Armagh: une pétition contre le mâchefer
ENVIRONNEMENT. Une vingtaine de citoyens d’Armagh se sont présentés à la séance du conseil des maires de la MRC de Bellechasse le mercredi 12 septembre dernier pour assister au dépôt d’une pétition contre l’utilisation du mâchefer au lieu d’enfouissement technique de la MRC (LET) dans le cadre d’une expérience-pilote.
Plusieurs ont encore en tête les nombreux épisodes d’odeurs avec lesquels ils ont dû composer il y a quelques années après que des résidus de construction aient été utilisés comme matériau de recouvrement. Le LET de la MRC étant situé à proximité de leur localité, ces odeurs étaient régulièrement perceptibles sur l’ensemble du territoire de la municipalité.
La pétition de près de 640 noms a été reçue par la MRC et sera suivie par une résolution de la municipalité d’Armagh, adoptée lors de la dernière séance du conseil municipal, qui stipule son accord à l’utilisation du béton uniquement comme matériau de recouvrement a expliqué le maire Sarto Roy. «L’ensemble du conseil est d’accord avec l’utilisation de béton et de tourbe, mais pas de mâchefer, et uniquement sur le 5 000 mètres/carrés prévu par le projet-pilote. Le comité de vigilance du LET doit aussi étudier la chose et faire connaitre sa position éventuellement.»
Pas une question d’efficacité
Selon M. Roy, la différence d’efficacité des différents matériaux est infime. «Béton et tourbe, c’est efficace à 83 % selon les études et le mâchefer à 94 %. Le problème est que le mâchefer, c’est de la cendre et lors de son transport, les poussières partent au vent. Certains chercheurs évoquent aussi des problèmes lors de son épandage.»
Le préfet de la MRC de Bellechasse, Clément Fillion, est conscient que les élus auront possiblement à revoir leur position. «L’étude que nous avions commandée au CRIQ (Centre de recherche industriel du Québec) nous indiquait que le mâchefer était le meilleur matériel pour cela. Nous avons demandé un certificat d’autorisation au ministère de l’Environnement pour cette matière et le béton. Des gens d’Armagh ont fait une certaine analyse et pensent que ça pourrait être un produit dangereux. Nous aurons une discussion à avoir et nous devrons faire un choix définitif éventuellement, mais il se peut aussi que le ministère nous dise aussi que c’est ni l’un, ni l’autre.»
Ainsi, les élus de la MRC de Bellechasse pourraient devoir se prononcer de nouveau sur le sujet si les résolutions de la municipalité et du comité de vigilance rejettent l’utilisation du mâchefer, explique M. Roy. «La résolution adoptée par la table des maires inclut les trois matériaux, soit la tourbe, le béton et le mâchefer. Enlever le mâchefer de l’équation viendrait résoudre la problématique», selon lui.
Le maire Roy se dit conscient des efforts faits par la MRC pour mettre fin aux problématiques d’odeurs dans sa localité, surtout depuis la mise en place de torchères, mais les épisodes impliquant des résidus de construction, particulièrement le gypse, ont laissé des traces tient-il à rappeler en invoquant la prudence tout simplement.