Fini les autobus dans Bellechasse

TRANSPORT. Une décision prochaine de la Commission des Transports du Québec (CTQ) pourrait provoquer la disparition pure et simple du transport interurbain par autocar du territoire de Bellechasse.

Si ce type de transport est inexistant dans les Etchemins depuis plusieurs années, des autocars de Keolis Canada et sa filiale Orléans Express s’arrêtent toujours quotidiennement dans les municipalités de Beaumont, Saint-Michel et Saint-Vallier. L’entreprise cherche toutefois à réorganiser ses services et a présenté à la CTQ un scénario de modification et d’abandon de services qui éliminerait les arrêts dans Bellechasse. Seuls Lévis et Montmagny figureraient toujours dans les plans de l’entreprise.

Surprise dans les municipalités

La nouvelle a eu l’effet d’une surprise chez les maires des trois municipalités. « On n’a pas eu de nouvelles de ça. C’est la première fois que j’en entends parler », mentionne le maire de Beaumont André Goulet. Le maire de Saint-Michel, Gilles Vézina, s’est aussi dit surpris. « L’autocar s’arrête le long de la route chez nous. L’étape suivante, c’est d’arrêter de passer. »

À Saint-Vallier, le maire Benoit Tanguay mentionne que la municipalité jonglait avec l’idée d’accommoder les gens qui utilisent le service, une idée qui devra être revue compte tenu de la situation. « Nous n’étions pas au courant. On a pensé construire un abri pour les gens qui attendent l’autobus le long de la route. On va devoir se pencher là-dessus. »

Intervenante à l’ACEF Rive-Sud de Québec, Édith St-Hilaire déplore que la perte de service touchera inévitablement des clientèles particulières. « Ce sont les personnes âgées et les étudiants qui seront les premiers touchés car ce sont généralement des clientèles qui n’ont pas les moyens d’avoir une voiture. » Elle ajoute que le transport collectif peut être une solution, mais elle se demande si les milieux auront les moyens de combler la perte de service.

Inévitable

Le porte-parole de l’entreprise, Marc-André Varin, estime que l’entreprise n’a plus le choix et doit mettre en œuvre son plan de restructuration. « Les réductions de service ne sont qu’un des éléments du plan de redressement. Celui-ci passe par huit chantiers, dont l’administratif, en passant par l’achat des pièces de remplacement des autocars et une négociation avec nos chauffeurs entre autres. »

L’abandon des points de service envisagés pourrait devenir, selon lui, le signal aux milieux concernés d’y aller avec leurs propres solutions. « Déjà, le transport collectif s’est implanté sur plusieurs territoires. Nous, on ne peut plus continuer sous le régime règlementaire actuel, mais les transports collectifs peuvent être subventionnés, ce qui n’est pas notre cas. »

Keolis Canada évalue les pertes actuelles de sa filiale Orléans Express à plus de 10 000 $ par jour et remarque qu’entre janvier et août 2014, l’achalandage a continué son déclin avec un résultat de – 3,1 % par rapport à la même période en 2013. Orléans Express s’est vue tout récemment octroyer une subvention de 450 000 $ par le ministre des Transports, Robert Poëti, pour garder la tête hors de l’eau.

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