Cinq millions d’entailles supplémentaires pour les acériculteurs
AGRICULTURE. La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) a répondu à la demande de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) en autorisant les acériculteurs à effectuer cinq millions d’entailles supplémentaires.
Grâce à cette mesure annoncée le 8 juin, la production annuelle de sirop au Québec augmentera de 12 %. Environ 30 % de ces entailles seront alloués à de nouvelles entreprises acéricoles. Le reste sera divisé entre des acériculteurs désirant produire davantage sur leurs terres.
Ces cinq millions d’entailles représenteront un investissement de 100 M$ par les producteurs. La FPAQ s’est vu aussi accorder la possibilité d’ajouter des entailles au besoin dans les années à venir afin de bien répondre à la croissance du marché.
«Ce dossier a toujours été le cheval de bataille des acériculteurs. Au départ, on avait fait des pressions pour 2,5 millions d’entailles. Avec la baisse des barils de sirop dans notre réserve stratégique, on se devait d’augmenter la production», estime Marcel Larochelle, président du Syndicat des acériculteurs de la Beauce.
Les acériculteurs voulant profiter de ces nouvelles entailles devront au préalable envoyer leur demande auprès de la FPAQ.
«Pour les nouvelles entreprises, si les demandes dépassent le nombre d’entailles autorisées, ça se décidera par un tirage au sort. Au niveau des érablières déjà existantes, il y aura un ou plusieurs tours jusqu’à ce que toutes les entailles soient données», précise M. Larochelle.
Rapport Gagné
L’annonce de la RMAAQ est directement un pied de nez au rapport Gagné. Publié en février dernier par Florent Gagné, sous-ministre au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), le document mentionnait que le Québec avait perdu 10 % en parts de marché de sirop d’érable au détriment d’autres provinces et des États-Unis.
Pour remédier à ce problème, Florent Gagné prônait notamment l’abandon des quotas en production et l’ouverture de l’industrie au libre marché.
Marcel Larochelle pense que la fin des quotas signifierait une dépendance aux importantes variations des prix. Il ne croit pas à un système où le producteur pourrait se retirer du système de mise en marché collective en payant les mêmes frais que les producteurs participants.
«Comme la RMAAQ nous donne 12 % en augmentation, le problème est réglé. Créer un système parallèle à celui de la FPAQ créerait un effondrement du marché», croit Marcel Larochelle.
En compagnie d’autres acériculteurs, il avait participé à une tournée des élus ce printemps afin que ces derniers soutiennent les démarches de la FPAQ et s’opposent à l’application du rapport Gagné. Un total de 25 MRC et 30 municipalités ont adopté des résolutions d’appui, dont plusieurs endroits en Chaudière-Appalaches. Les appuis sont aussi venus d’entreprises et organismes (voir boîte infos).