Distributions Yvan Nadeau: transfert des opérations vers Varennes

AFFAIRES. C’est la fin pour l’entreprise Distribution Yvan Nadeau à Saint-Léon-de-Standon. L’entreprise spécialisée dans la distribution de produits alimentaires voit ses activités être transférées à Varennes, sur la rive-sud de Montréal. Les employés de l’entreprise ont appris la nouvelle lundi dernier.

Co-actionnaire de l’entreprise Délices de la Forêt Valli de Varennes, Éric Fortin explique avoir acquis les actions de son partenaire, Alexandre Poulin, pour ensuite transférer toutes les opérations à un même endroit. « Le nom de l’entreprise sera dorénavant Délices de la Forêt Valli-Nadeau. Nous avons commencé, il y a quelques jours, à adapter notre inventaire en conséquence. »

Distributions Yvan Nadeau comptait sur près d’une trentaine d’employés à Saint-Léon et près d’une dizaine supplémentaire aurait été nécessaire pour combler tous les besoins et acquitter les tâches requises, indique M. Fortin. « Avec tous les changements que l’on a depuis deux ans, des entreprises ont de la difficulté à passer à travers. Nous n’avions pas réussi à augmenter les ventes, au cours de la dernière année, en raison du manque de personnel, notamment. »

M. Fortin avait racheté les opérations de Distributions Yvan Nadeau il y a un peu plus de six ans en compagnie d’un autre actionnaire, Alexandre Poulin. À l’origine, jamais l’idée d’un transfert n’avait été évoquée, assure-t-il. « Ce que nous voulions faire, au départ, c’est de faire grandir ça et réinvestir dans un édifice plus adéquat, à Saint-Léon ou dans la région, à tout le moins. M. Nadeau avait fait beaucoup de choses dans le passé, mais aujourd’hui, le côté alimentaire a beaucoup changé et a ses exigences. Pour cela, il fallait augmenter les ventes. »

Cette hausse des ventes devait permettre à l’entreprise de passer à une autre étape et se moderniser, insiste-t-il. « Le travail à cet endroit se faisait de manière manuelle et quasi artisanale, ce qui nécessitait plus de main-d’œuvre, ce que nous avions de moins en moins aussi. On pensait que nous étions pour moins le vivre en campagne, mais les milieux ruraux doivent aussi composer avec cela. Mon partenaire a dû remplacer deux camionneurs qui se sont absentés en même temps récemment. »

Contexte invivable

Il ajoute que l’entreprise allait tout de même bien, jusqu’à tout récemment. « La pandémie a été l’élément déclencheur. Les changements de prix constants nécessitaient une révision beaucoup plus régulière, ce qui exigeait beaucoup de temps. Tous les produits, sans exception, ont changé de deux à trois fois au cours de la dernière année. Nous n’avions pas cela avant. »

Au cours des six derniers mois, les finances de l’entreprise à Saint-Léon étaient devenues davantage périlleuses. « Depuis six ans, Distributions Yvan Nadeau ne faisait pas de gros profits, mais n’avait jamais été à perte. Depuis six mois, les pertes étaient anormales. Nous n’arrivions pas à tout faire. Une petite entreprise comme ça ne peut supporter tous les changements que nous vivions. Avant, nous avions des augmentations normales de 2 ou 3 %. Nous avons eu des 20 %, 40 % et même le double ou le triple. Nous n’avions pas le temps de faire les ajustements, alors quand tu vends tes produits à perte pendant trois mois, dans une entreprise qui fait 100 000 $ de profits par année, vous comprenez que ça ne tient plus. »

Les cinq représentants demeurent à l’emploi de l’entreprise, tout comme quelques employés intéressés à demeurer sur les rangs, indique M. Fortin. « Nous avions pensé garder un point de service dans la région. L’absence de personnel à des postes clés nous a fait changer d’idée et le danger de devoir gérer des absences localement, avec une plus petite équipe, tout autant. »

Rien ne va changer pour les clients de Distributions Yvan Nadeau, si ce n’est que les livraisons qui pourraient être moins fréquentes au début, le temps que l’entreprise développe un rythme à ce chapitre, indique M. Fortin. « Nous avons plus de 6 M$ de machinerie et tout est automatisé. Nous sommes aussi adéquats en termes d’hygiène, santé et autres. Nous aurons besoin d’une adaptation pour les livraisons, c’est tout. »