Des ventes records aux impacts majeurs en Chaudière-Appalaches

CHASSE. Pour plusieurs personnes, le début du mois d’octobre signifie l’arrivée de la saison de la chasse dans différentes régions au Québec. En Chaudière-Appalaches, l’effervescence autour de ce sport est toujours bien présente, surtout avec une année record pour le nombre de permis vendus dans la province.

Selon les statistiques du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs sur le nombre de permis vendus pour chaque type de chasse, 542 704 permis avaient été achetés à la mi-juillet. Il s’agit d’un chiffre jamais égalé depuis le début des années 2000, et ce, alors qu’il restait cinq mois à faire à l’année 2021.

« Chez nous, la vente de permis de chasse a augmenté de 20 à 25 % au cours des derniers mois. Pour ce qui est de la vente d’articles, malgré la pénurie d’inventaire et d’employés présents un peu partout, mon chiffre d’affaires est aussi monté d’environ 25 % », affirme Daniel -Blanchette, propriétaire de Dan Chasse à Saint-Camille.

Relève et délinquance

Du côté de la relève, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP) a observé une augmentation du nombre d’inscriptions aux différents cours d’initiation, que ce soit celui à l’arme à feu, à l’arc, à l’arbalète ou aux dindons sauvages.

« Malgré l’annulation de plusieurs cours due à la COVID-19, les chiffres demeurent assez stables dans l’ensemble des cours pour la province. On parle de 17 000 à 19 000 inscriptions annuellement », mentionne Stéphanie Vadnais, directrice générale adjointe de la FédéCP.

Depuis quelques années, Mme Vadnais a remarqué une popularité accrue pour les cours de chasse à l’arc et à l’arbalète, alors que l’examen pratique n’est plus requis. Elle a également aperçu une effervescence grandissante pour la chasse chez les jeunes ainsi que les femmes.

Les personnes mineures représentent 20 % des inscriptions. « Il est aussi possible d’observer une augmentation chez les femmes, alors que le pourcentage d’inscrites est passé de 23 % à 30 % dans les dix dernières années », indique la directrice générale adjointe.

Toutefois, André Emery, directeur général du groupement forestier Chaudière, rappelle l’importance du respect des terrains privés et l’environnement des animaux sauvages malgré la popularité pour la chasse. « On a souvent de la délinquance, autant à la chasse au chevreuil qu’à celle à l’orignal. C’est vraiment déplorable. Ce sont souvent des personnes de l’extérieur, peu équipées et n’ayant pas de place pour chasser qui ne respectent pas les règles », déplore-t-il.

Locations et ventes supérieures

Cette popularité a eu des impacts directs sur les entreprises de locations et de ventes reliées à la chasse en Chaudière-Appalaches. La plupart ont vu leur chiffre d’affaires et le nombre d’appels augmenter au cours de la dernière année.

« En dix ans, c’est la première fois que je vends autant. Je dirais que mon chiffre d’affaires a augmenté d’au moins 40 %, malgré un manque d’inventaire, ce qui me permettrait de vendre beaucoup plus. On voit que les chasseurs sont de plus en plus sérieux et ils ont à cœur la santé et la sécurité des animaux », explique Stéphanie Lévesque, propriétaire de Buck Hunter, entreprise spécialisée dans la vente de leurres.

Quant à la location, la popularité pour celle-ci est plus difficile à calculer selon les responsables questionnés. Ils perçoivent tous un nombre plus élevé d’appels pour de la réservation de terrains ou de refuges à installations annuelles ou journalières.

« Le camping Jaro compte 73 unités saisonnières et elles sont toutes complètes. Les installations semi-aménagées sont pleines à 90 %, alors qu’une augmentation a été observée pour celles journalières », souligne Gilles Paquet, directeur général de la Zec Jaro. Il conclut que sa clientèle est en mouvance, alors que plusieurs personnes reviennent et d’autres sont de nouveaux clients.