Avenir des médias: Hebdos Québec propose des mesures de soutien

INFORMATION. Crédit d’impôt de 25% sur la masse salariale consacrée à la production d’articles d’information et la production graphique, crédit d’impôt incitatif de 50% des dépenses applicables à l’achat de publicités dans les hebdos par les commerçants locaux et retour de l’obligation pour les municipalités de publier les avis publics dans les journaux.

@R: Voilà quelques-unes des mesures défendues par Hebdos Québec devant la commission parlementaire de la culture et de l’éducation saisie de la question de l’avenir des médias d’information qui se tient depuis quelques jours à Québec.

Mardi dernier, Benoit Chartier, président du conseil d’administration d’Hebdos Québec Renel Bouchard, président d’Icimédias et co-propriétaire du journal La Voix du Sud, et Josée Pilote, vice-présidente d’Hebdos Québec, ont défendu le point de vue des hebdomadaires et fait état de la situation de la crise sévère qui affecte les journaux hebdomadaires en région.

Tout en étant conscients que la crise n’est pas limitée au Québec, les hebdomadaires reconnaissent qu’ils doivent revoir leur approche et s’adapter aux changements technologiques. Ils ont toutefois plaidé devant les députés avoir besoin d’appui et de ressources pour continuer à remplir leur mission et assurer la transition.

La publicité

Dans leur exposé, ils ont exprimé entre autres le souhait que le gouvernement du Québec et les sociétés d’État reprennent le contrôle de leurs placements publicitaires et s’engagent à faire l’achat de publicités auprès des hebdos, peu importe le support utilisé, qu’il soit imprimé ou numérique.

«Le gouvernement a donné le ton ces dernières années à cet exode publicitaire et a privé les journaux d’un volume important de publicités», a illustré M. Bouchard. «Et pourtant, à qui s’adressent les députés et les ministres pour présenter leur bilan aux électeurs? Quel est le média de première ligne choisi lorsque vient le temps de défendre une position ou dénoncer une situation? Quelle est la tribune utilisée par un conseiller municipal, un maire, un député, dans les régions, pour faire valoir un projet ou s’adresser à ses concitoyens?»

Par ailleurs, les propriétaires d’hebdos aimeraient que leurs journaux soient soustraits à la taxe sur le recyclage, celle-ci étant particulièrement onéreuse, et que les journaux soient considérés au même titre que les livres. Ils jugent que la publication des hebdos relève du domaine de la culture et mérite un tel statut.

Sur la possibilité de voir certaines municipalités bannir complètement la distribution du Publisac sur leur territoire, les hebdos demandent au gouvernement québécois d’intervenir pour calmer le jeu et permettre une discussion sereine.

Démocratie

«Pourrions-nous seulement imaginer une élection dans nos régions sans les hebdos?» Cette question, les journaux hebdomadaires la soulèvent en conclusion de leur mémoire qu’ils ont déposé. Ils interpellent ainsi les parlementaires en faisant valoir que les hebdos sont essentiels à la vitalité démocratique, à la cohésion sociale.

«Nous avons tous la responsabilité de préserver cette démocratie, de protéger le droit du public à l’information et d’adopter des mesures qui permettent aux hebdos de traverser ces changements profonds et négocier ce virage qui menace la survie de l’information locale et atteint toute la trame commerciale des villes et des villages, toutes dimensions confondues», peut-on lire dans le mémoire.

Pour exprimer l’urgence d’agir, le document se réfère aux données du ministère de la Culture et des Communications qui fait état de la disparition de plus d’un hebdomadaire sur quatre depuis 2010 au Québec.