Acériculture : un centre de diffusion et une exposition permanente à Saint-Philémon

TOURISME. Alors que la mise en place d’un centre d’interprétation sur l’acériculture dans l’église d’Armagh est toujours en attente de réalisation, deux projets parallèles verront le jour sur le territoire de la municipalité de Saint-Philémon au cours des prochains mois.

Le premier, qui sera inauguré en juin prochain, sera la mise en place d’un centre de diffusion qui sera implanté dans le hall d’entrée du pavillon d’accueil du Parc régional Massif du Sud.

Maire de Saint-Philémon, président du Parc régional Massif du Sud et membre de la Corporation acéricole Bellechasse, Daniel Pouliot souligne que ce centre de diffusion sera, dans les faits, un espace où l’on trouvera une mini-exposition sur l’acériculture, mais surtout un téléviseur qui diffusera, en boucle, une vidéo promotionnelle de 3 à 5 minutes offrant un survol du concept de « Bellechasse en tant que berceau mondial de la technologie acéricole. »

La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce à des contributions de 5 000 $ de la SADC Bellechasse-Etchemins et de 10 000 $ venant de l’entente de développement culturel de la MRC de Bellechasse. Celui-ci est piloté par Daniel Pouliot, Claude Lepage, agent culturel à la MRC de Bellechasse, et Réjean Bilodeau de Saint-Damien, auteur d’une série de trois volumes ayant pour titre principal Bellechasse, berceau mondial de la technologie acéricole, dont le 4e et dernier tome sera dévoilé en avril ou mai prochain.

« Quand j’ai commencé à écrire ma série de volumes il y a 10 ans, je ne savais pas où ça me mènerait et je ne pensais surtout pas que ce projet prendrait une telle envergure. Cela nous a procuré une identité propre et il faut maintenant la diffuser, on est rendus là », indique M. Bilodeau.

« C’est un projet qui va essaimer, car le projet de Bellechasse acéricole est d’avant tout identitaire et va confirmer une identité pour une région qui n’en avait pas depuis plus de 300 ans », poursuit l’auteur qui ajoute que le nouveau centre de diffusion, malgré sa simplicité, sera un « centre de diffusion à caractère international » du fait que les visiteurs au parc régional (80 000 en 2021) proviennent non seulement de Chaudière-Appalaches et du Québec, mais également de partout au Canada, des États-Unis et même d’Europe.

L’enregistrement et le montage de la vidéo promotionnelle seront réalisés par la firme Artéfact Urbain de Portneuf. Les images seront tournées dans trois érablières de Bellechasse lors de la prochaine saison des sucres.

Les personnes qui s’arrêteront par cet espace pourront également, selon M. Pouliot, avoir un accès direct à la vidéo ou à une panoplie de renseignements portant sur le sujet par le biais d’un code QR qu’ils pourront scanner à l’aide de leur cellulaire ou de leur tablette. « Cela va mener les gens vers différents documents d’archives ou leur permettre d’approfondir certains sujets. Mon rêve, c’est que tout ce qui a été fait ou écrit sur le sujet soit accessible par le biais de cette technologie virtuelle », indique M. Pouliot qui rappelle que des discussions visant à établir un tel centre de diffusion au Parc des chutes d’Armagh avaient été lancées avec l’ancien maire de cette localité, Sarto Roy, en décembre 2019, mais que celles-ci n’avaient pas abouti.

MM. Pouliot et Bilodeau précisent par ailleurs que la technologie employée dans le centre de diffusion du Parc régional sera évolutive dans le temps et qu’elle permettra de diriger les visiteurs vers toutes les initiatives en lien avec l’acériculture qui pourraient voir le jour dans Bellechasse, que ce soit le Centre d’interprétation d’Armagh, si celui-ci devait voir le jour, ou des expositions comme celle qui se prépare à Saint-Philémon.

Exposition permanente

Le projet de centre de diffusion étant maintenant réglé et son ouverture prévue à temps pour le début de la prochaine saison estivale, un comité travaille actuellement sur la mise en place d’une exposition permanente qui devrait voir le jour au cours des prochains mois dans une partie de l’église de Saint-Philémon. Une aile du bâtiment, située sous la mezzanine, est d’ailleurs réservée à ce projet.

Un comité formé de MM. Pouliot et Bilodeau, de la conseillère municipale Marie Carrier et de deux représentants de la Fabrique locale, Marial Roy et Cécile Pelchat, travaille sur ce projet qui a reçu l’aval de la municipalité et de la fabrique unifiée.

« On parle d’exposition permanente pour le moment, mais la forme et le nom exacts restent à déterminer. On doit aussi se doter d’un plan d’action, mais il y a une véritable intention d’en faire une exposition identitaire. Ce qu’on aimerait, c’est que chaque artéfact soit associé à une famille de la région et illustrer ces familles qui, depuis 300 ans, ont œuvré dans ce domaine, sans oublier les géants de la technologie acéricole », soulignent les deux hommes qui ajoutent que le comité dont ils font partie souhaite faire du projet de Saint-Philémon un projet à caractère régional.

« Ce qui est important, c’est que cela rejaillisse partout et que notre identité grandisse, pour qu’on cesse de traiter Bellechasse de craque de fesse entre la Beauce et Montmagny », précise Réjean Bilodeau qui ajoute que chaque paroisse a son inventeur et qu’il est important de présenter l’histoire de chacun.

Pour sa part, Daniel Pouliot rappelle que chaque innovation technologie dans le monde acéricole visait à compenser une faiblesse ou un manque et que le génie des Bellechassois avait permis de trouver des solutions à bien des problèmes.

« On n’a pas la prétention d’avoir tout inventé, loin de là. Il y a eu des inventions, certes, mais on a aussi eu du monde qui ont su adapter ou améliorer des équipements qui existaient déjà à la réalité du monde acéricole bellechassois », poursuit M. Bilodeau en donnant l’exemple de la tubulure qui existait déjà, mais a pris le virage du plastique par le concours d’entreprises québécoises comme IPL ou CDL, aujourd’hui.

S’ils souhaitent que les deux projets soient lancés en parallèle, les deux hommes conviennent que celui du parc est plus avancé et qu’il y aura assurément des délais pour celui de l’église qui nécessitera encore beaucoup de travail.

« Il y a aura un choix de thématiques à faire. Sur la mezzanine, on pourrait avoir une deuxième exposition thématique sur un sujet tout autre. Ce sera un outil qui va s’inscrire dans la revitalisation du cœur du village avec les autres projets qui sont aussi en préparation comme la Maison Tanguay et autres », précise M. Pouliot.

« Ce sera important de prendre le temps pour mettre en place un projet qui se tient, avec une base historique solide autour de cela, pour bien identifier chaque élément et avoir une suite logique. Ça va prendre une solide réflexion pour savoir où on s’en va, les thèmes qui seront choisis et de qui on va parler, avec un peu d’audiovisuel autour des artéfacts », mentionnent les deux intervenants qui ajoutent que Saint-Philémon, avec ses deux projets, deviendra le point central du concept de diffusion de Bellechasse en tant que berceau de la technologie acéricole.