Dépenses du maire de Sainte-Claire: Denise Dulac s’explique

Visiblement mal à l’aise de l’ampleur qu’ont pris les récents événements, la conseillère municipale de Sainte-Claire, Denise Dulac, avoue qu’elle est à l’origine des événements qui ont amené le maire de la municipalité, Fernand Fortier, à rembourser quelques-unes des dépenses qui lui avaient été accordées par le conseil.

Rencontrée chez-elle samedi soir dernier, madame Dulac estime avoir fait ce qu’elle devait faire sauf qu’elle précise qu’au départ, elle souhaitait seulement obtenir certains éclaircissements sur les bonnes pratiques à adopter pour un élu municipal. "Le 14 décembre 2010, j’ai demandé à obtenir les détails des frais de déplacement du maire pour la période de novembre 2009 à octobre 2010. Au conseil municipal, on acceptait les comptes, mais on n’avait pas le détail. Nous sommes sept personnes assermentées autour de la table. Au départ, tout le monde est de bonne foi. Il fallait que je sache ce que j’avais accepté au préalable. C’est quand j’ai vu le détail que j’ai voulu en savoir plus. À partir de janvier 2011, on avait une copie détaillée des dépenses au niveau du conseil."

Madame Dulac tenait à rappeler que sa demande d’information était dirigée vers le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT). "J’ai appelé au MAMROT me questionnant au sujet des comptes que nous avions acceptés sans avoir le détail. On m’a référé au bureau du Commissaire aux plaintes. J’ai écrit une lettre, mais pas déposé de plainte. Je ne faisais pas de constat. Je voulais simplement obtenir des éclaircissements, sans causer préjudice à personne. Ce n’était que des questions sur la légitimité et la légalité des dépenses, sur les bonnes choses à faire."

Rigueur et honnêteté

Denise Dulac estime n’avoir voulu que rendre justice à celles et ceux qui lui avaient fait confiance lors des dernières élections municipales. "Quand je me suis présenté, j’ai dit aux gens que je les représenterais avec rigueur, honnêteté et intégrité j’ai eu le goût de démissionner quand j’ai vu ce que l’on avait accepté et j’étais mal à l’aise avec ça; on m’a dit tu vas démissionner pour quoi, tu ne le sais pas si c’est convenable. C’est là que j’ai décidé d’écrire au ministère."

Elle déplore également la lenteur de l’enquête qui a pour conséquence de teindre de la mauvaise façon ses intentions au départ dans le contexte actuel. "Le MAMROT a enquêté sur le dossier pendant six mois auprès de la municipalité, je n’étais même pas au courant. Un an et deux mois plus tard j’ai adressé une autre lettre au ministère leur demandant pourquoi c’est aussi long" rappelant au passage que sa demande remonte à il y a trois ans à celles et ceux qui ont vu dans sa démarche une volonté de nourrir des ambitions politiques.

Si elle n’a aucun regret d’avoir voulu en savoir plus, elle déplore toutefois l’ampleur des dégâts causés par son initiative sachant que tous les membres du conseil municipal de Sainte-Claire ont été heurtés par les événements, même si tous sont de bonne foi selon elle. "Par rapport à mes valeurs et mes principes, je ne peux pas regretter ça. Étant donné que je suis impliqué dans la prise de décision, je me devais de le faire. Je n’ai pas à juger ça et ce n’est pas dans cet esprit-là que je l’ai fait. J’avais besoin d’être bien par rapport à ce que j’acceptais au conseil. Je n’ai jamais demandé à ce que des vérifications soient faites au CLD ou ailleurs non plus. Vous êtes témoin de ma sincérité, je n’ai pas fait ça de façon mesquine" étalant plusieurs documents sur la table de son salon.

La suite des choses

Madame Dulac ne remet nullement en question la bonne volonté des personnes impliquées dont le maire Fernand Fortier." J’aurais jamais pensé que ça prendrait autant d’ampleur, je rencontrerai monsieur Fortier d’ici deux semaines, je sais qu’il a un agenda chargé entretemps. C’est difficile pour monsieur le maire et c’est difficile pour tout le monde autour de la table ce qui se passe. Je ne lui en veux absolument pas, pas du tout. Ce n’est pas dans cet esprit-là que je l’ai fait, pas une minute. Je veux finir mon mandat et à la fin pouvoir regarder les contribuables dans les yeux en leur disant que j’ai rempli mon mandat avec honnêteté et rigueur, c’est tout."

Quant à son avenir politique, madame Dulac se fait, pour l’instant, très évasive. "Je suis commissaire depuis 2007 à la Commission scolaire Côte-du-Sud et je suis conseillère. J’ai toujours dit qu’à la prochaine élection je ne porterais pas deux chapeaux. Pour moi les deux rôles sont importants et je ne veux rien négliger. Le mandat de commissaire est prolongé jusqu’en 2014 alors pour le moment je ne sais vraiment pas ce que je ferai. Depuis décembre, il y a toutefois des matins où je me dis que c’est fini la politique municipale" nous a-t-elle dit en conclusion.