Annette Gonthier, 102 ans: vieillir en sécurité, entourée des siens

SAINT-MICHEL. Résidente de Saint-Michel depuis 1948, Annette Gonthier-Gagnon est une personnalité connue et appréciée dans sa municipalité. Doyenne de la localité  à 102 ans, elle est en grande forme, vivant toujours dans la résidence qu’elle et son mari avaient acquise au début des années 50.

« Ça va bien et ma santé est bonne. Chaque soir, je monte les 14 marches menant à ma chambre. Je réalise que j’en perds cet automne, un peu plus que d’habitude, mais c’est normal, je ne peux pas rajeunir », dit-elle en toute simplicité.

Née en 1920 à Saint-Charles, Mme Gonthier a vécu à Québec pendant quatre ans où elle a travaillé comme cosméticienne, ainsi qu’à la traverse de Lévis brièvement, avant d’épouser Jean-Charles Gagnon et de s’installer à Saint-Michel en 1948.

« Mon mari et son père avaient un commerce multiple comprenant un magasin général, une forge et un couvoir coopératif dans un petit pâté de maisons qui n’existe plus aujourd’hui. Mon beau-père nous a aménagés un logement au-dessus du magasin où nous avons vécu cinq ans avant d’acheter notre maison », se rappelle Mme Gonthier-Gagnon en ajoutant que cette maison se trouvait (et est toujours) voisine de l’école primaire, ce qui a été facilitant pour ses enfants qui n’avaient pas à traverser la rue pour s’y rendre.

Elle et son époux avaient aussi acheté la maison voisine de la leur qui est aujourd’hui la propriété de sa fille Carole, qui y vit toujours.

Famille unie

Mme Gonthier-Gagnon se réjouit d’être bien entourée et de pouvoir continuer à vieillir en santé, dans sa maison et non dans une résidence pour aînés. Elle et son mari ont eu cinq enfants qui leur ont donné cinq petits-enfants. L’aînée, Francine, est esthéticienne et opère toujours son commerce dans le sous-sol de la maison où demeure sa mère. La cadette, Carole, a longtemps fait le même métier, travaillant avec -Francine. Elle est aujourd’hui à l’emploi de Desjardins.

Entre les deux, on retrouve Esther, qui a été chanteuse dans les bars, Rémi, qui habite à Toronto et est fonctionnaire, puis Brigitte qui est malheureusement décédée du cancer à l’âge de 60 ans. Elle a travaillé au Cégep de Sainte-Foy comme aide pédagogique individuelle.

« Le décès de Brigitte a été un coup difficile pour la famille, surtout que nous sommes très proches les uns des autres. Perdre un enfant, c’est toujours difficile. Ce n’est jamais supposer arriver », précise Mme Gonthier-Gagnon.

Ne pas penser à son âge

Née le 15 juillet 1920, Annette Gonthier-Gagnon a célébré son centenaire en pleine pandémie. Une fête à son intention avait été organisée au chalet familial et tout s’est bien déroulé, signale sa petite-fille Joëlle Colgan, elle-même esthéticienne, qui avait organisé le tout, en toute sécurité.

« Je continue à profiter de chaque journée. Je ne pense pas à la maladie ou au fait que je suis vieille et j’ai la chance d’être bien entourée. Je ne sais pas comment je serais si je demeurais dans une résidence. Je ne serais pas ici sans elles », dit-elle en pensant à ses deux filles et sa petite-fille.

« On est proches les uns des autres. Quand on fait un souper de famille, ma grand-mère est toujours là. Elle est lucide, plaisante et en pleine forme. Elle est très sorteuse. Aussitôt qu’on a une activité, elle est là, qu’il s’agisse d’aller manger au restaurant ou d’aller magasiner. On parle même d’aller voir mon oncle en Ontario dans le temps des Fêtes », précise Joëlle.

« C’est certain que si je ne marchais pas, je ne ferais pas de voyages. Je n’ai jamais mal aux jambes, je ne sais pas ce que c’est », mentionne Mme Gonthier-Gagnon en terminant.