Des promoteurs intéressés par nos églises

PATRIMOINE. Si les discussions quant à l’avenir de certaines églises de Bellechasse-Etchemins sont au ralenti ou ont été interrompues, selon le cas, depuis le début de la pandémie, certaines ont repris au cours des dernières semaines, à l’initiative des autorités des trois paroisses unifiées du territoire.

Directeur général des paroisses Sacré-Cœur de Jésus et Sainte-Kateri-Tekakwita et gestionnaire pour la paroisse Saint-Benoit-de-Bellechasse, Martin Gauthier souligne que deux séances de discussions par visioconférence ont eu lieu en février et en mars.

« Les personnes qui ont pris part à la rencontre de février nous ont dit où ils en étaient rendus dans leurs réflexions, si ça pointait vers quelque chose ou non », souligne-t-il d’emblée en ajoutant qu’en janvier, deux personnes à la recherche de locaux permettant d’implanter des projets novateurs (mur d’escalade et serres intérieures verticales) l’avaient contacté afin de lui présenter leurs projets ou idées et voir s’il y avait possibilité de les implanter dans notre région.

« J’en ai glissé un mot lors de la séance de février puis le 17 mars, on a tenu une deuxième séance lors de laquelle ces deux personnes ont fait part de leurs idées aux participants. Ce ne sont pas des investisseurs à la base, mais des gens qui ont des idées et sont à la recherche de lieux où réaliser leurs projets, ainsi que de partenaires potentiels. »

M. Gauthier souligne que des projets de murs d’escalade comme celui présenté aux participants le 17 mars existent déjà à Victoriaville et à Saint-Stanislas, au Lac-Saint-Jean, entre autres. Un projet de culture en serres verticales a quant à lui vu le jour dans la sacristie de l’église de Saint-Pacôme, dans le Témiscouata, en 2019.

Un projet de serres serait actuellement en préparation dans une église de Beauport et à cet endroit, un OBNL aurait été créé pour en assurer la gestion.

« Nous avons amplement d’espaces (églises) pour accueillir de tels projets dans notre région, mais personne n’a manifesté son intérêt, du moins pour le moment », précise M. Gauthier.

Un projet visant l’aménagement de bureaux fermés à l’arrière de l’église de Sainte-Justine a été confirmé au cours des derniers jours.

Église de Sainte-Justine

Un projet qui verra le jour au cours des prochaines semaines est l’ajout de bureaux dans la partie arrière de l’église de Sainte-Justine. Ceux-ci serviront à la fois à la Fabrique Sainte-Kateri et à la nouvelle compagnie de cimetières des Mont-Notre-Dame, entité qui a vu le jour le 1er janvier dernier et qui a pour mandat d’assurer la gestion des 14 cimetières des 10 localités de la paroisse Sainte-Kateri.

Martin Gauthier souligne que des plans à cet effet ont été déposés auprès du Diocèse de Québec et qu’une décision finale a été rendue le 19 avril dernier. Ce projet, qui nécessitera des investissements de l’ordre de 30 000 $, était rendu nécessaire depuis la vente du presbytère de Sainte-Justine il y a un peu plus d’un an.

Visites à Saint-Luc

Ancien maire et personnalité impliquée au sein de la communauté locale de Saint-Luc, Denis Laflamme confirme que les deux promoteurs ayant participé à la rencontre virtuelle du 17 mars dernier avaient visité leur église dans les jours suivant celle-ci, mais que rien n’a bougé depuis ce temps. « Notre église est propre et en excellente condition et les visiteurs ont été à même de le constater. Combien ça couterait pour réaliser de tels projets ? Les promoteurs n’ont pas été capables de nous le dire », mentionne M. Laflamme qui ajoute que pour lui, il est important que les gens du milieu puissent « habiter le bâtiment » et assurer une utilisation maximale de celui-ci.

« Beaucoup de milieux sont à la recherche de solutions permettant une utilisation maximale de leurs espaces et nous sommes ouverts à tout. Nous avons déjà effectué un sondage auprès de nos citoyens et si tous sont d’accord pour que notre église soit utilisée ou habitée davantage, tous s’entendent sur l’importance de garder une place importante pour le culte. Nos citoyens ne sont peut-être plus aussi pratiquants qu’avant, mais ils sont encore très croyants », mentionne-t-il en rappelant qu’un comité ayant pour mandat de se pencher sur cette question et trouver des pistes de solutions est en voie de formation.

Églises à vendre ?

Martin Gauthier mentionne que lors de sa visite à Saint-Luc, l’un des promoteurs aurait manifesté l’idée d’acheter l’église de cette localité. « C’était dans son viseur, mais on n’a pas eu de nouvelles de ce dernier depuis ce temps », précise-t-il.

« Cela aurait été négociable, car nous ne souhaitons pas nécessairement demeurer propriétaires de toutes nos églises. Nous ne serions pas contre le fait d’en vendre une ou deux, mais on veut s’assurer, comme avec l’exemple de Saint-Luc où il y a un petit noyau de gens très actifs, de toujours garder un espace réservé au culte », signale M. Gauthier qui ajoute que toutes les bonnes idées permettant de préserver les églises seront étudiées.