces entretiens pour sensibiliser nos députés sur le fait que les propriétaires et responsables des commerces et services non essentiels sont essoufflés, qu’ils font des représentations auprès de nous au quotidien. On veut aussi leur rappeler que la population en général est indignée du traitement réservé à leur MRC vis-à-vis celle des MRC limitrophes », précise-t-il en ajoutant que si la Santé publique parle de taux d’incidence quotidien moyen, les députés leur parlent davantage de taux de contamination par 100 000 habitants.

« Lors de notre premier entretien, Mme Lachance nous a rappelé que Bellechasse présentait 282 cas actifs par 100 000 habitants au 4 mai, ce qui était sous la barre des 300 cas par 100 000 habitants, seuil requis pour passer au rouge. Pour Les Etchemins, on a fait le décompte ensemble au 13 mai et avec 52 cas actifs, nous étions à 311 cas par 100 000 habitants, ce qui est trop élevé encore. Mme Lachance m’a dit que lorsque Les Etchemins auront des chiffres se rapprochant de ceux de Bellechasse, elle irait frapper aux bonnes portes pour obtenir des assouplissements. Cela va également prendre une tendance à la baisse pendant plusieurs jours consécutifs », affirme-t-il.

Richard Couët a dit souhaiter que la MRC des Etchemins puisse rapidement passer en zone rouge. « Si le couvre-feu reste à 20 h, les gens ne l’accepteront pas. Les restaurants souffrent tous de la même façon, tout comme les bars et les gyms. Il faut que des actions soient prises pour eux, mais également pour les autres entreprises et services non essentiels qui sont durement touchés. »