Des élus souhaitent une modernisation de la CPTAQ

MUNICIPAL. Quelques élus de la MRC de Bellechasse suggèrent une modernisation de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ).

Les municipalités doivent régulièrement composer avec l’instance lorsqu’elles travaillent sur le développement de leur territoire. Les nombreux délais avec lesquels elles doivent composer rendent parfois difficile la réalisation de leurs démarches. «Ce serait le fun d’être respectés dans les choix que nous faisons localement et non que ce soit les fonctionnaires qui décident à notre place. Lorsque l’on présente des demandes individuelles comme localités, c’est très long et on ne nous dit jamais oui du premier coup», a indiqué le maire de Saint-Léon, Bernard Morin, qui a suggéré à ses collègues que la MRC mesure ses appuis auprès des autres MRC de la province.

Le portrait d’aujourd’hui n’est pas le même qu’il y a 30 ans a ajouté M. Morin pour argumenter son point de vue. «Dans le sud de la MRC de Bellechasse, il y a de moins en moins de terres agricoles. On ne veut pas se débarrasser de l’agriculture, on veut tout simplement faire autrement et qu’ils nous laissent faire. Il faut bonifier le peu que l’on a.»

Le maire de Saint-Anselme, Michel Bonneau, mentionne qu’il ne faut pas blâmer uniquement la CPTAQ pour la lenteur de l’évolution de certains dossiers. «On leur a confié un mandat et ils le font très bien puisqu’ils répondent à ceux qui leur demandent de se prononcer. Ce sont des gens conscients que nous avons des besoins. La lenteur du système vient surtout de tout ce qu’il y a autour», selon ce qu’il observe dans sa municipalité et son expérience personnelle.

Bernard Morin dit cependant souhaiter que les élus municipaux obtiennent davantage de liberté dans la gestion de leur territoire. «Nous travaillons toujours dans le meilleur intérêt de notre localité avec les barèmes qui existent déjà en termes de zonage et autres, mais nous n’avons pas le dernier mot. On dirait qu’ils pensent que nous ne sommes pas assez brillants pour décider de ce qui doit se faire chez nous tout seul.»

Se disant d’accord avec l’idée, le maire de Saint-Vallier, Benoit Tanguay, a indiqué à ses collègues que d’importants délais étaient observés dans le traitement des dossiers traités par l’organisme en raison de la grève des juristes de l’État. Selon lui, les demandes individuelles des municipalités deviendront de plus en plus rares. «Ce seront des demandes de groupe qui devront être possiblement formulées dans le futur», à son avis.

Le préfet de la MRC, Hervé Blais, avoue que si la MRC de Bellechasse est seule dans sa démarche, celle-ci est vouée à l’échec. «Il est certain que l’on doit rendre la CPTAQ plus efficace, plus rapide dans son processus. Il faudra que tout le Québec y prenne part si on souhaite que cela se réalise», a précisé M. Blais avant qu’une résolution en ce sens ne soit adoptée.