Un solde migratoire important dans les Etchemins

DÉMOGRAPHIE. Neuf des dix MRC de Chaudière-Appalaches ont vu leur population augmenter au cours de la dernière année, selon le dernier bulletin de l’Institut de la statistique du Québec. Seule la MRC Robert-Cliche affiche un solde migratoire négatif, avec -33 personnes.

Sommairement, 11 780 personnes ont déménagé en Chaudière-Appalaches lors de la dernière année et 8 112 ont quitté pour un solde migratoire positif de 3 668 personnes. Les augmentations nettes ont été de 112 en Beauce-Sartigan, 279 en Nouvelle-Beauce, 316 dans Les Etchemins, 476 dans Les Appalaches, 356 dans Bellechasse, 118 dans L’Islet et 29 dans Montmagny.

Dans l’ensemble, c’est un bilan positif, même que 6 des 10 MRC de la région présentent leur plus fort gain migratoire des 20 dernières années, soit L’Islet, Les Etchemins, Les Appalaches, Lévis, Montmagny et Lotbinière.

Dans les autres cas, l’augmentation des gains est plus modeste, mais réelle, explique Martine St-Amour, démographe à l’Institut de la statistique du Québec. « Il y avait déjà eu une bonne augmentation l’an dernier, mais lorsqu’on retourne dans le temps, on n’avait jamais eu de solde positif supérieur à 1 000 personnes avant l’an dernier, alors qu’il était de 1 700. Il y a vraiment quelque chose qui s’est passé au cours des deux dernières années. »

Mme St-Amour indique que la moitié des nouvelles personnes proviennent de la région Capitale-Nationale, ce qui n’est pas une surprise pour elle. « Si on regarde les personnes qui quittent la région, c’est à peu près la moitié qui traversent le fleuve. La région est toutefois gagnante par rapport à la plupart des régions du Québec, que ce soit Montréal, ses alentours, le Bas-Saint-Laurent, l’Estrie ou l’Outaouais. »

Elle remarque également des gains dans toutes les catégories d’âge. « Dans la plupart des régions, il y aura un déficit dans au moins une catégorie, mais Chaudière-Appalaches est l’une des seules où ce n’est pas le cas. Les gains sont visibles autant chez les jeunes adultes que les retraités. C’est la première fois que l’on observe un solde positif chez les 15-24 ans, qui représentent celles et ceux qui réalisent des études postsecondaires. »

La pandémie en cause ?

Mme St-Amour hésite à expliquer ce solde positif en l’associant uniquement à la COVID-19 et à l’avènement du télétravail. « C’est la question que tout le monde nous pose. Le bilan des deux dernières années s’inscrit parfaitement dans le contexte pandémique et ça sert de toile de fond pour expliquer ces mouvements de population. Il y a clairement aussi une hausse des populations qui changent de région tout simplement. »

D’ailleurs, les plus grandes villes ont perdu plusieurs résidents au profit des régions. « Peut-être que des gens avaient une résidence secondaire dans une région et ont choisi d’en faire leur résidence permanente. Les tendances ont toutes été amplifiées », ajoute-t-elle.

Sommairement, la population de la Chaudière-Appalaches est estimée à 438 100 habitants au 1er juillet 2021. La région enregistre aussi plus de naissances que de décès. Quant à la fécondité, elle y est parmi les plus élevées du Québec, avec un indice synthétique de fécondité de 1,84 enfant par femme en 2020. Pour ce qui est de la répartition régionale des immigrants, la région arrive au 9e rang, alors qu’un peu plus de 1 % des immigrants admis au Québec en 2020-2021 s’y sont établis. Enfin, l’espérance de vie des hommes est de 81,5 ans, contre 85,4 ans pour les femmes.