Départ éventuel des religieuses: Saint-Damien poursuit ses actions

MUNICIPAL. La communauté de Saint-Damien se retrousse les manches en prévision du départ prochain des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame du Perpétuel-Secours, prévu lors de la deuxième moitié de 2020.

Un peu plus de 200 personnes ont pris part à une séance d’information lundi soir dernier où l’essentiel de l’information partagée par la congrégation et la municipalité était déjà connu. Un comité de transition est toutefois déjà à pied d’œuvre pour trouver une nouvelle vocation à la maison-mère, en collaboration avec la communauté religieuse. Une évaluation du bâtiment par une firme d’architectes est déjà en cours.

Sœur Madeleine Fillion, Supérieure générale, et Sœur Monique Chabot ont rappelé que les membres de la communauté étaient très âgées et que les choses n’iraient pas en s’améliorant étant donné l’absence de relève chez les religieuses. «On doit composer avec le vieillissement et la perte d’autonomie chez nos membres. Le statu quo n’est plus possible et la réaction des sœurs a été de demeurer ensemble, déménagement ou non», a rappelé Sœur Fillion.

«En 2023, sur les 122 religieuses, seulement  27 d’entre nous auront en bas de 80 ans. Dans 10 ans, 86 % des membres de la congrégation seront âgées de plus de 80 ans, seulement 11 seront en bas de cela. Sur une possibilité de 175 chambres à la maison-mère. Déjà, près d’une cinquantaine ne seront pas requises dans deux ans», a illustré Sœur Chabot.

(Voir aussi: https://www.lavoixdusud.com/saint-damien-religieuses-quitteront-dici-2020/)

Vers l’avant

Tout en indiquant le désir de la municipalité d’être proactive dans cette transition, le maire de la localité, Sébastien Bourget, a tenu à rassurer les gens présents et que sa localité ne devait pas répéter certaines erreurs. «Nous ne voulons pas d’un deuxième Pavillon des jeunes. C’est pourquoi la mise sur pied d’un comité de travail était nécessaire».

Plus de 200 personnes ont assisté à la rencontre

Ainsi, le comité se concentrera uniquement sur la transition de la Maison-mère, alors que tout le secteur historique n’en fait pas partie, ainsi que le lopin de terre longeant la rue St-Louis ou les propriétés du Lac-Vert. «Les objectifs sont de s’assurer qu’au départ de la congrégation, des projets auront vu le jour où seront sur le point de se réaliser, mais aussi des projets qui bénéficieront à la communauté et non d’accepter n’importe quoi. On souhaite évidemment favoriser l’arrivée de nouvelles idées, préserver l’histoire de la Congrégation et que la partie hôpital accueille une nouvelle clientèle, de même que préserver la majorité des emplois si possible», a ajouté M. Bourget en précisant que les avancés des travaux du comité seraient régulièrement communiquées à la population.

«Il ne faudra jamais oublier l’impact de la Congrégation dans les domaines de l’éducation, dans le développement social ou comme employeur de choix dans la région», a-t-il insisté.

Le public a également été appelé à soumettre des idées de projets au comité de transition. L’aménagement d’un centre d’accueil et de formation pour les personnes issues de l’immigration, une résidence pour personnes en perte d’autonomie, une maison offrant des soins palliatifs et l’aménagement d’appartements font partie des idées évoquées. L’idée que la chapelle devienne l’église du village a aussi été lancée.

Une première transaction

Par ailleurs, la Congrégation a confirmé avoir cédé une parcelle de terrain à la coopérative Les Choux Gras, dont le siège social est à Saint-Nazaire et qui se spécialise dans les principes de la permaculture. Le site de 5,4 hectares est situé près du lac et derrière la maison-mère. «L’endroit est incroyable. Il y a déjà un verger, une serre, un chalet et un grand entrepôt. Pour une entreprise comme la nôtre, c’est une richesse d’avoir un site comme ça», a fait valoir Nicolas Fecteau, représentant de la coopérative lors de la rencontre.

Nicolas Fecteau de la coopérative Les Choux Gras a vulgarisé le projet devant l’auditoire

L’endroit devrait permettre à la coopérative de poursuivre sa démarche qui vise à enseigner, promouvoir et produire l’agroécologie et l’agroforesterie selon les principes de la permaculture.

«Nous étions sur le point de développer un site du genre à Saint-Nazaire, sauf que nous étions bloqués par la CPTAQ et d’autres instances plus grandes. On a dû alors se mettre à la recherche d’un autre endroit potentiel et cette opportunité s’est présentée. On souhaite y faire une diversité de services, de produits et autres et développer un site où on pourra produire du maraîcher bio et y avoir des activités d’enseignement» , a-t-il ajouté.