Des producteurs acéricoles en furie contre le système

SAINT-GEORGES – Une trentaine de producteurs acéricoles ont tenu à manifester contre les agissements de l’Union des producteurs agricoles, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec et de la Financière agricole dans le dossier de la gestion du sirop d’érable au Québec. Certains provenant de la Beauce, d’autres d’ailleurs en Chaudière-Appalaches, et d’autres de l’Estrie et de la Montérégie.

« On nous dit que c’est légal de vendre à la ferme sauf qu’on nous retire tout de même nos produits. On ne veut pas vendre notre sirop par leur système parce qu’ils ne payent pas » clamaient la plupart des producteurs présents. Certains d’entre-eux alléguent que le Syndicat garde plus que sa part des bénéfices sur les aliments et produits vendus.

Yvon Roy, producteur de Lambton en Beauce, a perdu beaucoup parce qu’il a parlé selon ses dires. « Je me suis fait voler mes terres et mes érablières par la Financière agricole en complicité avec le ministère de la Justice. Ceux qui sont toujours en affaire réussissent à survivre grâce à l’assurance-stabilisation et l’assurance-récolte, l’UPA les tient grâce à ça. Si tu oses questionner la façon de faire de l’UPA, tu te mets en danger. J’ai perdu mes terres à cause de ça parce que j’ai dénoncé. J’ai perdu une érablière de 40 000 entailles parce que je me suis opposé au système. »

M. Roy a déposé une plainte espérant une enquête criminelle sur les agissements de l’UPA et la Financière agricole. Le Procureur général et le Barreau du Québec devront aussi se prononcer sur la légitimité de la législation en vigueur selon lui. « La loi des syndicats professionnels t’interdit de faire de la mise en marché. La loi M-35 vient elle nous défendre. L’UPA a le pouvoir de te poursuivre et de te défendre. Il y a deux lois qui empiètent l’une sur l’autre. »

Le porte-parole de la Sûreté du Québec, Mario Thiboutot, a reçu la plainte et entend la faire cheminer. « On va faire le nécessaire. Le dossier sera enquêté localement et ce sont nos enquêteurs qui choisiront de la suite des choses, à savoir si le dossier sera cédé à une autre escouade, les crimes économiques ou encore l’UPAC par exemple. »

Marc Doyon et Richard Landry, deux producteurs de Saint-Fabien-de-Panet, sont deux des acériculteurs qui étaient sur place. « On n’a pas encore été saisi, sauf qu’on a pas de liberté. On n’a pas de contingent avec la fédération. Selon l’article 3, on peut vendre notre sirop en petit contenant de 4 litres ou autres. On transforme notre sirop dans des contenants comme ça cette année sauf que l’on a peur d’être saisi malgré que la loi nous le permette. On a peur de produire de peur de se faire saisir. »