Campagne électorale: économie et troisième lien au départ
Signe que la région pourrait être décisive dans la formation du prochain gouvernement, deux chefs de parti étaient de passage dans la région lundi, au premier jour complet de la campagne électorale.
Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, a profité de son passage à Lévis pour étaler son projet de troisième lien lors d’un point de presse à la grève Gilmour.
Comme le gouvernement sortant, M. Duhaime supporte l’idée d’un troisième lien entre les deux rives. Par contre, le candidat conservateur, est en désaccord avec la voie sous-marine proposée par la Coalition avenir Québec (CAQ) et souhaiterait plutôt un pont passant par l’île d’Orléans.
« Il faut un 3e lien au meilleur coût possible, avec le moins d’inconvénients possibles, qui améliore l’accès de tous les services d’urgence à l’île, qui permet aux insulaires de se rendre à Lévis plus rapidement et aux commerçants d’augmenter l’afflux de clientèle dans leurs commerces. Notre pont serait surélevé pour laisser passer la circulation maritime à fort tonnage. », a-t-il illustré, indiquant que le prix de construction de son projet sera considérablement inférieur à celui proposé par la CAQ, qui est estimé à 6,5 milliards de $.
« Quand on parle aux ingénieurs, on nous dit que ça coûte environ deux fois moins cher construire au-dessus de l’eau qu’en dessous. J’ai dit que notre projet tournera autour de 3 G$, et je pense que c’est assez généreux, on espère encore le faire à moindre coût », a déclaré le chef conservateur.
Quelques heures plus tard, c’est le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Lévis, Bernard Drainville, qui a rencontré les journalistes pour réagir à la proposition conservatrice. Tout en se questionnant sur la faisabilité du troisième lien à l’est proposé par le PCQ, le représentant de la CAQ aurait plutôt aimé que le chef conservateur appuie le projet caquiste alors que les trois autres principaux partis en lice sont contre le troisième lien.
Il croit aussi que cette proposition concurrente au projet défendu par la CAQ ne fera que retarder le projet alors que la majorité des citoyens de la région désire ardemment et rapidement la création de cette nouvelle infrastructure. « Il y a un projet sur la table, celui du gouvernement. Il y a des forages qui sont en cours et des travaux préparatoires sont en cours dans l’échangeur Kennedy de l’autoroute 20. Je suis assez surpris et déçu de la proposition d’Éric parce qu’il me semble que la meilleure façon que le projet se fasse, c’est qu’on travaille tout le monde ensemble », a lancé M. Drainville.
Du même souffle, le candidat caquiste dans Lévis a douté de la faisabilité du projet de troisième lien tel que proposé actuellement par le PCQ. Également, Bernard Drainville a critiqué le fait que la proposition d’Éric Duhaime ne semble pas être acceptée par plusieurs citoyens de la région, dont ceux de l’île d’Orléans.
Quant au premier ministre sortant, François Legault, il devait s’arrêter à Saint-Anselme en milieu d’après-midi, mais a plutôt fait un arrêt à Pintendre avant de prendre la direction de Beauceville. Accompagné de Stéphanie Lachance, candidate dans Bellechasse, et de Mathieu Rivest, candidat dans la circonscription Côte-du-Sud, M. Legault a joué la carte de l’économie en promettant un chèque de 400 à 600 $ à près de 6,4 millions de citoyens afin de contrer l’inflation, si un gouvernement caquiste est réélu.
« L’épicerie en moyenne au Québec coûte 8,8 % plus cher qu’il y a un an. Le gouvernement a un devoir d’aider les Québécois à faire face à cette augmentation exceptionnelle. On a les moyens de le faire », a soutenu le chef de la CAQ.
Rappelons qu’au dernier budget, le gouvernement caquiste avait distribué 500 $ à tous les Québécois qui gagnent moins de 100 000 $ par année. Selon le parti politique, cette aide est toujours nécessaire « en raison de l’inflation qui ne cesse d’augmenter et d’imposer une forte pression sur le portefeuille des Québécois ».
Malgré cet engagement qui coûtera 3,5 G$ à l’État, le premier ministre sortant assure que la CAQ est en mesure de réaliser cet engagement tout en prévoyant atteindre l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans. Soulignons que François Legault devrait prochainement dévoiler le cadre financier de son parti qu’il juge « responsable ».
Collaboration spéciale: Érick Deschesne, Alexandre Bellemare et Manuel Cardenas – Journal de Lévis