Bellechasse perd son service de radiographie

SANTÉ.  Les maires de la MRC de Bellechasse invitent le CISSS Chaudière-Appalaches à revoir sa décision de ne pas remplacer l’appareil de graphie au CLSC de Saint-Lazare pour ainsi mettre fin à cette offre de service.

L’organisation du CISSS avait fait connaitre ses intentions lors d’une rencontre avec les élus, le 10 février dernier, indiquant que l’appareil est arrivé au bout de sa vie utile en 2021 et le service est somme toute fermé depuis les deux dernières années en raison de la pandémie. 

Le CISSS fait valoir que chaque fois qu’un appareil de diagnostic arrive à échéance, peu importe qu’il soit situé dans un hôpital ou un CLSC, une analyse est réalisée pour déterminer la pertinence ou non de le remplacer. « Dans le cas présent, outre la fermeture des deux dernières années, nous avons constaté une baisse de près de 50 % de son utilisation entre les années 2017 et 2020. À cette faible utilisation, s’ajoutent des enjeux de main d’œuvre et des coûts de remplacement estimés entre 330 000 et 400 000 $ », précise Mireille Gaudreau du CISSS.

Le CISSS se dit conscient que ce service de proximité était apprécié, mais l’investissement requis et les statistiques d’utilisation en diminution constante justifient cette décision. Mme Gaudreau ajoute que le CISSS de Chaudière-Appalaches questionne de façon systématique chaque remplacement d’appareils rendus à leur fin de vie utile. « Si l’analyse réalisée ne justifie pas le remplacement, des consultations sont tenues avec les acteurs concernés afin de s’assurer de prendre une décision éclairée qui prend en considération tous les éléments de la situation. » 

Régionalisation ou centralisation

Le CISSS indique que des services sont disponibles à proximité cinq jours par semaine avec ou sans rendez-vous à la Clinique radiologique Lévis-Les Rivières et la Clinique radiologique Lévis-Métro. « Le retrait du service obligera certes un déplacement pour les usagers visés, mais la cartographie des services démontre que les usagers d’autres secteurs de Chaudière-Appalaches effectuent une distance similaire et même plus élevée pour obtenir un tel service », indique Mme Gaudreau.

Mairesse de Sainte-Claire et présidente du comité santé de la MRC, Guylaine Aubin estime que cette perte va à l’encontre d’une plus grande accessibilité territoriale et freine le processus de régionalisation souhaité par les élus. « Il y a toujours le défi de l’achalandage en milieu rural. Il faut avoir le service pour créer l’habitude. C’était minimal comme service, à une journée/semaine, mais apprécié. Le fait d’avoir le service une journée par semaine a aussi incité des médecins de la région à recommander à leurs clients de se rendre directement à Lévis pour avoir les résultats plus rapidement. Ça n’a pas aidé ça non plus. »

Globalement, la résolution adoptée par les élus déplore la centralisation des services à l’extérieur du territoire, ce qui provoque des enjeux de mobilité chez plusieurs citoyens. La MRC réclame donc une mise à niveau ou le remplacement de l’appareil et que le CISSS consulte et informe davantage le comité santé des enjeux en lien avec l’offre de services en santé. 

Mme Aubin indique que son comité surveillera de près les intentions du gouvernement du Québec et son projet de réforme du système de santé dans la province. Elle admet que les services médicaux ne s’implantent plus de la même façon qu’il y a 10 ou 20 ans. « Est-ce que la volonté sera de centraliser ou de décentraliser. On verra, sauf que l’on remarque une trop grande tendance vers la centralisation et on surveillera le tout avec nos partenaires. Chez nous, on parle davantage de régionalisation, alors nous ne sommes pas du tout à la même place pour la vitalité de nos milieux. »