Décès à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud: le coroner dépose son rapport

TEMPÊTE. Le coroner Luc Malouin a finalement fait connaitre ses conclusions  faisant suite aux décès de deux hommes à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud lors de la tempête du 14 mars 2017. Il estime entre-autres que les victimes ont sous-estimé le danger que représentait la tempête et suggère certaines choses sur la disponibilité des secours.

Me Malouin réitère que Pierre Thibault et Michaël Fiset sont décédés par intoxication au monoxyde de carbone après avoir pris la route malgré les conseils de leur entourage et les conditions routières difficiles. Les deux hommes avaient quitté leur travail plus tôt que prévu espérant regagner leur domicile respectif. Or, toutes les routes qui leur auraient permis de rentrer à la maison étaient fermées en raison des mauvaises conditions routières, y compris la route du Coteau. Ils ont malgré tout décidé de contourner la barrière qui ferme cette route et sont parvenus jusqu’à la rue Principale de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud. C’est là que le véhicule s’est enlisé dans une lame de neige d’environ 1,5 mètre de hauteur. Les deux hommes ont contacté des connaissances afin d’obtenir de l’aide, sans succès, puis avec les policiers.

La Sûreté du Québec a envoyé des secours, mais ceux-ci ont éprouvé des difficultés à se rendre sur les lieux. Le véhicule était complètement enseveli, et ils n’ont pu le localiser que le lendemain matin.

Disponibilité des secours

Le coroner constate d’abord que la Sûreté du Québec avait prévu des effectifs supplémentaires et des motoneiges dans le cadre de son Opération Griffe (sa stratégie d’intervention en cas de mauvaises conditions climatiques), mais qu’il a fallu près de deux heures de préparation avant que les véhicules quittent le poste. En effet, l’un des policiers qualifiés pour conduire une motoneige patrouillait ailleurs sur le territoire et a dû revenir au poste dans la tempête. Il recommande à la Sûreté du Québec de revoir ses directives internes afin que les policiers qualifiés pour conduire des motoneiges soient présents dans les postes qui disposent de ces véhicules et qu’ils soient prêts à partir rapidement lorsqu’une urgence survient.

Sous-estimation du danger

Le coroner remarque également que les Québécois sont habitués à la neige et ont tendance à ne pas accorder beaucoup d’attention aux alertes et aux prévisions météorologiques qui annoncent du mauvais temps. Il réitère l’importance d’adapter sa conduite aux conditions routières et de ne pas s’en remettre entièrement aux équipes de secours, qui doivent circuler dans les mêmes conditions météorologiques que les automobilistes.