Gaz naturel: prolongement du réseau dans Bellechasse

ÉNERGIE. Le prolongement du réseau de gaz naturel de Saint-Henri vers Montmagny, annoncé dans le plus récent budget provincial, pourrait rejoindre quelques localités dans Bellechasse.

La plus susceptible d’en retirer des bénéfices est la municipalité de Saint-Charles, puisque le tracé préliminaire indique que celui-ci traverserait le village d’est en ouest, via la route du Trait-Carré, en provenance de Saint-Henri. Les territoires de Saint-Raphaël, Saint-Vallier et Saint-François de la Rivière-du-Sud seraient aussi touchés et, potentiellement, La Durantaye.

Catherine Houde, porte-parole d’Énergir, avoue que le projet est encore incomplet, mais que celui-ci est du même type que celui de Bellechasse érigé il y a quelques années où la mobilisation régionale avait fait une différence. La desserte envisagée serait d’environ 60 kilomètres de conduites en acier et une vingtaine de kilomètres de conduites en plastique. «Nous avions déjà ciblé près d’une centaine de clients potentiels. On commencera à travailler plus sérieusement sur le projet, étant donné que le financement a été précisé. Ce que l’on sait déjà est que l’on devra installer trois postes de détente, qui servent à réduire la pression dans le réseau pour pouvoir alimenter les clients, et une douzaine de postes de prédétente», a-t-elle indiqué.

Bien reçu

La pose des conduites de gaz naturel devrait reprendre à l’été 2020 dans la région

L’annonce de l’investissement gouvernemental de 47,6 M$ dans le projet en a surpris plusieurs dans la région, dont les municipalités. Développement économique Bellechasse a toutefois été actif dans le dossier en collaboration avec la MRC de Montmagny, conscient que le territoire de certaines localités serait nécessairement visité. Le directeur général de l’organisme, Alain Vallières, est d’avis que des entreprises et citoyens de quelques localités pourraient se brancher au réseau.

«On sait maintenant qu’il va se rendre à Montmagny et passera par Saint-Charles. Même si les autres villages ne seront pas traversés, des territoires le seront. Manifestement, le tracé sera fait en fonction d’aller chercher le plus de joueurs possibles», laisse-t-il entendre.

À Saint-Charles, le directeur général de la municipalité, Jean-François Comeau, avoue que la réflexion est peu avancée dans sa localité. «Le dossier a été piloté par la MRC de Montmagny avec Énergir. Nous souhaitions être évalués et l’avons été, mais sans plus. Nos communications avec Énergir n’ont pas été très nombreuses jusqu’à maintenant.»

Le maire de Saint-Charles, Martin Lacasse, accueille néanmoins la nouvelle avec grand optimisme. «Cette infrastructure contribuera assurément à favoriser l’implantation, la rétention et la compétitivité de nos entreprises.»

Directeur des opérations chez Spécialités Prodal, Jean Bilodeau ne sait pas si son entreprise se branchera ou non au réseau. «Il y a quelques années, nous avons modifié de façon très importante notre système d’énergie en éliminant le mazout pour effectuer une transition vers l’électricité et ça a été profitable pour nous.»

Serge Breton, président de l’usine de Saint-Charles, confie avoir déjà manifesté un certain intérêt.  «Nous utilisons le gaz naturel à notre usine de Saint-Bernard et les économies que nous y faisons sont très intéressantes. Si nous voyons que c’est possible de faire une conversion vers le gaz naturel pour cette section et que c’est viable économiquement pour nous, nous allons regarder cela avec beaucoup d’attention, car c’est reconnu que le gaz naturel offre un avantage concurrentiel important vis-à-vis le propane.»

Chez Meubles Idéal, la consommation potentielle n’a pas encore été évaluée non plus indique le directeur général, Marc Godbout. «On se sert de nos résidus de bois pour une bonne partie du chauffage et le propane pour la partie manquante. Nous ne fermons pas la porte, mais nous devrons évaluer les coûts avant de décider quoi que ce soit.»

Objectif 2021

Énergir espère une mise en fonction pour l’automne 2021, indique Catherine Houde. «Celle-ci sera construite à l’été 2020. Il y aura potentiellement une reprise et une finalisation des travaux en 2021. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi dans le budget provincial, les montants sont échelonnés sur trois ans. Normalement, nous sommes en mesure de débuter de tels travaux au printemps, soit vers la fin avril et le début de mai. Un volet de consultations des différentes parties concernées se mettra bientôt en branle. Il y a plusieurs étapes à considérer, que ce soit les demandes à la Régie de l’Énergie, le choix des entrepreneurs et les différentes rencontres à venir avec les parties prenantes.»

D’autres projets reliés au gaz naturel existent dans Bellechasse confirme Alain Vallières, indiquant que la nouvelle donnera des munitions au milieu bellechassois pour aller de l’avant avec quelques idées, notamment à Saint-Lazare et Saint-Damien où les élus locaux ont manifesté le désir d’avoir accès à la ressource. «Nous avons très peu de données chez nous parce que les efforts ont surtout été faits à Montmagny jusqu’à maintenant. Notre territoire sera un bonus pour l’ensemble de l’œuvre. Ça nous donne du gaz pour pousser nos projets-pilotes. Plusieurs localités aimeraient être desservies, mais ne sont pas à proximité d’un réseau. Notre idée d’un mini-réseau pour Saint-Lazare et Saint-Damien est de proposer un projet qui pourrait servir ailleurs au Québec.»

La nécessité du gaz naturel dans Bellechasse était indéniable. Lors du dépôt du projet à la Régie de l’énergie, Énergir avait estimé une desserte initiale de 97 clients. Au 1er novembre 2018, 180 clients consommaient du gaz naturel dans Bellechasse. «Depuis la finalisation du projet, plusieurs se sont greffés au réseau. Une augmentation de la clientèle dans Bellechasse. Les choses se sont faites de façon organique, puisque la colonne vertébrale du réseau était déjà en place», conclu Mme Houde