Le GIRAM dénonce un déboisement à Beaumont

MUNICIPAL. Le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) a fait une sortie, le 15 juillet, pour dénoncer le déboisement mené par le promoteur dans le cadre du projet immobilier Domaine du Saint-Laurent.

L’organisme régional estime que ce dernier a tout simplement fait « décaper » le cap Saint-Claude, où se trouvent les vestiges du fort de Beaumont, cité comme lieu patrimonial par la Municipalité de Beaumont en 2016.

« Dans la dernière semaine de juin, le terrain fut déboisé totalement, pas une coupe sélective, mais un véritable saccage environnemental. On a ensuite nivelé le tout avec de la machinerie lourde, et cela, jusqu’au bord de la falaise », a d’emblée dénoncé l’organisme.

Si le GIRAM dit comprendre que du déboisement doit être effectué pour créer un nouveau quartier résidentiel, il argue que le promoteur aurait pu opter pour un déboisement sélectif pour les zones où se retrouveront les cours arrières des futures maisons.

Par son intervention, l’organisme basé à Lévis a voulu démontrer « que le déboisement à la machinerie lourde dans une zone historique, esthétique et fragile aux abords du Saint-Laurent ne devrait plus être toléré aujourd’hui ». Le GIRAM a également profité de sa sortie pour demander à la MRC de Bellechasse et la Municipalité de Beaumont d’adopter rapidement un règlement ne permettant que des percées visuelles dans les secteurs boisés situés en bordure des falaises le long du fleuve Saint-Laurent.

Normes respectées

Pour sa part, le maire de Beaumont, David Christopher, a rétorqué que le projet avait été approuvé et qu’il ne devait pas être évalué par la Commission sur la protection du territoire agricole du Québec et que toutes les normes avaient été respectées.

« Le cap est composé de roc à 100 % (il n’y a donc pas de risque d’effritement majeur). Pour construire les maisons, le promoteur a malheureusement dû abattre les arbres, afin de respecter les différentes normes et marges exigées. On l’oublie également, mais lorsque le fort de Beaumont a ouvert en 1914, il n’y avait pas d’arbre dans ses environs afin de permettre aux canonniers d’effectuer leur travail. Beaumont a également une politique de l’arbre qui exige que tout propriétaire d’une nouvelle demeure plante des arbres quelques années après la construction du bâtiment », a ajouté M. Christopher.

De plus, le premier citoyen de Beaumont a rappelé que sa municipalité, qui ne dispose pas de grosses entreprises qui ont d’importants comptes de taxes, ne pouvait pas cracher sur la construction d’une trentaine de nouvelles résidences.

De son côté, le promoteur derrière le Domaine du Saint-Laurent, Simon Breton, a aussi répliqué au GIRAM en assurant que toutes les normes exigées avaient été respectées.

« Nous n’avons pas fait ce déboisement sur un coup de tête. J’ai commandé plusieurs tests ou analyses afin de m’assurer qu’il ne restait plus de munition et que la falaise était complètement composée de roc. J’ai obtenu toutes les permissions de la Municipalité et j’ai toujours respecté les normes municipales et environnementales », a conclu M. Breton.

( Collaboration Érick Deschênes – Journal de Lévis )