Plus de 30 ans d’implication auprès de la jeunesse

HOCKEY. Près de 500 jeunes de la région et d’ailleurs ont accès à de l’équipement de hockey, depuis près de 30 ans, grâce à Entraide Sportive QCA (Québec et Chaudière-Appalaches), dont les locaux sont situés à l’aréna de Saint-Isidore.

Entraide Sportive QCA, c’est l’initiative de Jean-Guy Parent de Saint-Isidore, avocat de carrière, mais surtout amateur de hockey. Son idée est née d’un besoin qu’avaient certaines jeunes familles, dont les séparations laissaient souvent certaines mamans au dépourvu. Il y a vu une belle occasion de donner au suivant.

« Un de mes collègues m’a demandé d’habiller deux ou trois jeunes. J’étais gérant d’une équipe à l’époque, alors j’ai rencontré les parents et j’ai lancé un appel à mes connaissances pour voir si certains avaient de l’équipement de disponible. »

De fil en aiguille, M. Parent a pu recueillir davantage d’équipement et rendre service à de plus en plus de personnes. « J’ai toujours été impliqué dans le hockey, dans la BDL à l’époque ou au hockey mineur. J’ai commencé dans des chambres ici à l’aréna. Plus tard, l’Expo agricole m’a offert le local. Au début, j’avais de l’équipement, mais à petite échelle. On m’a mis en contact avec l’Association des joueurs de la Ligue Nationale qui avait ensuite contribué avec des dons d’équipement. L’Entrepôt du Hockey a également suivi, tout comme les Remparts de Québec et d’autres. »

Une simple cotisation

M. Parent précise que son initiative sert uniquement au prêt d’équipement. Il n’y a ni vente, ni location. Les tarifs sont dérisoires, allant de 10 $ pour l’équipement servant uniquement au patinage, à 60 $ pour l’équipement d’un gardien de but. « Des parents arrivent ici avec deux ou trois enfants. Pour certains, c’est un ou deux gardiens de but. Dans certains cas, les dépenses risquent d’être élevées, sans savoir si l’enfant aimera vraiment ça. Ce que les gens déboursent, c’est une cotisation annuelle. Ils peuvent changer d’équipement comme ils le veulent pendant la saison. »

Le matériel à sa disposition est entassé dans un local situé à l’aréna de Saint-Isidore et occupe une assez grande surface. Patins, casques, jambières, épaulettes et autres font partie du large éventail d’équipements disponibles, de même que bas et chandails aux effigies de différentes équipes.

Aujourd’hui, ce sont des jeunes de partout au Québec qui y trouvent leur compte et même des adultes. « Il en vient de partout. J’ai des gens du Bic, près de Rimouski, mais aussi d’Alma, Candiac, Terrebonne et autres. Souvent, ce sont les services sociaux ou les écoles qui me les réfèrent. Les associations de hockey mineur réfèrent beaucoup de gens aussi. C’est possiblement dans Bellechasse que j’en habille le plus. Il faut dire qu’ils ont beaucoup d’arénas, ce qui favorise la pratique du sport. Les gardiens, c’est possiblement à Lévis ou Québec. »

Son modèle a d’ailleurs été repris par la Ville de Gatineau. « D’autres ont essayé, mais ça prend énormément de matériel. Avec ce que je récolte comme cotisations, je peux acheter certaines choses. Je n’ai jamais rien vendu. La seule chose que l’on fait est de prêter de l’équipement. Ce n’est pas un commerce. »

De l’organisation

M. Parent consacre une demi-douzaine d’heures par semaine à son implication, particulièrement les samedis matins, où il se rend disponible à l’aréna de Saint-Isidore. De par ses contacts, il souligne avoir régulièrement obtenu le soutien d’entrepreneurs de la région. « Quand j’avais besoin, je n’avais qu’à lever la main et j’avais de l’aide. Aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus autosuffisants financièrement. »

M. Parent explique que beaucoup d’équipement provient de dons des gens, mais qu’il doit aussi acheter de l’équipement neuf à l’occasion. Son rôle ne se limite pas seulement à prêter l’équipement, mais aussi à en faire le nettoyage et l’entretien. Il se fait un devoir de récupérer le plus de choses possible. Un conteneur, situé dans le stationnement de l’aréna de Saint-Isidore, est aussi à la disposition des gens. « Quand un item est brisé, je ramasse les vis, les rivets, les attaches et autres. Je suis capable de réparer bien des choses. Ça prend de l’organisation, c’est tout. Pour moi, c’est valorisant. »

Chaque année, les profits d’un tournoi de golf, organisé par des gens de la région, lui permettaient d’acheter de l’équipement pour remplacer des items devenus désuets avec le temps. « Les profits servaient uniquement à acheter du matériel. J’espère que ça va reprendre une fois la Covid passée », dit-il, estimant à un peu plus de 10 000 $ les dépenses annuelles pour maintenir un tel service.

Autre raison pour laquelle il espère que la pandémie soit bientôt chose du passé, le retour du matériel en circulation. « Avec la Covid, les équipements ne reviennent pas toujours à temps. Il faudra que je communique avec les gens pour qu’ils ne nous oublient pas. J’en ai pour quelques heures à démêler tout ça. »