Une application bellechassoise pour inviter les gens à sortir

INTERNET. Une nouvelle application mobile, imaginée et créée dans Bellechasse, voit le jour. U-Out (pour You-Out) vise principalement à inciter les gens à sortir, la pandémie et ses confinements prolongés ayant eu beaucoup d’effets sur les habitudes de la population.

Deux des quatre entrepreneurs au cœur de l’application résident dans Bellechasse. Nicolas Tremblay de Saint-Lazare est celui qui a eu l’idée de départ et Mathieu Gauvin, résident de Sainte-Claire, se chargera du volet administratif. Jeffrey Tremblay de Québec, développeur, est celui qui gère la coordination entourant la création de l’application alors que Philippe Giroux-Ayotte de Lévis se spécialise dans le codage informatique.

« Dans le premier déconfinement, quand les restaurants ont ouvert, je me suis aperçu qu’il y avait un manque. Les gens hésitaient à sortir et les commerces ont été grandement affectés par ces fermetures. Il y a plein d’outils pour faire ce que l’on fait, mais rien sur un seul outil. On s’est associé à des gens qui connaissent ça. On se complète bien comme quatuor », explique Nicolas Tremblay.

Les gens ont adopté de nouvelles habitudes pendant les épisodes de confinement, ajoute Mathieu Gauvin. « Il faut réhabituer les gens à sortir. Avec le déconfinement, on remarque qu’une partie des gens est ravie de pouvoir de nouveau sortir, tandis qu’une autre semble plus anxieuse ou a tout simplement adopté d’autres habitudes. Le but est d’inciter les gens à sortir et consommer à nouveau. »

Ainsi, les gens auront accès à une application qui fera un survol des possibilités de sortie dans un rayon de X kilomètres sur une période donnée. « Tout se fait en fonction de la position géographique de l’utilisateur. « Avec des applications comme Google ou Tripadvisor, on ne peut pas vraiment savoir si tel ou tel endroit rejoint vraiment nos intérêts. U-out vise justement à proposer des choses aux gens en fonction de ce qu’ils sont et de ce qu’ils aiment », explique Mathieu Gauvin.

Le quatuor travaille actuellement à développer le territoire de Bellechasse, première étape de cette large aventure. Le groupe se concentre, pour le moment, sur les restaurants et les bars, le Massif ou les arrêts-gourmands, sauf que l’échantillonnage des entreprises potentielles est appelé à grandir, précise Nicolas Tremblay. « On souhaite être partout. Les activités familiales, les festivals et autres. Tout ce qui implique que les gens peuvent sortir, consommer, s’amuser, rencontrer des gens en fait. On souhaite avoir suffisamment de commerces et entreprises pour avoir des promotions toutes les semaines dans Bellechasse avant de s’attaquer à la prochaine étape, soit Lévis. »

Contexte rural ou urbain

À titre de résidents de Bellechasse, Mathieu Gauvin et Nicolas Tremblay sont bien placés pour comprendre que les gens qui demeurent en ruralité n’utiliseront pas l’application de la même façon que ceux qui résident en ville. « Ici, dans Bellechasse, il y a généralement une ou deux activités plus importantes les week-ends. Souvent, les gens veulent savoir où et quand ça se passe. En ville, les options sont naturellement plus grandes, d’où l’utilité de catégoriser davantage. »

L’outil tiendra compte des préférences de son utilisateur, pour qu’il devienne un incontournable. « Les gens veulent pouvoir cibler ce qui les rejoint. Est-ce une ambiance chansonnier ? Sportive ? Qui fréquente cet endroit ou cet événement et est-ce ce que je peux retrouver ça à proximité de l’endroit où je me trouve ? Est-ce qu’il y a des promotions ? On pose quelques questions à l’utilisateur pour ensuite l’orienter vers ses champs d’intérêt et cibler ce qui lui convient le plus », explique Nicolas Tremblay.

Les promoteurs de l’application ont récemment procédé au prélancement de celle-ci dans le but de la tester et de voir comment les gens réagiraient. En plus des bénéfices potentiels reliés aux rencontres entre amis, ils estiment que celle-ci pourra favoriser l’économie locale. « Les gens d’ici connaissent trop peu les attraits de la région », observe Nicolas Tremblay, même si l’application servira grandement le touriste de l’extérieur qui visite la région. « Les gens d’ici ou d’ailleurs pourront savoir ce qui se passe, sans nécessairement avoir « LIKÉ » la page Facebook de la cousine de son ami », illustre-t-il à titre d’exemple.

L’application pourra éventuellement repérer les gens en sous-groupe et leur proposera une activité dans un rayon établi. « Elle va inviter les gens ayant un portrait similaire à faire des activités sociales ou sportives ensemble. On a été près d’un an et demi sans se voir et se parler. Les gens ont soif de moments humains. On essaie de tracer la voie pour que les gens aient accès à ce qu’ils connaissent déjà et ce qu’ils ignorent aussi, mais aussi qu’ils se rencontrent en personne. »

Le défi des promoteurs sera d’inciter les gens à télécharger l’application pour qu’elle soit vue comme utile et nécessaire. « Celles et ceux à qui on en parle se demandent pourquoi ça n’existe pas déjà. U-Out, c’est facile à dire, c’est naturel et c’est universel. On souhaite aller chercher 10 000 utilisateurs d’ici la fin de l’année, pour environ 200 à 250 commerces. Oui, les gens doivent la télécharger, mais ce qui fait qu’ils vont la conserver, c’est son utilité. Il faut la rendre essentielle. Toutes les étapes à venir sont en lien avec ça. »