Conflit de travail chez Exceldor

GRÈVE. Un conflit de travail a été déclenché le dimanche 23 mai à l’usine Exceldor de Saint-Anselme. Les employés d’usine ont, dans une proportion de 78 %, rejeté les offres qualifiées de finales par la partie patronale.
Près de 80 % des quelque 525 employés d’usine ont pris part au vote qui s’est tenu dimanche matin au Centre communautaire de Saint-Lazare, ainsi que par visioconférence. Du nombre, 78,05 % ont voté contre ces offres, 20,95 % en faveur et 1 % se sont abstenus.
Rappelons que le 9 mai dernier, les employés d’Exceldor avaient voté, dans une proportion de 95 %, en faveur d’un mandat de grève à être déclenché au moment jugé opportun. Ceux-ci avaient rejeté les offres patronales, présentées à ce moment, dans une proportion de 88,19 %.
Soulignons que les activités de l’usine ont été interrompues à 14 h dimanche après-midi.

Les salaires au cœur du litige
Président du syndicat des employés de l’usine Exceldor de Saint-Anselme, Jacques Roy a mentionné que les salaires étaient au cœur du litige, la convention collective étant échue depuis le 31 juillet 2020.
Ce dernier a souligné que la pandémie avait retardé le lancement des négociations, mais que le message lancé dimanche, ainsi que celui du 9 mai, était assez clair.
Ce dernier souligne que les plus récentes offres faisaient état d’une hausse de salaire de 5 % pour la première année, de 3,5 % pour la deuxième, de 3 % pour la troisième, ainsi que de 2, 2 et 2,5 % pour les trois dernières années, auxquelles s’ajoutaient des sommes forfaitaires, à la signature, pouvant aller de 750 $ à 3 000 $ selon l’ancienneté.
« Nos membres auraient préféré avoir des améliorations sur le salaire, plutôt que des sommes forfaitaires, car ça ne reste pas », précise M. Roy qui croit que les rencontre de médiation reprendront sous peu.
« En déposant une offre finale et globale, l’employeur fermait la porte à toutes les négociations concernant les autres demandes syndicales, notamment sur les assurances collectives. Les syndiqués espèrent que leur message sera entendu haut et fort par la partie patronale », a pour sa part indiqué le syndicat des Travailleurs et Travailleuses unis de l’alimentation et du commerce, section locale 1991-P (TUAC 1991-P), par voie de communiqué.
Le syndicat ajoute que le médiateur a déjà invité les parties à revenir à la table de négociation afin de régler les différends qui les opposent. « Le syndicat ayant accepté l’invitation, la balle est désormais dans le camp de l’employeur », ajoute le syndicat.

Déception chez Exceldor
Invitée à commenter cette décision du syndicat de déclencher cet arrêt de travail, la direction de l’entreprise a, par voie de communiqué, fait part de sa déception devant le vote,
L’entreprise confirme que son offre comprenait le versement d’un montant forfaitaire moyen de 1 500 $ par employé payable à la signature d’une entente, ainsi qu’une augmentation du taux horaire de 18 % sur 6 ans, dont 8,5% applicables à la signature. Toujours selon les propos de la partie patronale, le taux horaire des journaliers de l’usine de Saint-Anselme serait passé de 20,71 $ à 22,51 $ dès la signature de la convention.
« Les dernières demandes des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), si elles avaient été acceptées par la coopérative, auraient rendu celle-ci non-concurrentielle sur le marché canadien. Une de ces demandes consistait à une augmentation du taux horaire de près de 40% sur 3 ans », indique-t-on dans le communiqué en ajoutant que « la coopérative demeure ouverte, avec l’aide du médiateur mandaté au dossier, à reprendre les négociations afin de parvenir rapidement à une entente. »
La direction souligne que l’usine de transformation de Saint-Anselme est un pôle majeur pour la coopérative puisqu’elle transforme à elle seule près d’un million de poulets par semaine. « La structure d’Exceldor est bâtie sur la complémentarité, mais la fermeture d’une seule usine met à rude épreuve l’entièreté de la chaîne de production, en plus de mener directement à une interruption d’approvisionnement pour de nombreux clients. S’ajoute à cela que si la grève devait se poursuivre, ne serait-ce que quelques jours, ce sont des centaines de milliers d’oiseaux qui seraient euthanasiés à la ferme puis dirigés vers les sites d’équarrissage, avec tout le gaspillage alimentaire que cela pourrait représenter », précise-t-on en ajoutant qu’un retour rapide au travail est souhaité et que pour y arriver, « le syndicat devra faire preuve d’une plus grande ouverture dans la poursuite des négociations. »