Etchemins: le Club Quad prépare son retrait définitif
LES ETCHEMINS. Tout porte à croire que le Club Quad Massif du Sud aux Frontières mettra un terme définitif à ses activités d’ici l’automne, ses administrateurs et bénévoles en ayant assez de la situation qui prévaut depuis quelques mois. C’est ce qu’a confirmé le président du club, Tommy Tanguay.
M. Tanguay précise que cette situation découle directement du conflit avec le Camp forestier et, surtout, la municipalité de Saint-Luc qui, en avril dernier, avait enlevé aux agents de surveillance du club l’autorisation de patrouiller sur ses chemins municipaux, laissant cette responsabilité aux agents de la Sûreté du Québec.
Le club a tout d’abord retiré ses pancartes sur les chemins municipaux de Saint-Luc et a décidé, depuis, de ne plus exploiter son réseau de chemins municipaux couvrant les dix autres municipalités qu’il dessert. Du même coup, toutes les pancartes s’y trouvant ont été retirées.
M. Tanguay et le secrétaire du club, Daniel Pétillot, ont informé les municipalités concernées de leur décision en début de semaine dernière et copie de cette correspondance a été acheminée au ministère des Transports ainsi qu’à la Sûreté du Québec.
Tommy Tanguay précise que le club continuera à s’occuper des sentiers fédérés privés qu’il opère déjà, du moins pour le reste de la saison estivale. Il ajoute que la circulation des VTT y sera toujours autorisée, mais admet qu’il sera difficile pour les quadistes de transiter par les chemins municipaux sans encourir d’amendes de la part de la Sûreté du Québec.
Il rappelle d’ailleurs qu’en vertu de la loi sur les véhicules hors-route, il est illégal de circuler en VTT sur les chemins municipaux là où il n’y a pas de signalisation le permettant.
Pas de relève
« Nous sommes un petit groupe d’administrateurs bénévoles et tout le monde est à bout. Quand c’est rendu que le bénévolat régresse, c’est signe qu’il faut s’éclipser », souligne-t-il.
M. Tanguay ajoute que s’il y avait eu des bénévoles prêts à prendre la relève de ceux en place, ils leur auraient laissé le champ libre et transféré les dossiers. « Malheureusement, ce n’est pas le cas, nous n’avions plus de relève. »
Il ajoute qu’il revenait maintenant aux municipalités concernées à se positionner dans cet épineux dossier. De plus, contrairement à ce que mentionnait le maire Denis Laflamme, il a affirmé que le club n’a jamais voulu que le camp forestier et le cœur de village de Saint-Luc ne soient enclavés, précisant qu’ils voulaient juste être relevés de leurs responsabilités dans ce secteur.
Pas de recul
Le maire Denis Laflamme s’est fait peu bavard concernant ce nouveau développement, se contentant de dire que la municipalité n’entendait pas revenir en arrière et n’acceptait surtout pas de jouer le rôle de bouc émissaire que certains intervenants semblent vouloir lui apposer.
Une rencontre réunissant des élus municipaux et représentants de la MRC, le jeudi 5 juin à Saint-Luc, n’a d’ailleurs pas permis d’établir de consensus, si ce n’est que la MRC n’entendait pas s’immiscer dans ce dossier qui, selon le préfet Hector Provençal, est plutôt du ressort des municipalités concernées.
Présent à cette rencontre, le maire de Lac-Etchemin, Harold Gagnon, a qualifié de triste le dénouement de ce dossier « où les gens ne se parlent pas et ne semblent pas vouloir le faire. » M. Gagnon s’est offert comme médiateur et a entamé des contacts avec les différentes parties impliquées.
« C’est un dossier qui est allé trop loin, qui va nuire à notre économie et qui aura beaucoup d’implications négatives. Avec la disparition annoncée du club, qui allait très bien me dit-on, on régresse de 25 ans », déplore-t-il.
Le sujet était à l’ordre du jour de la Fédération des Clubs Quad qui tenait son assemblée générale annuelle au cours du weekend.