Départ d’Hervé Blais après 12 années comme préfet dans Bellechasse
MUNICIPAL. Le maire de Saint-Damien et préfet de la MRC de Bellechasse, Hervé Blais, a finalement complété ses mandats la semaine dernière après une carrière politique de 31 ans, dont douze années à la préfecture, un record.
M. Blais a d’abord siégé 15 ans à titre de conseiller puis 16 ans comme maire de Saint-Damien, une période pendant laquelle il a aussi occupé la fonction de préfet de la MRC de Bellechasse pendant trois mandats consécutifs. Il a ainsi dû s’impliquer régionalement, principalement à titre de président de la Conférence des préfets de Chaudière-Appalaches devenue ensuite la Table régionale des élus (es) municipaux de Chaudière-Appalaches, la TREMCA. Son record de longévité à titre de préfet de la MRC de Bellechasse le surprend. «Quand j’ai accepté de me présenter à la mairie, ça m’a pris du temps, car lorsque mon mandat de conseiller s’est conclu en 2001, pour moi c’était terminé. J’avais fait le ménage dans mes dossiers, car ça se terminait là. Je n’avais jamais pensé de me présenter à la mairie. J’avais accepté pour un mandat, j’en ai fait quatre, et ensuite s’est ajoutée la préfecture.»
Jamais il n’aurait pensé avoir une carrière aussi longue à ses débuts. Son cheminement et les circonstances en ont décidé autrement. «Ton mandat se termine souvent et ton dossier n’est pas finalisé puis tu veux en voir l’aboutissement. De fil en aiguille, tu fais un mandat, puis deux et ainsi de suite. J’aimais ça par exemple. Quand j’étais jeune, mon père s’était impliqué et ça parlait de politique municipale dans la maison.»
Il estime toutefois que ses obligations de préfet et ses implications régionales l’ont amené, bien involontairement, à délaisser sa localité. «J’ai fait huit ans à la Fédération québécoise des municipalités à titre d’exemple. En bout de course, ça devient du temps plein. Je me suis impliqué beaucoup à un moment donné et j’ai dû faire des choix et en laisser tomber par manque de temps.»
Un bel héritage
Hervé Blais a très peu de regrets de son passage et de ses implications. Il se dit très fier d’avoir été impliqué dans l’évolution de certains dossiers. «Quand je suis arrivé comme maire, on discutait beaucoup de la possibilité d’avoir la gestion des terres du Massif du Sud. Ce fut très long et on a fini par l’obtenir. Par la suite, ce furent les discussions relativement à un projet de parc éolien qui nous offrait la possibilité d’aller chercher des sous grâce à des redevances pour opérer notre parc régional. On devait le fermer chaque automne faute de financement, alors cela a complètement changé la donne. C’est le jour et la nuit.»
Le parc éolien communautaire de Saint-Philémon est aussi une bonne chose selon lui. «Même si nous avons eu des critiques dans le passé, on voit maintenant les bienfaits de cette décision. Toutes les municipalités de la MRC reçoivent des redevances et ce sera davantage dans le futur. La réserve de 500 000 $ que nous souhaitions créer est réalisée. Chaque kilowatt produit sera dorénavant versé aux municipalités qui pourront en faire ce qu’elles souhaitent.»
Techniquement, M. Blais vante la mise sur pied d’un service d’ingénierie à la MRC, un bel outil pour toutes les municipalités à son avis. «La demande était là. Au lieu de payer un prix de fou comme municipalité, on a maintenant accès à un service commun. Il faut maintenant toujours faire affaire avec des professionnels alors nous nous sommes donné ce service.»
La réalisation de la Cycloroute de Bellechasse est une autre belle réalisation à son avis. «Quand nous avons commencé à parler d’aménager le tronçon Monk et le Québec Central, les premières discussions que l’on a eues indiquaient que la piste cyclable s’arrêterait au Moulin Goulet à Saint-Damien. Se rendre à Armagh nous permettait de traverser toute la MRC ou presque. C’est vraiment un beau projet et j’en suis très fier. Maintenant nous sommes raccordés à Lévis et bientôt possiblement la Beauce.
Déception et inquiétudes
Autant une bonne nouvelle peut en être une, la venue du gaz naturel dans Bellechasse laisse toutefois des sentiments partagés à Hervé Blais, le maire de Saint-Damien. Si l’arrivée de l’infrastructure est une bonne nouvelle pour la région, il aurait bien aimé que le tout rejoigne sa localité. «Le fait que le gaz soit disponible dans Bellechasse, c’est un acquis extrêmement important. Dans toutes les conversations que l’on avait eues, le gaz devait se rendre chez nous à Saint-Damien. Quand j’ai appris qu’il ne se rendrait pas, nous venions de faire un X sur le développement de notre parc industriel pour des raisons bien simples.»
À titre de maire, M. Blais est bien conscient qu’il laisse de nombreux défis à son successeur, Sébastien Bourget. Sa localité risque de vivre une certaine morosité à la suite du départ inévitable de la Congrégation des sœurs de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, propriétaire de nombreux espaces et bâtiments au cœur de la localité. «Nous avons maintenant une entente avec la Commission scolaire Côte-du-Sud relativement au Collège. Nous étions en discussion depuis un certain temps avec la Maison de la culture également. Finalement ça s’est réglé au cours de l’été. Ce qui est maintenant inquiétant, c’est la congrégation religieuse. La municipalité peut accompagner la communauté dans ce qu’elle va faire et participer à des réflexions. Maintenant, nous sommes à Saint-Damien et non à Sainte-Foy. Le joyau que tu as en campagne n’a pas la même valeur qu’en ville.»
Le dossier est aussi important que l’avenir de certains commerces au cœur de sa localité selon lui. «Quand les municipalités voisines sont en difficultés, le prochain à le devenir, c’est toi. Au début des années 70, nous avons eu jusqu’à 1 300 élèves à l’école secondaire. Ils sont 250 à l’heure actuelle. C’est une répercussion de tout ce qui se passe autour.
Maintenant libéré de la plupart de ses engagements, M. Blais souhaite prendre un peu de temps avant de choisir s’il s’impliquera ou non à d’autres niveaux. Du repos demeure au sommet de sa liste. «Ça tombe bien. Nous sommes au début de l’hiver et il y a toujours un peu moins de choses à faire. Je prendrai un peu de temps pour moi et mes proches, après nous verrons. J’ai déjà une planification de vacances de fait. C’est possiblement à l’automne prochain que je chercherai peut-être une activité ou un passe-temps.»