La rénovation légèrement en baisse

HABITATION.  Si l’été 2020 a été fertile en rénovation pour plusieurs, la saison estivale qui se termine a permis un certain retour à la normale, observent des commerçants de la région.

Sans dire que la baisse de la demande a été radicale, elle est revenue à une tendance un peu plus régulière, observe Jacques Roy des quincailleries Timber Mart de Saint-Léon et Lac-Etchemin. Le prix des matériaux n’est qu’une des explications, selon lui. « C’est pas mal partout pareil. On a connu un ralentissement, il ne faut pas s’en cacher. L’an dernier, les gens sont demeurés davantage à la maison. Plusieurs ont rénové l’extérieur de leur résidence ou leur patio, certains ont maintenant des piscines ou autres. Considérant que le prix du bois a explosé, ça a été un peu plus tranquille, mais on a aussi dû composer avec la rareté de la marchandise. Il y a certaines choses qu’on a de la difficulté à avoir. Les fenêtres par exemple, c’est trois mois. Des portes de garages et d’autres types de matériaux tardent à entrer. »

Gilbert Bolduc, propriétaire de Location G. L’outil à Sainte-Marie, fait un peu le même constat. « La première moitié de l’année dernière, jusqu’aux vacances de la construction, ça bougeait énormément. Après, c’est revenu à la normale. Le pourcentage n’était pas le double, mais plusieurs clients demandaient davantage d’explications. Plusieurs faisaient de l’autoconstruction ou de l’autorénovation autour de leur résidence et ces gens-là ont souvent besoin de conseils. Nous avons été très occupés. »

Le prix des matériaux

Les deux hommes observent une tendance à la reprise, notamment parce que le prix du bois tend à vouloir se replacer, surtout depuis trois semaines. « Il est revenu à peu près où il était il y a deux ans. Le fait qu’on se dirige vers la saison tranquille va-t-il avoir un autre effet à la baisse ? On ne le sait pas », s’interroge Jacques Roy.

« Cet été, nous avons eu un 10 % de plus qu’à l’habitude, possiblement parce plusieurs avaient fait leur travaux l’an dernier, mais aussi parce que nous avons davantage d’équipements. Nos clients n’étaient pas les mêmes que l’an dernier. La location grimpe chaque année, car on ajoute de l’équipement spécialisé et surtout de l’équipement de chantier, d’où la hausse que l’on observe », ajoute Gilbert Bolduc.

Il explique que si le prix du bois a possiblement été un facteur cet été, la répercussion de la baisse actuelle pourrait se faire sentir davantage au cours des prochains mois. En contrepartie, le béton a été un irritant chez plusieurs au cours de l’été. « Les particuliers ont eu beaucoup de difficultés à s’en procurer, car les détaillants alimentaient surtout les entrepreneurs avec qui ils font affaire depuis longtemps. »

M. Bolduc remarque également que ce ne sont pas seulement les résidences des gens qui ont fait l’objet de rénovations. « Les cabanes à sucre, les campements et les chalets ont été des volets très populaires, non seulement l’été dernier, mais aussi cette année. Les gens de cabanes à sucre sont fiers et se font de belles choses. Le chalet est aussi important pour plusieurs, alors il est normal que les gens y accordent une certaine priorité. »

À titre de quincailler, Jacques Roy est aussi bien placé pour remarquer que les entrepreneurs en construction ont aussi eu à composer avec des irritants au cours des derniers mois. « Certains ont de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre, en plus de la difficulté avec les matériaux et ainsi, à répondre à leurs échéanciers. Certains ont dû barrer des chantiers pour en entreprendre d’autres en raison de l’approvisionnement. »

De par l’identité de son commerce, Gilbert Bolduc est aussi appelé à répondre à la fois à l’entrepreneur et au particulier. Il observe que le consommateur en connait davantage sur les travaux qu’il a à réaliser, une nouvelle tendance. « Avec internet, les gens arrivent ici avec davantage de connaissances qu’avant. Ils se documentent, vont voir des vidéos sur comment telle ou telle tâche peut se faire. Ils savent davantage ce qu’ils veulent. Notre travail est ensuite de s’assurer qu’ils ont le bon équipement pour le travail à faire. Ils ont de l’outillage à l’occasion, mais ont besoin d’un autre équipement pour combler leur besoin. »

Si la pénurie de main-d’œuvre est sur toutes les lèvres depuis quelques semaines, Gilbert Bolduc se sent pour sa part privilégié. « On a souffert de manque de personnel, particulièrement au printemps, sauf que la situation s’est résorbée au cours de l’été, je ne sais pourquoi. On est chanceux » se réjouit-il en portant son chapeau d’employeur.