2017: une année de chasse satisfaisante dans la région
CHASSE. Les données publiées par le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs indiquent que les chasseurs qui fréquentent les territoires de la région ont généralement connu du succès au cours de la dernière année. Mis à part la chasse à l’orignal, les autres types de prises recherchées par les amateurs ont affiché une certaine progression.
Pour Jean-François Dumont, biologiste au ministère, la présence du chevreuil dans la région est redevenue intéressante puisque près de 3 050 bêtes ont été récoltées en 2017. «La dernière saison de chasse confirme que l’on a atteint les objectifs du plan de gestion et retrouvé un niveau de population comparable à ce que l’on avait en 2007, avant une série d’hivers rigoureux. Ça fait longtemps que nous n’avions pas eu une série d’hivers permettant d’assurer une meilleure survie et d’assurer la présence de chevreuils pour nos chasseurs», fait-il valoir.
La région Chaudière-Appalaches est composée de la zone 3 Est et de la zone 3 Ouest (voir carte ci-jointe). La première a permis une récolte de 2 419 bêtes, la seconde 629 chevreuils. Le taux de succès des chasseurs de cette zone l’an dernier était de 27 % tandis que cette année, ce taux devrait frôler les 30 %. «La zone 3 Est en est une très prisée des chasseurs et généralement de rigueur hivernale relativement sévère, c’est pourquoi le secteur est réservé à la collecte de mâle adulte uniquement. Il se pourrait que les cerfs sans bois y soient éventuellement autorisés».
Le temps froid de la période des fêtes pourrait toutefois avoir une incidence selon lui. «Il ne faudrait pas que cela aille plus loin. L’hiver a commencé tôt. La faune a été très sollicitée avec le froid sur le plan calorique, alors les bêtes ont dû augmenter leur consommation de nourriture. Heureusement, les cerfs n’étaient pas encore très confinés et il n’y a pas eu de surutilisation des habitats alors l’impact est pour l’instant pas trop dur. Deux ou trois tempêtes successives avec des 20 centimètres de neige pourraient nuire aux animaux en forêt».
La décroissance de l’orignal se poursuit
La chasse à l’orignal indique une récolte de 2 029 orignaux en 2017, une baisse d’une centaine de bêtes comparativement à l’an dernier. Plus précisément, ce sont 567 mâles adultes, 1 052 femelles adultes et 410 faons qui ont fait la joie des chasseurs. Leur succès total est de 17 % sur un peu plus de 11 000 permis. La zone 3 est celle qui est la plus utilisée au Québec ce qui fait que la pression sur le cheptel est la plus importante indique Jean-François Dumont.
La situation est alarmante, sauf qu’il n’est pas encore question de demander aux gens de rester chez eux. «Depuis l’inventaire de 2014, on remarque clairement qu’il y a moins de veaux qui viennent bâtir notre population d’orignaux. La tique d’hiver et les parasites viennent nuire beaucoup depuis quelques années. Les femelles ne donnent pas nécessairement naissance à un ou deux veaux annuellement et ce n’est pas garanti qu’à l’automne nous aurons eu un bon nombre de naissance et que l’hiver ne soit pas trop fatal pour certains».
Il ajoute que le cheptel de l’orignal n’a jamais été le plus productif et que cela n’est pas une surprise non plus. «Nous avons toujours travaillé avec une certaine densité d’orignaux au kilomètre/carré. Pourtant, il n’y a pas plus de chasseurs, on ne chasse pas plus longtemps, il n’y a tout simplement pas autant de veaux qu’avant pour perpétuer leur population. Sur le plan reproducteur, l’orignal n’est pas un champion de par sa biologie. Il faut tout simplement plus d’orignaux pour assurer une population».
Bon prodigieux pour le dindon sauvage et stabilité pour l’ours
Signe possible d’une nouvelle tendance, Jean-François Dumont remarque toutefois une croissance quasi exponentielle pour la chasse au dindon sauvage. L’hiver difficile que l’on connait pourrait aussi avoir un effet à ce chapitre toutefois. «C’est assez impressionnant. De 2008 à 2011, on ne récoltait pas de dindon sur le territoire. Après cela, la croissance est quasi exponentielle. Un hiver comme celui qu’on l’on connait pourrait lui nuire beaucoup toutefois. Il faut qu’il accède à la nourriture et ça se passe au sol. Les champs sont couverts de neige alors s’ils n’ont pas accès à des installations agricoles ou des champs de maïs qui auraient été battus, ce sera difficile».
La chasse à l’ours présente une certaine stabilité et peu de changements, indique M. Dumont. «L’ours n’a rien de sensationnel avec environ une soixantaine de bêtes annuellement. C’est possiblement les mêmes chasseurs, les mêmes trappeurs qui œuvrent chez nous. Une moitié de la récolte se fait le long de la frontière entre Saint-Justine, Saint-Camille et Saint-Pamphile et l’autre moitié, aux environs de Bras d’Apic, Sainte-Apolline et Notre-Dame-du-Rosaire».
En résumé, Jean-François Dumont remarque une baisse du nombre de chasseurs depuis quelques années, une baisse de fréquentation qui peut s’expliquer de différentes façons. Il résume la chose en notant la hausse des prix de permis pour accroitre les services ainsi qu’une question de relève. «On sait qu’il y aura un crash qui se fera sentir un moment donné. On a toujours pensé que la relève passait par les jeunes, il y a toutefois un bon nombre d’adultes aux environs de la quarantaine qui commencent à chasser alors qu’ils ne l’ont jamais fait».