Forte hausse des signalements à la DPJ en Chaudière-Appalaches

SOCIÉTÉ. Du 1er avril 2017 au 31 mars 2018, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en Chaudière-Appalaches a retenu 2128 signalements. Cette augmentation de 14,5 %, par rapport à l’exercice précédent, dépasse la hausse moyenne provinciale de 8 %.

Avec 776 cas (36,5 %), la négligence ou le risque sérieux de négligence représente le principal motif d’intervention de la DPJ. L’abus physique ou le risque sérieux d’abus physique arrive au second rang à travers 667 signalements (31,4 %).

«Quand il y a négligence, ça peut être des enfants vivants avec des parents toxicomanes, dans des conditions insalubres ou laissés sans surveillance. L’abus physique comprend tous les coups, incluant les bébés secoués, des méthodes éducatives déraisonnables ou de la privation importante», explique Caroline Brown, directrice générale de la DPJ en Chaudière-Appalaches.

Elle considère la hausse importante des signalements retenus à la fois positivement et négativement. «La DPJ fait beaucoup de sensibilisation et les gens tolèrent moins la maltraitance envers les enfants. En même temps, on se questionne sur certaines problématiques plus fréquentes dans certaines MRC», mentionne Mme Brown.

Par exemple, 254 signalements pour des troubles de comportement ont été enregistrés sur un an, 91 cas de plus qu’en 2016-2017. «Ce n’est pas un phénomène en augmentation dans la moyenne provinciale. Chez nous, ça touche particulièrement les adolescents dans les secteurs de Lévis et Beauce-Sartigan. Ces troubles sont larges et comprennent notamment la consommation de drogues, les comportements sexuels inappropriés et les fugues», précise Caroline Brown.

Étude et partenaires

Avec d’autres DPJ aux prises avec une importante hausse de signalements, celle de Chaudière-Appalaches collaborera à une étude menée par des chercheurs de l’Université Laval afin de comprendre le phénomène.

«Il n’y a pas de situations sociodémographiques ou économiques en Chaudière-Appalaches qui pourraient expliquer ça. Cependant, comme 50 % de la population vit en milieu rural, des gens ont parfois accès à des services moins organisés», reconnaît Mme Brown.

C’est pourquoi la DPJ en Chaudière-Appalaches a embauché une quarantaine d’intervenants supplémentaires dans la dernière année. Plus de 550 personnes travaillent au sein de l’organisme. «La DPJ est considérée comme la porte d’entrée pour aider les jeunes. Il existe plusieurs autres services de proximité, comme les CLSC et travailleurs sociaux. Le milieu scolaire effectue aussi plusieurs signalements, les employés étant en contact direct avec les jeunes», dit Caroline Brown.

Notons que les intervenants de la DPJ agissent dans le milieu familial ou chez un tiers significatif chez 61,6 % des enfants suivis. Les autres jeunes ont été supervisés dans une ressource de type familial (31,4 %) ou en centre de réadaptation ou en résidence intermédiaire (7 %).

En hausse dans Les Etchemins, en baisse dans Bellechasse

Les données publiées par la Direction de la protection de la jeunesse de Chaudière-Appalaches montrent qu’en 2017-2018, le nombre de signalements retenus a connu une hausse importante dans Les Etchemins avec 102 cas, comparativement à 69 l’année précédente. Les abus physiques (+16) et les risques sérieux d’abus physiques (+13) comptent pour une part importante de cette augmentation, tous comme les mauvais traitements psychologiques (+8).

Dans la MRC de Bellechasse, les statistiques démontrent une légère diminution des cas retenus avec 150 en 2017-2017 contre 155 en 2016-2017. Si on note une hausse des cas de négligence (+15) et d’abus physiques (+6), les risques sérieux de négligence (-18) et d’abus physiques (-5) ainsi que les cas de mauvais traitements psychologiques (-13) viennent contrebalancer ces augmentations.