Armagh: un projet ambitieux de transformation de l’église
ARMAGH. Ayant reçu confirmation qu’elle était la localité choisie pour recevoir un musée acéricole dans Bellechasse, la municipalité d’Armagh ira de l’avant avec une initiative visant à transformer son église.
Le maire Sarto Roy a expliqué qu’un comité étudie la question depuis plus d’un an. Un sondage a d’ailleurs été effectué auprès de la population pour connaitre l’intérêt des citoyens et connaitre leurs préférences. «Les gens voulaient que l’on garde un lieu de culte absolument. Certains ont suggéré un columbarium, d’autres l’aménagement de la bibliothèque puisque c’est un lieu de réflexion, et autres.»
Le dossier d’Armagh ayant été préféré à ceux de Saint‐Damien et Saint‐Vallier pour recevoir une exposition sur l’acériculture bellechassoise permet à la municipalité de poursuivre ses efforts dans un prochain de transformation fort ambitieux. Le maire Roy a précisé qu’outre le musée acéricole, trois autres éléments sont étudiés. «D’abord, le sous-sol demeure intégral avec les fermières et la salle communautaire. Au rez-de-chaussée, on garde le chœur exactement comme il est, mais on prend les bancs et on les aménage en amphithéâtre. Tout cela pourra servir pour le culte, mais aussi pour des spectacles, conférences ou autres. La bibliothèque serait à l’étage de l’église. Nous aurions besoin d’un ascenseur, alors on en profiterait pour le rendre jusqu’au clocher pour en faire un site d’observation», conscient de l’ampleur du défi.
Le centre d’interprétation ou musée acéricole sera toutefois l’élément majeur de tout le projet, poursuit M. Roy. «En entrant dans l’église, les gens y verraient le musée. Les colonnes de l’église deviendront en quelque sorte des érables qui pourraient illustrer la coulée. Essentiellement, la partie musée pourrait contenir la plus vieille entaille trouvée dans Bellechasse jusqu’à la technologie la plus récente en termes d’évaporateurs par exemple. Une érablière, l’automne ou l’hiver, comment c’est? Au printemps, la saison des sucres pourrait être illustrée de différentes façons. Les techniques de la réalité virtuelle risquent d’être fortement mises à contribution», ajoute-t-il précisant avoir déjà une firme intéressée par un partenariat et le soutien des entreprises acéricoles de la région.
L’annonce que sa localité obtenait le mandat de sa mise sur pied est aussi une bonne nouvelle pour la région selon lui. «C’est un projet qui est au cœur de Bellechasse. Il y a 29 acériculteurs à Armagh et 65 % des revenus de nos agriculteurs proviennent de l’industrie acéricole.»
Le financement et les échéanciers du projet ne sont toutefois pas encore fixés. Le maire Roy précise toutefois que la municipalité ne se porterait pas acquéreuse de l’église. «On pense à discuter avec l’Archevêché pour un don avec droit d’usage. Une partie appartiendrait à la municipalité pour la bibliothèque, un organisme à but non lucratif aurait à gérer le centre de l’église en raison du musée acéricole. L’évaluation des coûts est très difficile à faire, puisqu’il y a encore plusieurs variables. D’ici trois ans, nous devrions être très avancés.»
Sarto Roy est d’avis que le projet saura plaire à sa population et que des partenaires y verront de nombreux avantages. «On a prévu regarder avec différents ministères les subventions possibles. On vient rejoindre le tourisme, la culture, l’agriculture, et autres. Comme le projet est régional et même provincial, la MRC pourrait possiblement nous aider grâce au Fonds éolien ou autre. Des entreprises œuvrant dans le milieu acéricole seront évidemment sollicitées également.»