Débat civilisé sur les ondes de Passion-FM

POLITIQUE. Comme c’est la coutume à chaque campagne électorale, la station radiophonique Passion-FM tenait, ce mercredi 21 septembre sur le coup de midi, un débat qui réunissait les candidats qui souhaitent devenir le prochain député de Bellechasse le 3 octobre prochain.

Pour l’occasion, quatre des cinq candidats en lice étaient présents, soit la députée sortante Stéphanie Lachance (CAQ), ainsi que Michel Tardif (Parti conservateur), François Bégin (PLQ) et Jean-Daniel Fontaine du Parti Québécois. Le candidat de Québec Solidaire, Jérôme D’Auteuil-Sirois, avait décliné l’offre de participer à ce débat.

Tour à tour, les candidats ont été invités à émettre leurs positions sur quatre sujets bien précis, soit la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation, la centralisation des services, principalement dans le domaine de la santé, ainsi que le 3e lien entre Lévis et Québec. Pour chaque thème, chaque candidat pouvait poser une question au candidat de son choix.

Dans le domaine de la pénurie de main-d’œuvre, les solutions proposées par les quatre candidats tournaient autour de l’immigration, de la formation de la main-d’œuvre et de l’automatisation.

Mme Lachance a notamment insisté sur l’importance pour Bellechasse et Chaudière-Appalaches de pouvoir recevoir son lot de travailleurs immigrants, alors que Michel Tardif a souligné l’importance d’avoir des milieux accueillants pour recevoir de nouveaux travailleurs, qu’ils soient issus de l’immigration ou non, tout en donnant aux municipalités et MRC plus de latitude pour ce faire.

Jean-Daniel Fontaine a rappelé que la pénurie de main-d’œuvre que nous connaissons actuellement était prévisible il y a 30 ans déjà alors que François Bégin a insisté sur l’importance d’adopter des mesures fiscales fortes permettant aux travailleurs d’expérience de réintégrer le marché du travail.

Inflation 

En matière d’inflation, Jean-Daniel Fontaine a notamment parlé de gel de tarifs et, surtout, de l’idée de plafonner à 1,60 $ le prix du litre d’essence. Pour sa part, Michel Tardif a notamment préconisé la suspension immédiate, mais pas nécessairement permanente, de la taxe sur l’essence tout en rappelant la proposition de son parti en ce qui a trait aux baisses d’impôt.

Alors que Francois Bégin du PLQ préconisait lui aussi des baisses d’impôts ainsi que le gel des tarifs d’Hydro-Québec et l’abolition de la TVQ sur de nombreux produits de première nécessité, Stéphanie Lachance a rappelé les mesures proposées par son parti comme le bouclier anti-inflation comprenant notamment le versement direct de chèques de 400 ou 600 dollars aux ménages ou encore le versement de sommes totalisant 2 000 $ aux aînés à faible revenu.

Centralisation des services

La question de la centralisation des services, notamment en matière de santé, est un autre sujet sur lequel les candidats étaient invités à se prononcer.

Jean-Daniel Fontaine croit, pour sa part, qu’il faut donner plus de place aux citoyens sur les conseils d’administration d’instances comme les CISSS et les CIUSSS alors que François Bégin proposait lui aussi de modifier la composition des conseils d’administration en donnant plus de place aux patients eux-mêmes, qui vivent le système de l’intérieur, en plus de rendre les établissements imputables de leurs décisions.

Sur cette question, Stéphanie Lachance souhaite, elle aussi, redonner plus de services dans nos régions, pour éviter la surutilisation des services du côté de Lévis ou Saint-Georges, tout en faisant plus de place au privé dans la santé, ce que partage Michel Tardif qui préconise également l’amélioration des services de maintien à domicile et le fait de donner plus d’autonomie aux milieux qui, selon lui, sont les mieux placés pour trouver des solutions adaptées à leurs besoins.

Certaine unanimité sur le 3e lien

L’un des faits saillants de ce débat est l’unanimité relative des quatre candidats présents sur la question de la mise en place d’un troisième lien, la recette proposée changeant bien sûr d’un parti à l’autre.

Michel Tardif a rappelé l’engagement de son parti pour un pont reliant Beaumont et l’île d’Orléans et d’un autre reliant l’île à la rive nord, qui a-t-il mentionné devrait prendre 10 ans à se réaliser et coûter deux fois moins cher que le tunnel de la CAQ.

François Bégin s’est lui aussi dit favorable au 3e lien, mais pas à n’importe quel prix et en rappelant que celui-ci devra être basé sur des études scientifiques sérieuses et faire une place importante au transport collectif.

Alors que Jean-Daniel Fontaine préconisait plutôt l’aménagement d’un train léger d’une quinzaine de kilomètres, incluant un tunnel sous-fluvial de 7 km, Stéphanie Lachance a réitéré que le projet de tunnel sous le fleuve, de centre-ville à centre-ville et qui est proposé par sa formation politique, était selon elle le meilleur projet pour le transport des gens et des marchandises, tout en protégeant les terres agricoles et notre patrimoine.

Études déposées en 2023

Que ce soit lors du débat ou après celui-ci, Stéphanie Lachance a rappelé que les études sur le 3e lien étaient en cours et seront dévoilées en début d’années 2023. Invitée à commenter les récents propos de son chef François Legault selon lesquels il n’y aurait pas d’études sur le 3e lien, « M. Legault a mentionné qu’il n’avait pas d’études prêtes à présenter et que plusieurs sont en cours de réalisation. »

Elle a ajouté que de nombreux forages ont été réalisés dans le fleuve cet été et qu’il y avait des études venant d’ailleurs, notamment fédéral, « qui disent à quel point nous sommes déficients en matière de transport. »

« C’est un projet important. Il y a eu beaucoup de travail et de consultations qui ont été réalisés jusqu’ici dans Bellechasse, que ce soit auprès des producteurs agricoles et de l’UPA, des gens qui tiennent au maintien du patrimoine. C’est le projet qui aura le moins d’impact sur notre environnement, qui permettra aux utilisateurs de changer rapidement de rive et qui favorisera aussi le transport en commun, de centre-ville à centre-ville et celui-ci se réalisera dans le même temps qu’un pont. De plus, avec un taux de chômage de 1,6 %, nos entreprises n’attendent que cela pour élargir leur bassin de main-d’œuvre. »