Un contrat pancanadien pour Plastique Art

AFFAIRES. Plastique Art de Sainte-Claire bénéficiera grandement du contrat accordé par le gouvernement fédéral en avril à l’entreprise CAE pour la conception de 10 000 respirateurs haut de gamme, fabriqués au Canada, qui seront dédiés aux hôpitaux de partout au pays.

Plastique Art fabrique toutes les pièces qui habillent l’appareil.

Président de Plastique Art, Pascal Baillargeon explique que l’entreprise cherchait à combler le vide laissé par la perte de certains contrats, particulièrement avec son principal client Prévost dont les activités sont ralenties par la pandémie. « Prévost Car est notre gros client et on voyait ce qui se passait. On devait se diversifier et grâce à cela, plutôt que de faire des mises à pied, on engage. On aurait faire comme plusieurs et faire des plexiglas, sauf qu’on cherchait quelque chose de plus innovateur. Quand j’ai vu ce projet-là, on a rapidement levé la main. »

Plastique Art existe depuis 1956 et emploie environ 40 personnes. Le contrat est une belle fierté pour M. Baillargeon et son équipe puisque l’entreprise produit les pièces qui sont visibles sur l’appareil. «C’est un nouveau créneau. On travaille là-dessus depuis le printemps et après une phase développement, nous sommes maintenant en production.  Il y a huit pièces qui forment l’assemblage. Si on enlève le iPad, la poignée, les quatre roues en dessous et l’électronique qui le compose, le reste c’est nous. Ce que l’on voit le plus, c’est nous qui le fabriquons », indique M. Baillargeon.

Le maillage avec CAE pour ce type de contrat s’est fait un peu par hasard, ajoute-t-il. « CAE est d’abord une compagnie d’aéronautique, mais qui avait une division santé en recherche et développement. Nous cherchions depuis un certain temps à devenir l’un de leurs partenaires. Suite à l’urgence de la situation, nous sommes embarqués dans la roue et avons développé rapidement. Ce qui aurait pris deux mois a finalement pris 12 jours. Nous avons fait bouger des choses. »

Pascal Baillargeon estime qu’un produit du genre pourrait ouvrir de nouvelles portes à son entreprise.

Comme l’objectif était de développer des respirateurs haut de gamme qui rencontrent les standards médicaux, mais aussi qui doivent être sur le marché ultra rapidement, le design devait permettre un assemblage facile et, surtout, rapide. M. Baillargeon ajoute que son entreprise a fait affaire avec quelques-uns de ses partenaires de la région pour mener à bon port ses intentions. «Atelier Présiko de Sainte-Marguerite nous a donné un bon coup de main dans le développement des prototypes et on sous-traite au niveau de la découpe des produits également. PCM Innovation et le Centre de production Laflamme, ici à Sainte-Claire, nous ont aussi appuyés dans nos choses. D’autres entreprises ailleurs au Québec font aussi partie de l’équation. »

M. Baillargeon estime que le contrat pourrait ouvrir d’autres portes à son entreprise et que le tout a pu se matérialiser grâce à l’implication des employés. « Des employés se sont donnés énormément pendant la phase développement en travaillant le soir et les week-ends. D’autres pays ont manifesté de l’intérêt envers un produit semblable. Est-ce que cela va se traduire par d’autres contrats du genre ? Ce serait intéressant, car on sait que Prévost Car ne retrouvera pas son rythme d’avant la pandémie pour un certain temps encore. »