Annick Labonté passe à l’ouest

AVENTURE. Annick Labonté de Saint-Damien prendra la direction de l’ouest canadien au cours des prochains jours avec pour objectif d’apprendre l’anglais.

La démarche peut sembler anodine aux yeux de plusieurs, sauf que pour une femme de 45 ans et mère de deux enfants, certains diraient qu’il est peut-être un peu tard. Pour son entourage, c’est une décision qui demande du cran.

« J’ai toujours dit que je trouvais ça plate de ne pouvoir que me débrouiller en anglais. J’ai suivi des cours et je devenais bonne, mais si tu ne pratique pas, tu le perds. Avec la pandémie, tu ne pouvais voir personne, alors j’en ai parlé avec mes enfants, un garçon de 17 ans et fille de 22 ans. S’ils m’avaient dit que ça n’avait pas de sens, j’aurais attendu, sauf que mon idée les a emballés. »

Son désir de voyager et d’apprendre l’anglais ne date pas d’hier.

La principale intéressée avoue que sa démarche peut sembler osée, mais elle indique qu’elle a été longuement réfléchie. « Nous avons eu l’occasion de partir, il y a quelques années, avec mon ex-mari, lorsqu’IPL a lancé une usine aux États-Unis. Ça n’avait pas marché à cette époque, mais nous nous étions dit que ce n’était que partie remise. Je ne savais quand ce serait, mais je savais que je partirais un jour parfaire mon anglais quelque part. »

En se dirigeant vers l’ouest canadien, Annick Labonté dit partir pour une aventure sans aucune attente particulière, sinon que de parfaire sa connaissance de sa langue seconde. « Étant célibataire depuis huit mois, je n’ai pas d’attache. Je pars sans même avoir un emploi, je pars apprendre l’anglais. Si je décide de revenir à la fin de l’été, j’ai un emploi en animation en revenant, sinon, je reste tout simplement. Je n’ai pas de pression. »

L’anglais, une opportunité

Même dans la mi-quarantaine, ce besoin de l’anglais devient de plus en plus évident à ses yeux. « J’étais dans l’animation depuis trois ans, à mon compte, quand est arrivée la pandémie. J’ai dû retourner dans les bureaux, alors que je m’étais dit plus jamais, surtout que ça faisait 22 ans. Je voulais franchiser la compagnie pour laquelle j’étais, sauf que je ne parle pas anglais. »

Annick Labonté quittera pour l’ouest canadien au cours des prochains jours.

Secrétaire médicale de formation, elle a d’abord œuvré à l’Hôtel-Dieu de Lévis avant de s’établir à Saint-Damien et de faire son entrée chez IPL. « Quand j’ai eu mes enfants, j’ai dû demeurer à la maison pendant quatre années avant de les envoyer à la garderie. J’ai travaillé pour IPL, ensuite à la Coopérative de santé et ensuite six ans aux loisirs de la municipalité, avant de partir à mon compte en animation. J’étais justement due pour autre chose. »

Aujourd’hui adjointe à la direction de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins, elle voyait une belle opportunité de jumeler l’administratif et l’animation. « Tout le côté événement était intéressant, sauf que l’arrivée de la pandémie a changé tout ça. Tout se passe en Zoom depuis le début. »

Ce goût de l’aventure mijotait également dans sa tête depuis un certain temps. L’occasion est trop belle pour la laisser passer. « Mes deux parents sont décédés dans mes bras à une intervalle de 12 ans. Mon père devait prendre sa retraite l’année après sa mort. Nous avons toujours vécu modestement et mes parents disaient toujours qu’à leur retraite, ils en profiteraient. Tout ça m’est resté dans la tête. Sans partir en fou, je me dis que je peux essayer des choses et je suis préparée. »

Les gens qui la connaissent seront possiblement surpris, mais reconnaitront aussi son dynamisme. « Mes enfants me disent que j’ai toujours été une mère capotée, que les gens m’aiment bien, mais que je les énerve. J’ai beaucoup d’énergie. Je suis toujours dans l’fond. Le soir, je te dirais qu’à 8 h 30, la bonne femme est couchée », ajoute celle qui en plus de son emploi à la Chambre de commerce, fait de l’animation et donne des cours de zumba.

Découvrir une autre culture fait aussi partie de ses objectifs, alors qu’elle multiplie les contacts pour cet été. « Je me suis loué quelque chose pour un mois et j’aurai tout ce dont j’aurai besoin. Je pars avec ma valise de linge, c’est tout. »

Elle a d’ailleurs l’intention de raconter les principaux épisodes de son périple et s’est trouvé un nom pour alimenter les médias sociaux, Annick, la dure à suivre. « C’est là que je vais mettre mes photos et partager mes réflexions. »