Éric Duhaime de passage à Sainte-Justine

POLITIQUE. Plus de 75 personnes ont pris part, le samedi 25 mars, à un dîner de cabane à sucre organisée par l’exécutif du Parti conservateur du Québec de Bellechasse.

L’événement, présenté au Club de motoneige Langevin de Sainte-Justine, permettait aux membres de fraterniser et rencontrer le chef de la formation politique, Éric Duhaime, dans un contexte différent de celui de la campagne électorale de 2022.

« Ces campagnes électorales sont habituellement très structurées et organisées. Même si le chef était venu nous voir, on n’avait pas pu tenir de bain de foule en tant que tel », rappelle celui qui était candidat pour le PCQ dans Bellechasse, Michel Tardif.

Après un séjour à Ottawa la veille dans le cadre d’un important rassemblement des Conservateurs canadiens, puis à 24 heures de la tenue d’un colloque sur l’énergie tenu le dimanche 26 mars à Montréal, le chef conservateur disait se réjouir de la tenue d’événements comme celui de Sainte-Justine auquel il ne s’est pas fait prier pour assister.

« Lors de la dernière campagne, dans Bellechasse, on est partis avec une claque et une bottine, avec un ou deux pour cent de vote, et on a terminé avec plus que le tiers des voix, tout cela en un an. Cela et 13 pour cent du vote pour l’ensemble de la province, c’est du jamais vu dans l’histoire politique du Québec », mentionne-t-il en se réjouissant que la circonscription de Bellechasse ait été au cœur de tout ce revirement de situation avec le 3e meilleur résultat de la province.

« À l’élection précédente, la candidate de la CAQ se présentait contre une ministre et elle a gagné avec 8 000 voix de majorité. On a mangé 5 000 de ces votes puisqu’elle a gagné avec 3 000 voix de majorité, bien que nous étions un jeune parti et que bien des gens ne connaissaient pas notre programme », se réjouissait pour sa part M. Tardif.

Marteler le message

Lors d’un bref discours devant les membres présents, puis lors de son entretien avec le journal, Éric Duhaime a mentionné l’importance, pour lui, de maintenir le discours conservateur qui est axé sur la défense des droits individuels.

« On s’est opposé au discours des gouvernements, notamment en ce qui a trait aux mesures sanitaires, et c’est la même raison pour laquelle nous sommes réunis aujourd’hui. Peu importe le dossier, nous demandons le respect des droits civiques des citoyens, qu’on respecte les libertés individuelles des Québécois ainsi que la démocratie », martèle-t-il en rappelant que le sentiment de liberté unit les Conservateurs de partout.

« On veut que les gens soient libres. Le gouvernement de la CAQ veut mettre en place des règlements et des mesures coercitives et piger l’argent dans nos poches, car ils pensent qu’ils peuvent mieux la dépenser que nous. Cependant, on veut le contraire, soit laisser les gens choisir le système et les soins de santé dont ils ont besoin, ce qu’ils feront avec l’argent qu’ils ont gagné à la sueur de leur front, comment ils vont consommer leur énergie et quel type d’énergie qu’ils vont utiliser », poursuit-il.

En ce qui a trait aux baisses d’impôt annoncées dans le récent budget du ministre Éric Girard, il se dit en accord avec celles-ci, en ajoutant toutefois qu’il aurait aimé que le gouvernement se serre la ceinture un peu plus, au lieu d’augmenter ses dépenses pour financer leurs baisses d’impôt en pigeant dans le fonds des générations, endettant davantage les Québécois par le fait même.

Se préparer pour la prochaine élection

Si seulement six mois se sont écoulés depuis le scrutin électoral de 2022, Éric Duhaime et Michel Tardif partagent l’avis que la prochaine élection arrivera plus vite que l’on pense. Cela laissera le temps au parti de mieux se préparer, diffuser son message et trouver des candidats.

« La dernière fois, on a monté tout cela en un an. Maintenant, nous avons quatre ans pour préparer. On a une salle pleine ici aujourd’hui, on a un programme, on a des membres, un candidat, une infrastructure qui est en place. Sur nos 125 candidats, on a assurément la moitié qui vont se représenter dans quatre ans, alors on aura autant de temps pour en trouver 60, pas 125 en un an. C’est une grosse différence, cela a été beaucoup de travail », convient le chef conservateur.

S’il refuse de dire qu’il sera candidat dans quatre ans, précisant que bien des choses peuvent survenir d’ici ce temps, Michel Tardif se réjouit de voir le parti solidement implanté dans Bellechasse.

« On tiendra possiblement tris ou quatre activités par année pour maintenir l’intérêt parmi nos membres et militants. Dans Bellechasse, on va développer des colloques sur des problématiques locales et en discuter ensemble. Les gens veulent participer. Nous ne sommes pas un parti d’élites, tout le monde peut proposer des choses et s’investir dans celui-ci. On écoute les gens et on défend les intérêts de la population », mentionne-t-il.

Des craintes pour le troisième lien

Si la question du 3e lien demeure une question importante et reçoit l’appui d’une majorité de citoyens des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, le chef conservateur a dit craindre pour l’avenir de ce projet, surtout à la lueur de la dernière élection et du récent budget Girard.

Michel Tardif se dit en accord avec son chef, ajoutant même qu’à ses yeux, le projet de lien sous-fluvial est mort avant la dernière campagne électorale. « Pourquoi le premier ministre disait-il à tout le monde qu’il n’y avait pas d’études ? C’est parce que celles qu’il avait étaient négatives et il ne voulait pas les sortir lors de la campagne », insiste-t-il.

Tout comme le PCQ présentement, Éric Duhaime rappelle que la Coalition Avenir Québec proposait un pont passant par l’ouest de l’île d’Orléans en 2018 et que la population avait voté pour eux à ce moment. « On ne construit pas un pont pour une population de 6 000 personnes, on le fait pour une population de 6 millions de personnes », rappelle-t-il.

À cet effet, Michel Tardif a de nouveau déploré le fait que la MRC de Bellechasse ait délégué sa responsabilité en matière de 3e lien au maire de Lévis Gilles Lehouillier.

« Il était normal que ce dernier amène celui-ci dans sa ville plutôt que dans Bellechasse comme point de départ. Actuellement, les maires se rendent compte que le tapis est en train de leur glisser sous les pieds, car il y a des études au gouvernement qui sont en train de déléguer la faisabilité du 3e lien vers Lotbinière, plus à l’ouest. Cette région tire de son côté pour avoir le 3e lien de son côté, car le développement se fait plus à l’ouest, vers Cap-Rouge », affirme l’ancien candidat qui invite les élus à reprendre le leadership dans ce dossier.