Chevreuils saisis à Sainte-Hénédine: d’autres réponses 

FAUNE. Le ministère de la Faune a finalement répondu lundi à plusieurs questions du journal faisant suite à la saisie d’une soixantaine de cerfs de Virginie, mercredi dernier, à la Ferme du chasseur de Sainte-Hénédine.

Dans un premier temps, on nous indique, malgré notre insistance, qu’on ne divulguera pas le nom des personnes ou des entreprises auxquelles la garde d’animaux saisis a été confiée. « Cette mesure vise à protéger ces personnes ou ces entreprises du harcèlement ou de représailles de la part des personnes qui se sont vu saisir leurs animaux », nous répond le porte-parole du ministère.

Pourquoi avoir déplacé les cerfs, alors qu’une mesure similaire avait été écartée pour des bêtes à Longueuil il y a quelques mois à peine ? Sur le sujet, le ministère répond d’entrée de jeu que, sur le plan de la complexité de l’opération, le déplacement d’animaux déjà en captivité est bien différent du déplacement de cerfs qui vivent en milieu naturel.

« Dans le cas d’animaux qui sont déjà en captivité, des installations pour permettre la capture sécuritaire des animaux sont normalement disponibles et ceux-ci sont déplacés dans un autre milieu de captivité où ils seront nourris et où leur état de santé sera suivi. En cas d’abattage ou de mortalité naturelle d’un cerf, le lieu qui garde les cerfs doit soumettre au laboratoire provincial les échantillons requis pour le dépistage de la maladie débilitante chronique des cervidés (MDC). »

De façon générale, les cervidés en captivité peuvent être affectés par différentes maladies transmissibles aux cervidés qui vivent à l’état sauvage. L’échange de spécimens reproducteurs entre les fermes et l’alimentation des animaux avec des aliments qui proviennent de régions où la MDC est présente peuvent augmenter les risques d’introduction de maladies au Québec, indique le porte-parole.

On ajoute que dans tous les cas de saisies du genre, les cerfs ne seront jamais remis en nature. « Remettre en nature des cerfs qui sont gardés en captivité n’est pas autorisé par la réglementation en vigueur. »

Quant aux cerfs de Longueuil, ce sont des cerfs sauvages vivant en milieu naturel et la problématique est très différente, répond le ministère. « La relocalisation implique la capture, le transport et la libération de l’animal dans un nouvel environnement, des manipulations très stressantes pour un animal sauvage et qui ont le potentiel d’affecter ses chances de survie. Cette méthode de contrôle des populations urbaines de cerfs est reconnue pour résulter en un taux de mortalité significatif relié notamment à des cas de myopathie de la capture ou à des activités humaines au site de relâchement. »

La relocalisation de la faune sauvage peut aussi favoriser la transmission de parasites et de maladies dans les populations hôtes qui n’y auraient pas été exposées et ainsi étendre l’aire de répartition de ces parasites ou maladies, prend-on le soin d’ajouter. « Ce risque est davantage contrôlé dans le cas des cerfs gardés en captivité, puisqu’ils sont déplacés dans un autre milieu en captivité où leur état de santé pourra être suivi. »

Rappelons que des 63 bêtes saisies, deux sont décédées des suites de blessures qu’elles se sont infligées et un cerf a dû être euthanasié puisqu’il présentait des signes de maladie. « Ces mortalités illustrent que, même dans un milieu captif disposant d’installations pour capturer et charger les animaux dans un véhicule de transport, le risque de blessures graves et de mortalité est bien réel lors du déplacement de cerfs de Virginie. Cette espèce étant particulièrement nerveuse, les accidents ont plus de probabilité de se produire qu’avec d’autres espèces au tempérament plus calme. »