Leur résidence saccagée par leurs locataires

LAC-ETCHEMIN. Propriétaires d’une résidence sur la route du Détour à Lac-Etchemin depuis 1998, Alain Tanguay et Johanne Daigle ont demeuré à cet endroit jusqu’en 2003, devant alors déménager à Québec pour le travail.

Ils ont alors décidé, à ce moment, de louer la résidence plutôt que de la mettre en vente. Si tout s’est bien déroulé jusqu’en 2013, ils ont toutefois eu des problèmes avec certains locataires par la suite.

Ces désagréments n’étaient rien comparativement au dernier épisode de location qui s’est avéré un véritable cauchemar pour le couple qui a récupéré sa résidence au cours des derniers jours, au terme d’une longue bataille juridique qui s’est terminée récemment.

La résidence qu’ils avaient louée à un jeune couple le 1er novembre 2019 est maintenant dans un état lamentable, ceux-ci ayant dû quitter, mais non sans avoir causé de lourds dommages à la résidence qui « si elle n’était pas jeune, était en excellent état », indiquait M. Tanguay lors du passage du journal, le 3 septembre dernier.

Les locataires, âgés de 23 et 30 ans et ayant quatre jeunes enfants, devaient quitter les lieux au plus tard le 31 août dernier, après un jugement de cour obtenu le 11 août dernier. Les propriétaires ont eu droit à toute une surprise quand ils ont franchi les lieux avec l’aide d’un policier le 1er septembre.

Porte d’entrée sans cadre et non barrée, barrures de fenêtres arrachées et moustiquaires disparues, portes de cave et de garde-robes arrachées, clouées ou vissées, hotte de cuisine pendante, meubles détruits, amas de linge et de déchets partout à l’intérieur, au sous-sol ainsi qu’à l’extérieur, sans oublier la saleté et des odeurs nauséabondes dans toutes les pièces, font partie des découvertes réalisées à ce moment.

« Jusqu’en mars 2020, ils payaient bien leur loyer, puis à compter de ce moment, ils espaçaient les paiements, trouvant toujours 50 000 raisons pour expliquer leurs retards. On a lancé les démarches pour les expulser en septembre 2020 et ils ont arrêté de payer le 1er janvier 2021 », explique le couple.

Porte de cave arrachée, garde montant à l’étage endommagée, voilà seulement une partie des dégâts découverts par Alain Tanguay et Johanne Daigle à leur entrée dans leur résidence de Lac-Etchemin.

« On a entamé les démarches pas en raison des bris, car on n’en savait rien, mais juste parce qu’ils étaient des mauvais payeurs », poursuit M. Tanguay qui ajoute que dès leur arrivée, le jeune couple a causé des problèmes dans l’entourage, dérangeant les voisins et causant des bris sur leurs terrains, surtout avec leur VTT.

« On avait une location de gré à gré, sans bail, et ils pouvaient partir quand ils voulaient. Cependant, on ne pouvait pas les évincer comme on voulait, ce qu’on ne savait pas au départ. La loi a changé en 2017 », précise pour sa part Mme Daigle qui ajoute que selon la loi actuelle, une entente verbale est aussi valide qu’un véritable bail.

M. Tanguay mentionne qu’ils ont tout tenté avant de se tourner vers les tribunaux. « On a tenté une conciliation auprès de la Régie du logement, mais ils ne se sont pas présentés à l’audition et ils faisaient tout pour retarder les échéances. »

Une facture salée pour les propriétaires

M. Tanguay et Mme Daigle mentionnent qu’ils s’attendent à une facture avoisinant les 15 000 $, uniquement pour les démarches juridiques. Cela n’inclut pas les frais de nettoyage auxquels ils ont dû s’astreindre à compter du 1er septembre. Ceux-ci ont rapidement effectué des démarches auprès de leur assureur qui devait se rendre sur les lieux au cours des derniers jours. « Ils nous ont dit que ce qu’ils offrent couvre l’ensemble des réparations qu’il y aura à faire, mais pas le nettoyage ni la désinfection des lieux », mentionne Mme Daigle.

Une image qui parle d’elle-même.

Alain Tanguay souligne que les locataires sont partis sans laisser d’adresse et que les recours visant à les poursuivre pour les bris sont à peu près nuls.

Fini la location

Chose certaine, M. Tanguay et Mme Daigle affirment qu’ils en ont fini avec la location. « On a eu quelques problèmes avec d’autres locataires par le passé et quelques jugements en notre faveur, mais jamais rien de cette ampleur. Une fois les rénovations terminées, c’est certain qu’on va la vendre à quelqu’un qui cherche in chalet ou une résidence secondaire », affirment-ils, invitant les propriétaires à prendre le plus de renseignements possible auprès des potentiels locataires.