Droits de produire: UPA et MRC des Etchemins font équipe
AGRICULTURE. Les sorties effectuées au cours des derniers mois par les représentants du monde agricole etcheminois dans le dossier du transfert des droits de culture ne sont pas tombées lettre morte.
À la demande de l’UPA des Etchemins, la MRC a donné à son responsable de l’aménagement le mandat d’étudier comment il est possible de modifier le schéma d’aménagement pour éviter que des terres agricoles, souvent achetées par des gens de l’extérieur, soient reboisées par ces nouveaux acheteurs et que le droit de produire associé à cette terre soit ensuite transféré dans leurs secteurs qui, bien souvent, sont dits saturés, selon la règlementation provinciale sur les droits de produire.
« On a eu des représentations, venant de l’UPA des Etchemins, demandant que la MRC modifie son schéma d’aménagement, avant que les transactions ne se fassent, en émettant un avis agronomique pour ces terres », indiquait le préfet Camil Turmel au terme de la séance régulière du 11 janvier dernier.
Ce dernier ajoutait que les sorties publiques comme celle de Luce Bisson de la Ferme Aquilon de Sainte-Sainte-Sabine l’été dernier, avaient tout leur sens. Cette dernière avait dénoncé la vente d’une terre agricole de Sainte-Justine à un producteur de Saint-Joseph qui l’a ensuite reboisée pour agrandir les terres en culture chez lui. Le sujet avait également fait l’objet d’un reportage dans la dernière édition du journal ainsi qu’à la Semaine verte au cours de l’automne.
« La demande de l’UPA est justifiée. Notre objectif est de protéger le peu de terres agricoles dont on dispose dans Les Etchemins. On avait tenu une rencontre avec Christian Saint-Pierre et James Allen en novembre et la demande a été déposée à la MRC en décembre », de poursuivre le préfet en ajoutant que la nouvelle règle limitant à 50 km le rayon dans lequel un producteur peut acheter une terre agricole à cette fin (reboisement et transfert du droit de culture) rendait toujours la MRC des Etchemins vulnérable à une telle situation.
L’UPA des Etchemins poursuit ses démarches
Président du syndicat de l’UPA des Etchemins, Christian Saint-Pierre confirme les démarches réalisées jusqu’ici par son organisation auprès de la MRC des Etchemins et souligne que celle-ci n’entendait pas s’arrêter là.
Lors d’un entretien avec le journal le 26 janvier dernier, il mentionnait que conseil d’administration de l’UPA des Etchemins aurait à se prononcer, lors de sa prochaine prévue en février, sur un projet de résolution visant à obliger tout acheteur d’une terre agricole à continuer de la cultiver ou y tenir des activités agricoles.
« Je veux faire bouger les choses, car c’est important de protéger le peu de terres agricoles que nous avons dans Les Etchemins », mentionnait-il en ajoutant que s’il souhaitait obliger le propriétaire d’une terre classée agricole à obtenir un avis agronomique de la MRC, une fois la transaction réalisée.
« Il faut que ce soit plus difficile pour les gens de reboiser les terres agricoles. On veut s’assurer que les terres cultivables demeurent en culture », poursuit-il en ajoutant que deux autres MRC, soit celles des Appalaches et de Rimouski-Neigette, auraient adopté une règlementation similaire.
« On ne veut plus que nos terres soient reboisées et laissées à l’abandon et c’est pour cela que le conseil local va adopter cette demande. On va l’amener ensuite au niveau régional puis lors du congrès provincial de l’UPA », poursuit-il en sachant que s’il a l’appui de l’UPA de Chaudière-Appalaches, ce n’est pas gagné du côté de l’UPA provinciale.
Selon lui, l’ancienne réglementation faisait l’affaire des producteurs de certaines régions comme la Montérégie, par exemple, surtout qu’avant l’imposition de la règle du 50 km, il n’y avait pas de limites de kilomètres pour l’achat d’une terre agricole.