Collège Saint-Damien : des opposants à sa démolition se manifestent
SOCIÉTÉ. Un groupe de résidents de Saint-Damien, qui ont à cœur de donner une nouvelle vie au Collège de Saint-Damien et d’empêcher son éventuelle démolition, est à l’œuvre depuis quelques semaines.
Peu avant la période des Fêtes, la Fondation Saint-Joseph de l’Espérance, organisme qui avait piloté la mise sur pied de l’Oasis Saint-Damien en 1987-88, a procédé au renouvellement de son conseil d’administration et s’est doté d’un plan d’action pour l’année 2022.
Ce nouveau conseil d’administration est présidé par Annie Godbout, qui est secondée de Réjean Bilodeau, Pauline Mercier, Martine Brochu, Julien Métivier, Jean-Marie Chabot et Micheline Robitaille.
Au cours de la prochaine année, la fondation s’est donné pour mission de collaborer avec la municipalité et les autres acteurs du milieu à la revitalisation de la vie communautaire et à l’amélioration de la qualité de vie à Saint-Damien, indiquait-on dans un communiqué émis peu avant Noël.
Vice-président du CA de la Fondation, Réjean Bilodeau souligne que l’organisme auquel il s’est joint cherche surtout des solutions et de nouvelles vocations pour conserver le Collège et empêcher sa démolition, en raison de sa valeur patrimoniale, sentimentale et financière.
« C’est l’un des plus beaux bâtiments de la MRC de Bellechasse. On espère trouver une nouvelle utilisation au bâtiment avant de mettre des bâtons de dynamite dedans. Construire un bâtiment comme celui-ci coûterait au bas mot 50 M$. C’est un plus pour la municipalité de Saint-Damien que les autres n’ont pas », signale-t-il.
M. Bilodeau rappelle par ailleurs que la fondation n’a rien contre la construction d’une nouvelle école et qu’elle souhaite tout simplementtrouver une ou d’autres utilisations pour le collège avant qu’il ne soit démoli. « On cherche des solutions pour le garder debout, car c’est un atout pour Saint-Damien. Comme dans n’importe quel projet, ça va prendre une volonté politique pour le conserver », précise-t-il en mentionnant que d’autres rencontres à ce sujet sont à prévoir au cours des prochains mois, période au cours de laquelle les administrateurs entendent travailler sur le membership ainsi que sur la recherche de financement et de partenaires.
Des logements ?
Dans le communiqué émis avant les Fêtes, les membres du comité soulignaient que « dans le respect de sa mission, la fondation (…) désire collaborer à l’augmentation, dans le Collège Saint-Damien, du nombre de logements pour adultes seuls et personnes âgées autonomes afin d’y créer un milieu de vie sécuritaire, dynamique et motivant qui regrouperait une vaste gamme de services et d’activités. » On y ajoute que Saint-Damien pourrait non seulement éviter que ses résidents partent, faute de logements accessibles et sécuritaires, mais aussi attirer un nombre substantiel de nouveaux résidents actifs et productifs.
Ardente défenseure du Collège Saint-Damien et de l’Oasis depuis sa fondation, Pauline Mercier est d’avis qu’avec le départ éventuel de l’Oasis, il serait possible de jumeler des chambres pour faire des logements, des condos ou autres, par exemple.
« Je sais que c’est difficile, mais ce n’est pas impossible. À la Maison mère, l’organisme Résidences d’accueil Bellechasse-Sud va recevoir des travailleurs étrangers dans une partie des locaux des religieuses. On peut faire la même chose avec le Collège », mentionne-t-elle en soulignant que tout sera fait d’ici la démolition du Collège, annoncée pour 2024, pour trouver des solutions permettant de sauver ce bâtiment.
« Le Collège est un bel édifice et il sera impossible, dans le futur, de construire à coût raisonnable un bâtiment comme celui-ci », poursuit-elle en rappelant que le toit de l’édifice avait été refait en 2016 et que le système de chauffage avait été changé deux ans auparavant.
Mme Mercier rappelle également que le Collège est un édifice public et que tout sera fait pour trouver un partenaire prêt à les soutenir dans la réalisation de nouveaux projets à cet endroit. « C’est un immense défi, on le sait, mais on va faire notre possible. On va s’assurer que les projets soient viables, pour ne pas se retrouver avec une démolition plus tard. »
Réaction de la municipalité
Invité à commenter l’arrivée de la Fondation dans le dossier du Collège, le maire Sébastien Bourget a souligné qu’il entendait rencontrer les nouveaux administrateurs de l’organisme dans la dernière semaine de janvier afin de connaître leurs visées et ce qu’ils ont à présenter.
« Ce que je peux dire, c’est que nous avions une épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis plus de 20 ans et qu’une solution a été confirmée le 7 décembre dernier. Si un organisme quelconque souhaite développer un projet pour maintenir le Collège en place, il ne faut pas que ce soit basé uniquement sur des valeurs nostalgiques ou de l’émotion. Je ne veux pas que dans 10, 15 ou 20 ans d’ici, on se retrouve au même point, car la population va se rappeler qu’une solution était sur la table en 2021 », de préciser le maire Bourget.