3e lien Québec-Lévis: des réactions positives
TRANSPORT. Le nouveau tracé proposé pour un éventuel 3e lien entre Québec et Lévis reçoit des réactions favorables dans Bellechasse.
Le scénario proposé relierait finalement les deux centres-villes, tout en faisant une large place au transport en commun. Le tunnel partirait du secteur de l’autoroute 20 à la hauteur de la rue Monseigneur-Bourget dans le secteur Lauzon, pour atteindre le quartier Saint-Roch à Québec, puis le secteur du stade Canac et de l’autoroute Laurentienne.
Sans surprise, la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, était ravie de voir les changements proposés. «Je suis emballée par la force qu’il prend et contente que le ministre ait entendu les commentaires des citoyens et des groupes qui lui ont parlé. Pour une fois, nous avons une quasi-unanimité assez impressionnante.»
Pour le préfet de la MRC de Bellechasse, Clément Fillion, le projet répond à la plupart des besoins. «Y’a rien qui ne me déplait dans ce qu’on nous annonce. Pour Lévis, c’est toujours à l’est mais trois kilomètres plus loin et l’avantage, ce qui fait que l’on sortirait du côté de Québec, en plein centre-ville, où sont nos principales destinations. On écourterait nos déplacements d’environ 30 minutes pour s’y rendre et la même chose pour revenir.»
M. Fillion faisait partie des gens qui avaient été prévenu des développements dans le dossier. Il faisait d’ailleurs partie d’un comité qui étudiait un lien sous-fluvial il y a plusieurs années. «Pour des gens d’un certain âge, c’est un peu plus compliqué de traverser à Québec et de circuler au centre-ville. Alors cette interconnexion avec le projet de transport structurant devient intéressante. On avait écarté ce scénario à l’époque puisque le ministère des Transports s’inquiétait des liens possibles avec le réseau routier de la rive-nord. Les données ont changé depuis.»
Le maire de Saint-Lazare, Martin J. Côté, a lui aussi une opinion favorable. «On a toujours été dans le coup avec le maire de Lévis sur ce sujet-là. De voir que le maire de Québec est d’accord avec le tracé, c’est un discours que nous n’avions pas entendu beaucoup à date. On voulait avoir un troisième lien et si de le placer plus près de Lévis est la solution, pour nous, c’est parfait.»
Il voit également une belle solution pour assurer une certaine protection du territoire agricole, étant lui-même agriculteur. «Ça devrait enlever une certaine pression sur nos producteurs en le déplaçant vers Lévis justement.»
Quelques bémols
Pour le député fédéral, Steven Blaney, le projet présenté propose un tracé intéressant, mais il se dit tout de même surpris de l’ampleur des changements proposés. «Il y a un consensus sur un 3e lien à l’est, ce qui est préservé dans la nouvelle mouture. Il y a aussi une volonté d’y intégrer le transport en commun des deux centres-villes. Tout cela risque toutefois de représenter un défi technique assez important», dit-il, lui-même ingénieur de formation.
Le projet déposé cette semaine a sûrement ses avantages selon lui et respecte partiellement l’idée d’une boucle pour assurer une circulation fluide sur l’ensemble du territoire. «Sur la rive-sud, il y a un point d’ancrage à l’est. Sur l’autre rive, il y a une intégration à un réseau autoroutier, mais vers l’ouest. L’idée que nous avions mis de l’avant était de combiner le pont de l’Île d’Orléans avec le 3e lien. Je pense que cette option doit encore être sur la table. Le gouvernement du Québec est toutefois maître d’œuvre du projet et ce sera à lui de déterminer le scénario le plus optimal.»
Pour Stéphanie Lachance, le plus récent scénario proposé se veut plus intéressant dans sa réalisation. «Nous avons plusieurs ingénieurs sur le dossier et ils ont considéré bien des données dans leurs réflexions. Il fallait qu’il soit à l’est, ce qui est le cas et il rallie le plus de qualité possible. En plus, il permettrait un accès à la ville pour celles et ceux qui ne veulent pas se taper le trafic et être dans la circulation.»
Sa localité étant particulièrement visée par le premier tracé proposé, le maire Beaumont, David Christopher, avouait ne pas connaitre beaucoup de détail sur le nouveau tracé proposé, n’ayant pas été consulté sur le sujet, mais semblait se questionner sur le potentiel de développement que donnerait le nouveau tracé proposé. «On s’en va un peu plus vers l’ouest, ce n’est pas si dommageable, on parle d’environ 3 kilomètres. Tout le monde semble heureux à Québec et Lévis, mais quel effet cela aurait-il sur les régions. Il faudra voir quels seront les éléments reliés à l’automobile. Il ne faut pas que ce soit dédié uniquement au transport en commun, sinon, pour la région de Bellechasse, ça ne vaudra rien dire.»
Selon lui, l’attrait pour les régions d’un éventuel lien vient peut-être de diminuer. «Ce qui est décevant un peu, c’est qu’il serait plus à l’ouest. Plus le lien sera à l’ouest, plus le développement se fera à l’ouest et se fera aux abords des villes. On est peut-être en train de nous oublier en région.»
Sur le sujet, le préfet Clément Fillion ne s’en fait pas outre mesure. «Le premier principe d’un 3e lien, c’est de traverser à Québec pour avoir accès à des services. On ne s’éloigne pas tant de Bellechasse. Il n’y a que trois kilomètres de différence pour nous. L’expansion de l’étalement urbain va continuer si on observe ce qui se passe dans le secteur Mgr Bourget. Le paysage de certains quartiers change constamment, même sans 3e lien. Il est plus avantageux pour tout le monde.»