Démission et tourmente chez Promutuel Bellechasse-Lévis

SAINT-GERVAIS – Tout n’est pas au beau fixe chez Promutuel Bellechasse-Lévis depuis quelques semaines, ce qui a mené au départ de son président, Gilles Langevin.

M. Langevin a quitté ses fonctions quelques jours après l’assemblée générale extraordinaire du 12 février dernier, lors de laquelle les membres présents votaient contre un projet de modification de l’article 25 du règlement no 1 des règles de régie interne portant sur les territoires et leur représentation.

Il ne s’agissait d’ailleurs pas du premier projet de modification apporté par les dirigeants. Une première proposition visant l’abolition pure et simple des territoires déposée le 8 mars 2011 à La Durantaye, avait aussi été rejetée séance tenante après avoir été, au préalable, acceptée quelques minutes auparavant.

Un groupe d’opposants formé d’anciens dirigeants de la mutuelle dénonce, depuis plus d’un an, ce qu’ils qualifient d’accrocs et d’irrégularités à ces règles de gouvernance. Deux plaintes à cet effet ont été déposées en mars 2013 auprès de l’Autorité des marchés financiers.

La première a été déposée le 18 mars par Robert Laforesterie, ancien administrateur et vice-président, qui disait avoir noté une modification au libellé des règlements généraux (après l’assemblée du 8 mars 2011), sans que cette modification n’ait été soumise à l’assemblée des membres.

« Tout ce que j’ai eu, c’est un accusé-réception de l’AMF. Je sais que les administrateurs et l’ancien directeur général ont été rencontrés, mais c’est tout », clame-t-il.

La seconde plainte a été déposée quelques jours plus tard par un autre des contestataires, Fernand Girard de La Durantaye, qui s’élevais aussi contre la volonté du CA d’abolir cette notion de territoire et, par conséquent, « l’obligation pour un administrateur de représenter un secteur donné et d’avoir sa résidence principale dans ledit secteur. »

Dans une correspondance acheminée à l’AMF en décembre dernier et dont La Voix du Sud a obtenu copie, M. Girard demandait le départ pur et simple du président, prétextant qu’il siégeait de façon illégale à titre d’administrateur, du fait qu’il ne résidait plus à Saint-Vallier ayant déménagé à Lévis peu après sa réélection comme administrateur lors de l’assemblée générale annuelle de 2012.

Départ forcé

Dans sa lettre de décembre dernier à l’AMF, M. Girard disait aussi craindre que M. Langevin tente d’obtenir un avis juridique permettant de justifier sa position. Le principal intéressé, par l’entremise du Groupe Promutuel, avait finalement obtenu un tel avis confirmant qu’il était en droit de demeurer en poste jusqu’à la fin de son mandat en mars 2015.

Le même avis disait que s’il n’était plus admissible à représenter le territoire qu’il occupait, il avait le loisir de se présenter à un autre siège.

Rencontré à son domicile de Lévis quelques jours après son départ, M. Langevin s’est dit victime dans cette situation, soulignant avoir toujours eu à cœur le développement de la mutuelle dont le chiffre d’affaires, rappelle-t-il, a doublé sous sa présidence.

Celui-ci dit avoir été forcé de quitter son poste lors d’une rencontre à laquelle prenaient part le président et le directeur général du Groupe Promutuel, Omer Bouchard et Sylvain Fauchon, ainsi que deux membres du conseil d’administration, Nelson Labrecque et René Goupil. M. Labrecque est depuis devenu président par intérim, jusqu’à la rencontre du 12 mars.

« Je pense que tout ce qui s’est passé était de la régie interne et les gens de la fédération n’avaient pas à se mêler du dossier, surtout après avoir payé l’avis juridique me concernant. Je déplore aussi la conduite de MM. Labrecque et Goupil qui n’ont pas consulté les autres membres du CA avant de demander mon départ », signale le président démissionnaire.

M. Langevin a d’ailleurs déposé une plainte au comité de déontologie de Promutuel Bellechasse-Lévis suite à cette rencontre où, dit-il, « tout s’est déroulé très vite et sans que je ne sois préparé à cela. » Depuis le dépôt de la plainte, M. Langevin dit avoir parlé aux deux hommes. Une rencontre entre lui et M. Labrecque devait avoir lieu ce soir (lundi), à Saint-Philémon.

M. Langevin, qui se dit atteint dans sa personne et sa réputation, entend assister à l’assemblée générale du 12 mars à Saint-Lazare lors de laquelle il soumettra la question aux membres et les invitera à se prononcer là-dessus.