Églises en Bellechasse-Etchemins: le parc immobilier en bon état

RELIGION. Alors que plusieurs milieux réfléchissent actuellement à l’avenir de leurs bâtiments religieux et l’avènement de nouveaux usages pour certains d’entre eux, comment se comporte le parc immobilier religieux en Bellechasse-Etchemins ?

« Le parc immobilier est en bon état dans l’ensemble. On a procédé à diverses rénovations durant l’été », indique le responsable des immeubles pour les trois paroisses unifiées de Bellechasse, Clément Lacroix.

Donnant quelques exemples de travaux réalisés au cours des derniers mois, M. Lacroix et le directeur général des trois paroisses unifiées, Martin Gauthier, soulignent que trois portes neuves en acier ont été installées à l’église de Buckland, qu’une fournaise neuve a été installée à l’église de Honfleur et que tout comme à Saint-Philémon, le chemin couvert qui relie l’église de Saint-Magloire à la sacristie a été réparé récemment, des infiltrations d’eau ayant été notées à cet endroit.

D’autres projets sont en cours comme la modernisation du système de chauffage qui passerait de l’huile au propane, ou encore la climatisation qui sera revue d’ici l’hiver au presbytère de Saint-Léon qui abrite en grande partie les locaux de la SADC Bellechasse-Etchemins, le système de chauffage électrique devant être remplacé par une nouvelle thermopompe et l’ajout d’un chauffage électrique d’appoint.

Tout récemment, le conseil du patrimoine religieux du Québec confirmait le versement de quelques contributions financières pour des projets, les plus importants étant à Saint-Henri (140 000 $ pour la restauration des fenêtres), à Armagh (56 000 $ pour la réfection de la toiture) et Beaumont où une somme de 8 000 $ servira à financer la réalisation de plans et devis pour des travaux de restauration des fenêtres de l’église.

Mentionnons aussi qu’une somme de 45 000 $ sera également versée pour la réfection de la façade de l’ancienne église de Saint-Louis.

Église de Saint-Nazaire

Par ailleurs, un projet visant à réparer une partie du clocher de l’église de Saint-Nazaire serait également dans les cartons de Fabrique Sacré-Cœur-de-Jésus-en-Bellechasse. Ce sont les supports de bois tenant les cloches, qui ne sonnent plus depuis quelques années, qui seraient à changer. Porte-parole de la fabrique locale, Nathalie Beaudoin confirme que si des réparations sont nécessaires, aucun risque de chute n’est à craindre.

« La firme qui a fait l’inspection a bloqué le système dans le clocher, alors elles ne peuvent plus bouger. Présentement, notre communauté travaille à trouver une nouvelle vocation à notre église. Comme nous sommes admissibles à des subventions lors de transformation d’un lieu de culte, cette réparation pourrait être admissible, mais ceci reste à vérifier », précise-t-elle en mentionnant qu’ils avaient reçu l’audit technique au cours des derniers jours.

En attendant une éventuelle réparation, la Fabrique a fait l’acquisition du système de son de l’ancienne église de Saint-Louis. Celui-ci pourra être utilisé comme solution de rechange pour faire sonner les cloches, en attendant la réparation de ces dernières.

Une campagne de financement en lien avec la réparation des cloches pourra être tenue, mais le montant exact des travaux à effectuer devra connu avant de lancer une ctelle campagne.

« Les campagnes de souscription ne nous font pas peur. En 2019, nous avons dû changer une fournaise et en trois mois, nous avions amassé la somme nécessaire pour couvrir la totalité de la facture qui s’élevait à plus de 17 000 $ », rappelle-t-elle en ajoutant que la réparation des cloches aura lieu, subvention ou pas.

Pas d’église à vendre

Une rumeur qui a cours depuis l’été laisserait entendre que l’église de Saint-Luc serait à vendre ou vendue. Invités à commenter cette rumeur, MM. Gauthier et Lacroix ont mentionné qu’il n’en était rien, précisant toutefois qu’un promoteur privé souhaitant y réaliser un projet avait manifesté un certain intérêt, mais sans plus le moment.

« Lorsqu’on décide de vendre une église, il y a une série d’étapes à franchir. Il faut déposer une demande en ce sens après de l’évêque. Comme c’est un bien sacré, on n’a pas le choix et il faut la désacraliser avant de la vendre », indique Martin Gauthier qui rappelle que si un promoteur ou une organisation leur présente un projet concret, ils sont ouverts aux suggestions comme ce fut le cas à Saint-Louis.

Le seul bâtiment pour lequel une réflexion est en cours actuellement serait le presbytère de Saint-Anselme, des discussions à cet effet réunissant divers intervenants ayant eu lieu au cours des derniers jours. Celui-ci abrite les bureaux de la compagnie de cimetières desservant les localités de Saint-Henri, Saint-Anselme et Sainte-Claire, ainsi qu’un bureau de la paroisse Saint-Benoit-de-Bellechasse dont les locaux administratifs (siège social) sont situés à Saint-Charles.

Projets de requalification

Outre les contributions versées pour des travaux de réfection aux églises de Beaumont, Saint-Henri et Armagh, le Conseil du patrimoine religieux a annoncé qu’elle soutenait trois localités de Bellechasse-Etchemins souhaitant mener des projets de requalification de leurs édifices respectifs.

Ainsi, une somme de 33 000 $ a été consentie du côté de Sainte-Claire (requalification de l’église), contre 15 000 $ à Saint-Camille (étude de faisabilité et audit technique) et 15 000 $ à Saint-Malachie également, ou un projet d’espace multifonctionnel serait sur la table.

« Dans plusieurs localités, des comités de citoyens sur l’avenir des églises voient ou ont vu le jour, comme ce fut le cas à Saint-Malachie. La fabrique donne son accord, mais c’est la municipalité qui fait habituellement les demandes de requalification, car ce n’est pas dans le mandat des fabriques elles-mêmes », rappelle M. Gauthier en ajoutant que les fabriques peuvent donner leur accord, comme ce fut le cas, par exemple, du projet d’espace multifonctionnel à Saint-Malachie ou encore celui de Saint-Charles qui sera inauguré le 12 novembre prochain.

« On est partie prenante, mais ce sont les municipalités qui déposent les demandes en ce sens. Pour les restaurations, c’est nous qui nous en occupons », tient-il à préciser également.

Soulignons que de nouveaux comités ayant pour objectif de trouver de nouvelles vocations aux églises devraient voir le jour à Saint-Nérée et à Saint-Damien, alors que celui de Saint-Raphaël devrait être relancé sous peu.

Ces comités, comme ailleurs, doivent évaluer la situation dans leurs localités respectives et voir si d’autres choses peuvent être faites avec leur église. On en retrouve dans plusieurs localités des deux MRC, ceux-ci étant toutefois plus nombreux dans Bellechasse du fait que cette MRC s’investit, depuis plusieurs années, en matière de patrimoine religieux.

« Il y a des localités où le dossier est réglé depuis peu ou depuis un certain temps comme à Saint-Charles, Saint-Michel, La Durantaye, Saint-Vallier ou Sainte-Justine. Saint-Raphaël avait un projet avant la pandémie, mais celui-ci n’a pas marché. Quand il y a déjà un centre communautaire, comme c’est le cas à cet endroit ou Saint-Nérée, par exemple, cela enlève des possibilités », soutient M. Lacroix en terminant.