Absence d’infirmières dans des CHSLD de la région

SANTÉ. L’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec dénonce que des infirmières n’étaient pas en fonction occasionnellement cet été dans des CHSLD de Chaudière-Appalaches, soit entre juillet et octobre.

Selon des informations consultées par Radio-Canada,  seule une infirmière de garde était disponible au bout du fil pour répondre aux urgences, et ce, dans au moins sept CHSLD de la région. À titre d’exemple, le scénario se serait produit à 76 reprises durant cette période au CHSLD de Sainte-Perpétue, 27 fois à Saint-Anselme, 12 à Cap-Saint-Ignace et 11 à Saint-Raphaël. Des irritants du genre ont aussi été observés au CHSLD de Saint-Sylvestre, de Saint-Flavien et à l’unité Belvédère du CHSLD Paul-Gilbert.

On observe aussi des problèmes au CHSLD de Saint-Raphaël.

Luc Mathieu, président de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec, rappelle que le ministère de la Santé a émis une directive en 2014 à l’effet que la présence d’infirmières en CHSLD sur tous les quarts de travail est requise, compte tenu de la complexité des soins.

La directrice adjointe du soutien à l’autonomie des personnes âgées pour les régions de Bellechasse, de Montmagny et de L’Islet, confirme le constat, mais assure que des infirmières-auxiliaires, au minimum, sont en fonction dans tous les établissements. «Nous ne sommes jamais à zéro infirmière, peu importe le moment de la journée. Une infirmière-auxiliaire peut faire certains actes, sauf que certaines évaluations et certaines actions sont réalisées par les infirmières-cliniciennes, là où nous avons des besoins. Nous allons ajouter une infirmière-auxiliaire dans certains cas. »

Le CISSS-CA indique avoir effectué différentes initiatives pour réduire les ratios en CHSLD.

Elle ajoute que le tout fait partie d’un plan de contingence qui vise aussi à répondre à la pénurie de main d’œuvre dans le domaine de la santé et que cette option ne s’appliquera pas s’il y a un risque élevé pour les résidents. « Quand vraiment, nous n’avons plus de solution pour avoir des gens en temps supplémentaire. Nous avons mis en place une pratique où on s’assure d’abord qu’il n’y a pas de gens avec une situation instable chez la clientèle. Nous allons obliger le temps supplémentaire à nos employés si nécessaire, car nos employés sont fatigués aussi. »

Le CISSS Chaudière-Appalaches doit aussi composer avec des impondérables à l’heure actuelle, ajoute Mme Émond. «Ce n’est pas ce que l’on souhaite faire, mais nous n’avons parfois pas le choix. Nous avons des postes affichés dans certains établissements, mais personne n’applique dessus. C’est vraiment là où se situe l’enjeu. Il arrive que les choses aillent bien à un endroit et tout d’un coup, trois infirmières s’absentent pour un congé de maternité ou autre et rien ne va plus. »

Elle rappelle que le contexte de la pandémie de COVID-19 restreint également la mobilité du personnel entre les différents établissements. «Une infirmière à temps partiel ne peut donc pas consacrer quelques heures dans un autre CHLSD du territoire pour compléter son horaire. Ça limite aussi nos possibilités. »

Le CISSS Chaudière-Appalaches indique par ailleurs qu’il est très difficile d’évaluer le nombre d’infirmières qui serait nécessaire pour combler tous les besoins. « De jour en jour, le portrait change. C’est très difficile de le faire en raison de toutes les absences qui peuvent survenir, et pour plusieurs raisons », indique Mme Émond en terminant.